Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°437 (2014-38)

mardi 30 septembre 2014

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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JS Bach - Cantate BWV 56
"Ich will den Kreuzstab gerne tragen"

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Araignées, Papillons et Libellules
Petites bêtes de l'été...
Haut-Doubs et Suisse
Printemps et été 2014

Sur un Salsifis des prés...
Hespérie du brome - l'Echiquier -
Carterocephalus palaemon
  Bouverans (Haut-Doubs)
  samedi24 mai 2014


Arantèle
  Bouverans (Haut-Doubs)
dimanche 1er juin 2014


Bouverans (Haut-Doubs)
dimanche 1er juin 2014

Petite Tortue sur une Valériane des Montagnes
Creux du Van (Suisse)

  samedi 7 juin 2014



Petite Tortue - Aglais urticae
Creux du Van (Suisse)

  samedi 7 juin 2014

Sur une fleur de Cardamine...
Creux du Van (Suisse)

  samedi 7 juin 2014

Sur du Thé des Alpes (Dryade à huit pétales)
Creux du Van (Suisse)

samedi 7 juin 2014

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 8 juin 2014

Belle Dame - Vanessa cardui
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 14 juin 2014

Libellule déprimée mâle - Libellula depressa
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 14 juin 2014

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 14 juin 2014

Petite Tortue dans l'ombre...
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 21 juin 2014

Grand Nacré - Argynnis aglaja
Courvières (Haut-Doubs)

mardi 15 juillet 2014


Courvières (Haut-Doubs)
mardi 15 juillet 2014

Leste sp. - Chalcolestes sp.
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

mercredi 23 juillet 2014

Cordulie métallique en vol - Somatochlora metallica (??)
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

mercredi 23 juillet 2014

De face
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

mercredi 23 juillet 2014

Apollon - Parnassius apollo
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

jeudi 24 juillet 2014

Sur une fleur d'Origan...
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

jeudi 24 juillet 2014

Envol (flou)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

jeudi 24 juillet 2014
<image recadrée>

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 24 juillet 2014

Demi-deuil - Melanargia galathea
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

jeudi 24 juillet 2014

Moiré - Erebia sp.
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 31 juillet 2014

Piéride sp. sous la rosée
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 31 juillet 2014
<image recadrée>

Autre Moiré
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 31 juillet 2014

Le Tircis - Pararge aegeira
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 30 août 2014

Perles
Courvières (Haut-Doubs)

  samedi 6 septembre 2014

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 6 septembre 2014

Petite Tortue
Creux du Van (Suisse)

dimanche 7 septembre 2014

Moucherons en vol (nuptial) - flou-filé
Bouverans (Haut-Doubs)

samedi 20 septembre 2014

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 21 septembre 2014

Dolomede des marais - Dolomedes fimbriatus
Cette araignée ne construit pas de toile. Elle chasse ses proies en courant sur l'eau...
Ici, elle prend le soleil tout en nettoyant une de ses pattes.
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

dimanche 21 septembre 2014

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 21 septembre 2014
<image recadrée>

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 28 septembre 2014

Dernière toile
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 28 septembre 2014

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 28 septembre 2014


Pas de [TN] la semaine prochaine, je suis dans les Pyrénées !


Pour lire d'autres petites bêtes,
de l'été dernier (2013)
cliquez sur les images ci-dessous
(ou sur chaque [numéro])

[numéro 386]
(2013 - 37)

Petites bêtes de l'été I - Frasne, Courvières et le Lac de Saint-Point, Haut-Doubs

Texte : L'Arbre de Vie - Guillaume Crétin

Musique :  Pastorale d'Eté - A Honegger

mardi 24 septembre 2013
[numéro 388]
(2013 - 39)

Petites bêtes de l'été II - Courvières, Lac de Saint-Point, Mont d'Or, La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

Texte : La Grande Maison - Mohammed Dib

Musique :  Petite Messe Solennelle (Agnus Dei) - G Rossini

mardi 8 octobre 2013



Petit texte :

"I

Quelque part dans l’aveuglante tempête de neige et le froid, le soir tombe, la nuit d’avril s’immisce entre les flocons qui s’accumulent sur l’homme et sur les deux chevaux. Tout est blanc de neige et de givre, pourtant, le printemps approche. Ils avancent péniblement contre le vent du nord qui est plus fort que toute chose en ce pays, l’homme se penche en avant sur sa monture, cramponné à la longe de l’autre animal, ils sont entièrement blancs, recouverts de glaçons. Probablement ne tarderont-ils pas à se changer en neige, le noroît les emportera avec lui avant que le printemps ne vienne. Les chevaux s’enfoncent dans la neige molle, celui de derrière porte une forme indistincte, une malle, un tas de poisson séché ou peut-être deux cadavres et l’obscurité s’épaissit, sans toutefois devenir aussi noire que du goudron, c’est malgré tout avril et ils progressent grâce à cet entêtement aussi admirable que vain, caractéristique de ceux qui vivent à la limite du monde habitable. Certes, il est toujours tentant de renoncer à la lutte, nombreux sont d’ailleurs ceux qui le font, et laissent le quotidien les couvrir de ses flocons jusqu’à s’y retrouver figés : fini les aventures, il suffit de s’immobiliser et de laisser la neige s’accumuler sur soi dans l’espoir qu’un beau jour le temps se lèvera et que le ciel sera à nouveau limpide. Mais les chevaux et l’homme continuent d’opposer résistance, ils continuent d’avancer même si rien d’autre ne semble plus avoir d’existence dans l’univers que cette tempête,

le reste a disparu, de telles chutes de neige gomment les directions et jusqu’au paysage, même si de hautes montagnes se cachent à l’arrière des flocons, avec leurs sommets qui nous privent d’une grande partie de ciel, et ce, jusque lors des meilleures journées où tout est bleu et transparent, où il y a des oiseaux, des fleurs et sans doute du soleil.

Ils ne lèvent pas même la tête lorsque le pignon d’une maison sort brusquement de la tempête opaque pour venir à leur rencontre. Bientôt, c’est un deuxième pignon qui apparaît. Puis un troisième. Et un quatrième. Ils continuent leur marche pénible comme si nulle vie, nulle chaleur ne les concernait plus et que rien ne leur importait que ce mouvement mécanique, on distingue d’ailleurs une lueur entre les flocons et la lumière est un message que vous envoie la vie. Les trois arrivent à une grande maison, le cheval qui porte le cavalier s’approche au plus près des marches, lève son pied droit, frappe vigoureusement celle d’en bas, l’homme marmonne quelque chose et l’animal cesse, puis ils attendent. Le premier cheval se tient droit, les oreilles dressées, tandis que celui qui le suit baisse la tête, comme plongé en une profonde méditation, les chevaux pensent à nombre de choses, ils sont en cela ceux qui, dans le règne animal, se rapprochent le plus des philosophes.

Enfin la porte s’ouvre et un homme apparaît sur le perron, ses yeux se plissent immédiatement face aux assauts résolus des bourrasques, il se raidit sous le vent glacial, ici, le temps contrôle tout, il façonne notre vie comme le potier le fait d’une motte d’argile. Qui est là ? demande-t-il d’une voix forte, les yeux baissés : la poudreuse qui vole en tous sens désagrège l’horizon ; ni les chevaux ni l’homme ne lui répondent, ils se contentent de lever les yeux vers lui et d’attendre, ce que fait également l’animal en retrait, sous son fardeau aux contours imprécis. L’homme sur le perron referme la porte, descend précautionneusement l’escalier glissant, s’immobilise juste en dessous de la marche du milieu, avance son menton comme afin de mieux voir et, là, le cavalier laisse enfin échapper un son rauque et graillonneux, comme s’il débarrassait le langage de la glace et des saletés accumulées à sa surface, il ouvre la bouche et interroge : qui diable êtes-vous donc ?

Le gamin recule, se poste une marche plus haut, eh bien, je ne le sais pas exactement, répond-il avec cette innocence qu’il n’a pas encore perdue et qui fait tour à tour de lui un idiot ou un sage : personne de précis, je suppose.

Qui est là ? demande Kolbeinn, le vieux capitaine, assis devant son café vide. Il tourne ses miroirs de l’âme éteints en direction du gamin, lequel vient de rentrer et meurt d’envie de ne rien lui répondre, mais laisse tout de même échapper, Jens le Postier sur un cheval de glace, il veut voir Helga, sur quoi il passe à toute vitesse devant le capitaine plongé dans son éternelle obscurité.

Le gamin remonte vite l’escalier à l’intérieur de la maison, s’engouffre dans le couloir puis gravit en trois bonds les marches qui mènent au grenier. Il s’oublie complètement dans son empressement, jaillit de l’ouverture comme un étrange phénomène et se retrouve ensuite, hors d’haleine, dans les combles, tout à fait immobile, le temps que ses yeux s’habituent à la pénombre. Ici, il fait presque entièrement noir, une petite lampe à huile est posée sur le sol et la baignoire est accolée à une fenêtre couverte de neige et de nuit, des ombres vacillent dans l’air, on dirait qu’il est plongé dans un rêve. Il voit les cheveux noir corbeau de Geirþrúður, son épaule blanche, ses pommettes hautes, une moitié de sein et quelques gouttes d’eau sur sa peau. Il distingue Helga à côté du bain, une main posée sur sa hanche, une mèche de cheveux s’est détachée de son chignon et lui retombe en biais sur le front, jamais il ne lui a vu cet air aussi libre. Le gamin secoue vigoureusement la tête, comme afin de se réveiller, il fait volte-face et regarde ailleurs, même s’il n’y a rien de bien particulier pour un regard que de fixer autre chose que les ténèbres et le vide, ces lieux où nul oeil vivant ne devrait jamais plonger. Jens le Postier, dit-il, en s’efforçant de ne pas laisser les battements de son coeur altérer le son de sa voix, ce qui est évidemment vain : Jens le Postier est arrivé et il demande à voir Helga. Tu peux parfaitement te retourner, serais-je donc si laide ? interroge Geirþrúður. Cesse de torturer ce garçon, observe Helga. Quel mal cela peut-il lui faire de voir une vieille femme dénudée ? Rétorque Geirþrúður tandis que le gamin l’entend sortir de la baignoire. Les gens prennent des bains, pensent à certaines choses, se lavent et sortent ensuite de l’eau, tout cela est plutôt banal, mais les actes les plus banalement quotidiens peuvent être une menace considérable en ce monde.

Helga : Maintenant, tu peux te retourner.

Geirþrúður s’est couvert le corps d’une grande serviette, ses épaules sont encore nues et sa chevelure humide et sauvage aussi sombre que décembre, sans doute plus noire que jamais. Le ciel est vieux, mais vous ne l’êtes pas, répond le gamin, alors Geirþrúður rit doucement, d’un rire profond, et déclare, mon garçon, tu seras redoutable si, un jour, tu perds ton innocence..."

Jon Kalman Stefansson - La Tristesse des Anges



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