Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°388 (2013-39)

mardi 8 Octobre 2013

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Petite messe solennelle  (Agnus dei) - G Rossini

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Petites bêtes de l'été II...

 
Courvières, Lac de Saint-Point, La Cluse et Mijoux, Mont d'Or (Haut-Doubs)
août, septembre 2013


Toile...
La Cluse et Mijoux
(Haut-Doubs)

 
dimanche 11 août 2013

... et son propriétaire !
La Cluse et Mijoux
(Haut-Doubs)

 
dimanche 11 août 2013

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 11 août 2013

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
 
dimanche 11 août 2013


Vulcain sur un Oignon
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

 
dimanche 11 août 2013


Apollon (Parnassius apollo) femelle, reconnaissable aux deux taches rouges à la base de l'aile postérieure.
On observe, au bout de l'abdomen, le sphragis :
après l'accouplement, le mâle dépose à l'extrémité de l'abdomen de la femelle
une poche très visible de matière qui se solidifie comme une corne.
Il lui interdirait ainsi l'accouplement avec un autre mâle...
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 15 août 2013

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 15 août 2013

Arantèle
Lac de Saint Point (Haut-Doubs)

samedi 17 août 2013

Tipule dans la rosée
Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
samedi 17 août 2013

Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
samedi 17 août 2013

Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
samedi 17 août 2013

Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
 
samedi 17 août 2013

Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
 
samedi 17 août 2013

Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
 
samedi 17 août 2013

Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
 
samedi 17 août 2013

Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
 
samedi 17 août 2013


Vol de "moucherons"
Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
 
samedi 17 août 2013

Escargot au repos
Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
 
samedi 17 août 2013

Rassemblement de "bourdons" sur une fleur de Cirse laineux
Mont d'Or (Haut-Doubs)

dimanche 18 août 2013


Petite Tortue (Aglais urticae)
Mont d'Or (Haut-Doubs)

dimanche 18 août 2013

Argiope rayée femelle
Courvières (Haut-Doubs)

  samedi 31 août 2013

Plus bas sur la toile, on observe le "stabilimentum" :
C'est une structure visible sur la toile de certaines araignées, composée de fils de soie avec parfois différents débris. La structure est plus dense et plus opaque que le reste de la toile et suit généralement un motif en zigzag, comme le ferait une couture. La forme et la fonction semblent cependant varier selon les espèces. On rencontre des stabilimenta en spirale, en ligne verticale, en croix, etc. Il pourrait servir à prévenir des accidents ou à se camoufler des prédateurs, à attirer des proies ou à stabiliser la toile (wikipedia).
Courvières (Haut-Doubs)

  samedi 31 août 2013

Profil : c'est la première fois que je rencontre cette espèce dans le Haut-Doubs !
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 31 août 2013

Détail de l'abdomen
Courvières (Haut-Doubs)
  vendredi 6 septembre 2013

Paon de jour (Inachis io),sur la menthe du jardin
C'est un des rares papillons qui hiverne à l'âge adulte, ailes repliées.

Courvières (Haut-Doubs)

samedi 28 septembre 2013

J'ai photographié les chenilles de cette espèce
sur le
[TN n°386]
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 28 septembre 2013

Vulcain (Vanessa atalanta)
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 28 septembre 2013

C'est aussi un papillon migrateur : de nombreux papillons des régions du Sud de l'Europe migrent
vers le Nord. Là, ils trouveront de la nourriture fraîche pour nourrir leur progéniture. Ils meurent
dans ces contrées nordiques, laissant leurs chenilles devenir des papillons qui migreront vers le Sud,
l'automne venu... pour y hiverner à l'état adulte !
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 28 septembre 2013

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 28 septembre 2013

Pas de [TN] la semaine prochaine, je suis dans les Pyrénées !
Bonne semaine...



Petit texte :

"Le local de la rue Basse est comble. On entendrait voler une mouche. Dans la foule compacte, personne ne bouge. Les hommes écoutent : des gens de la campagne, des fellahs, qui ont apporté leur odeur âcre, une odeur puissante de terre retournée, de champs. Immobiles, ils écoutent. Quelqu'un parle. Leurs djellabas brunes au poil rêche épaississent l'atmosphère de buée. L'air tiède du local en est tout alourdi. Les djellabas ont absorbé toute la pluie du matin, que les fellahs avaient reçue sur le dos en venant de leurs campagnes à pied. Ils ont circulé un peu en ville avant de se retrouver à la réunion. L'homme parle dans le fond de la salle. Dans l'atmosphère sombre, s'élèvent des fumées de tabac. Le lieu reçoit une maigre lumière d'une fenêtre haut placée. On entend fort bien les paroles.

« Les travailleurs de la terre ne peuvent plus vivre avec les salaires qu'ils touchent. Ils manifesteront avec force. » L'orateur cite en exemple des domaines que connaissent les fellahs.

« Il faut en finir, avec cette misère. » Ses phrases, claires, donnent une sensation réconfortante : tout ce qu'il dit est juste. Un homme qui parle comme ça, on a confiance en lui. Ses raisons n'ont rien de sombrement passionné.

« Les ouvriers agricoles sont les premières victimes visées par l'exploitation qui sévit dans notre pays. »

Son ton demande que chacun comprenne, que rien ne soit laissé dans l'ombre. Il faut que toutes les explications soient fournies, toute obscurité dissipée. Et l'orateur dit que les travailleurs de la terre vont vers de grandes luttes. Il a le ton de celui qui prend à part chaque assistant. Il entretient celui-ci de la question, ensuite celui-là, puis cet autre...

« Des salaires de 8 et 10 francs par jour. Non, ce n'est plus possible. Il faut une amélioration immédiate des conditions de vie des ouvriers agricoles. Il faut agir résolument pour atteindre ce but. »

Les yeux des hommes renferment des regards profonds.

« Les travailleurs unis sauront arracher cette victoire aux colons et au Gouvernement Général. Ils sont prêts pour la lutte. »

A cet instant une troupe d'enfants entre brusquement, conduite par Omar qui sent aussitôt deux mains d'homme se fermer sur ses maigres épaules. Il se retourne : un fellah debout derrière lui le maintient. Il ne peut plus guère bouger ; les autres garçons non plus. Alors ils renoncent à échanger des appels, à courir de plusieurs côtés. Ces hommes sont des fellahs, mais bien gentils. Les gamins font comme eux. Ils écoutent. Ils deviennent sérieux à mesure que l'heure passe. L'homme desserre insensiblement son emprise et ses mains se font légères : bientôt Omar ne les sent plus ; le fellah les a enlevées. Un grand calme se forme en lui. Omar ne sait plus à partir de quel moment il s'est mis à écouter. Et il retrouve ou reconnaît en lui ce qui est dit.

« A moins de mourir de faim, disent les colons, les indigènes ne veulent pas travailler. Quand ils ont gagné de quoi manger un seul jour, leur paresse les pousse à abandonner le travail. En attendant, ce sont les fellahs qui travaillent pour eux. De plus ils les volent. Ils volent les travailleurs. Et cette vie ne peut plus durer. »

C'est ça, pense Omar. Soudain, il frémit : il reconnaît Hamid, au fond de la salle, qui parle ; c'est lui ! C'est donc Hamid.

Ces paroles qui expliquent ce qui est, ce que le monde connaît et voit, c'est étrange, à la vérité, qu'il se soit trouvé quelqu'un des nôtres pour les dire : de cette façon calme, nette, sans aucune hésitation.

Notre malheur est si grand qu'on le prend pour la condition naturelle de notre peuple. Il n'y avait personne pour en témoigner, personne pour s'élever contre. C'est du moins ce que nous croyions. Et il se trouve des hommes qui en discutent devant nous, qui le désignent du doigt : « Le mal est là ». Nous ne pouvons faire moins que de répondre : oui. De tels hommes sont forts. Et ils sont savants et courageux : ils connaissent la vérité comme nous la connaissons, nous. Et pas autrement. Et ils ont du mérite : ils peuvent en parler et l'exposer comme elle est. Nous, si nous essayons d'ouvrir la bouche pour en dire quelque chose, nous restons bouche bée. Nous n'avons pas encore appris à parler. Cette vie est la nôtre pourtant, nous la revivons tous les jours. Seulement nous la sentons mieux la charrue ou la pioche à la main, ou dans les fruits que nous arrachons, ou dans la gerbe de blé que d'un coup de faucille nous tranchons. Mais quand nous rencontrons des hommes comme celui-là, qui nous en font part avec cette science, qui ne ramènent pas des histoires de loin pour nous embrouiller, nous savons répondre : c'est cela. Parce que nous comprenons. Dans leur bouche, notre vie est bien comme ils l'expliquent. Ils nous inspirent confiance. Cest hommes, dans les paroles desquels nous nous reconnaissons, nous pouvons parler, marcher avec eux. Nous pouvons aller de l'avant avec eux.

Ils vivaient en effet comme le disait Hamid Saraj. Omar monta plusieurs fois à Bni Boublen avec Zhor dont la soeur était marié là-haut. Dans le haut Bni Boublen, les cultivateurs étaient à leur aise, comme chez Kara Ali. Mais sur l'autre versant... Un jour, Omar, avec ses camarades, s'était baigné dans le bassin qui se trouvait à la limite des terres de Kara, où l'eau s'enfouissait dans la verdure, entre des figuiers, des mûriers, des micocouliers. De là, partait un sentier qui dévalait au loin dans la campagne. Omar eut l'idée subite de le prendre pour voir où il menait. Il pensait qu'après ces cultures, il en rencontrerait d'autres, mais il tomba net sur la route de Sebdou. Le bas Bni Boublen se trouvait à cet endroit-là. Tout comme le disait Hamid, les gens nichaient dans des trous de la montagne, hommes, femmes, enfants et bêtes. Au-dessus de leur tête, il y avait un cimetière, les vivants logeaient sous les morts..."

Mohammed Dib - La Grande Maison



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