Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°574 (2017-25)

mardi 20 juin 2017

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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JB Lully - "Les plaisirs ont choisi pour asile"
(Armide)

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Dans le Frêne aux Sittelles II...
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
avril, mai et juin 2017



Sittelle torchepot adulte
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
lundi 17 avril 2017

A l'entrée de son nid


Le couple
<image recadrée>



<image recadrée>

<image recadrée>

Linotte mélodieuse femelle
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 30 avril 2017

Couple de Mésange charbonnière
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 30 avril 2017

Tourterelle turque
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 30 avril 2017

Sittelle adulte (son plumage est bien usé !)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017


Jeune Sittelle, à sa toilette
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

samedi 27 mai 2017



Jeune Sittelle, attendant
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017

Nourrissage I
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017

Nourrissage II
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017

Nourrissage III
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017

Nourrissage IV
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017

A la recherche d'une proie
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017

Les feuilles
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

samedi 10 juin 2017

Tourterelle turque
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

samedi 10 juin 2017

Mésange charbonnière (mâle),
amenant une proie à un jeune
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

samedi 10 juin 2017

<image recadrée>

L'araignée
<image recadrée>

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 10 juin 2017


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du Frêne aux Sittelles,
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(ou sur le [numéro])

[numéro 564]
(2017 - 15)


Dans un Frêne - février et mars 2017 - La Rivière-Drugeon, Haut-Doubs

Texte :  L'Amour au temps du choléra - Gabriel Garcia Marquez

Musique : Ariodante "Scherza infida" - GF Händel

mardi 11
avril 2017



Suggestion de lecture :

"Il a oublié quelque chose, il le sait avec certitude en se réveillant. Il a rêvé de quelque chose au cours de la nuit. Il faut qu'il se souvienne de quelque chose.

Il tente de se rappeler. mais le sommeil ressemble à un trou noir. Un puits qui ne révèle rien de ce qu'il contient.

Je n'ai pourtant pas rêvé des taureaux, se dit-il. Dans ce cas-là, je serais en sueur, comme si j'avais eu pendant la nuit un accès de fièvre se traduisant par des douleurs. Cette nuit, les taureaux m'ont laissé en paix.

Il reste couché dans l'obscurité, sans bouger, et tend l'oreille. La respiration de sa femme est si faible, à côté de lui, qu'il la perçoit à peine.

Un matin, je la retrouverai morte près de moi sans que je m'en sois aperçu, se dit-il. Ou bien l'inverse. Il faudra bien que l'un de nous meure avant l'autre. Un jour, l'aube impliquera que l'un des deux est désormais seul.

Il regarde le réveil posé sur la table, près du lit. Ses aiguilles phosphorescentes indiquent cinq heures moins le quart.

Pourquoi me suis-je réveillé ? se demande-t-il. D'habitude, je dors jusqu'à six heures et demie. Ça fait plus de quarante ans que c'est ainsi. Pourquoi est-ce que je suis réveillé à cette heure-là ?

Il tend l'oreille dans le noir et soudain il est parfaitement conscient.

Il y a quelque chose qui a changé. Quelque chose n'est plus comme d'habitude.

Il étend prudemment la main jusqu'à toucher le visage de sa femme. Du bout des doigts, il sent la chaleur de son corps. Ce n'est donc pas elle qui est morte. Aucun des deux n'a encore laissé l'autre seul.

Il tend l'oreille dans le noir.

La jument, se dit-il. Elle ne hennit pas. C'est pour cette raison que je me suis réveillé. D'habitude, elle pousse des cris, pendant la nuit. Je l'entends sans me réveiller et, dans mon subconscient, je sais que je peux continuer à dormir.

Il se lève avec précaution de ce lit qui grince. Cela fait quarante ans qu'il dort dedans. C'est le seul meuble qu'ils aient acheté en se mariant. C'est aussi le seul lit qu'ils utiliseront pendant toute leur vie.

En traversant la chambre pour gagner la fenêtre, il ressent une douleur au genou gauche.

Je suis vieux, se dit-il. Vieux et usé. Chaque matin, en me réveillant, je m'étonne toujours autant d'avoir déjà soixante-dix ans.

Il regarde à l'extérieur, dans cette nuit hivernale. C'est le 8 janvier 1990 et il n'a pas encore neigé, cet hiver-là, dans cette province méridionale de la Suède qu'est la Scanie. La lampe au-dessus de la porte de la cuisine éclaire le jardin, le châtaignier dénudé et, au-delà, les champs. Il plisse les yeux pour regarder en direction de la ferme voisine, celle des Lövgren. Le long bâtiment blanc et bas est plongé dans l'obscurité. Une lampe jaune pâle brille au-dessus de la porte de l'écurie, qui forme un angle droit avec la maison d'habitation. C'est là que se trouve la jument, dans son box, et c'est là qu'elle se met soudain à hennir d'inquiétude, chaque nuit.

Il tend l'oreille dans le noir.

Brusquement, le lit se met à grincer derrière lui.

  • Qu'est-ce que tu fais ? Marmonne la femme.

  • Dors, répond-il. Je me dégourdis les jambes.

  • Tu as mal ?

  • Non.

  • Eh bien, viens dormir ! Ne reste pas à attraper froid.

Il l'entend se retourner dans le lit et se mettre sur le côté.

Jadis, nous nous aimions, se dit-il. Mais il écarte aussitôt cette pensée. Aimer, c'est un trop grand mot. Il n'est pas fait pour des gens comme nous. Quelqu'un qui a été paysan pendant quarante ans, toujours plié en deux sur cette lourde argile de Scanie, n'utilise pas le mot « amour » pour parler de sa femme. Dans notre vie, l'amour a toujours été quelque chose de bien différent..."


Henning Mankell - Meurtriers sans visage



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