Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°476 (2015-27)

mardi 14 juillet 2015

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Beethoven - Concerto pour violon

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Nourrissages et jeunes:

Sittelle torchepot
et Mésanges (huppée, noire et bleue)

La Rivière-Drugeon et Courvière (Haut-Doubs)
avril, mai, juin et juillet 2015


Nid d'un couple de Sittelle torchepot, dans un Frêne
(en bas, à gauche de l'image...)
  La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  samedi 23 mai 2015

Le nid

Une Sittelle torchepot adulte amène quelques insectes dans le nid.

puis ressort...

Sittelle torchepot adulte : avec une "brochette" d'insectes dans le bec.
Comment fait l'oiseau pour ne pas perdre les premiers lorsqu'il attrape le dernier (??)

L'adulte ressort du nid avec un sac fécal :
les excréments des oisillons sont en effet entourés d'une matiére gélatineuse.
Cela permet au parent de les transporter loin du nid, de le garder propre
et de ne pas attirer l'attention d'un éventuel prédateur...
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 23 mai 2015
<image recadrée>

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<il n'y a pas de son...>

Sittelle torchepot : au dessus du nid

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 23 mai 2015

Sortie avec un sac fécal
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 23 mai 2015

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<pas de son...>

Nid d'une Mésange huppée
(dans un arbre mort)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 7 juin 2015

Mésange huppée adulte, dans son nid
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 31 mai 2015

Mésange huppée adulte
à proximité du nid, sur une branche de Sapin
La huppe caractéristique est plus visible !

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 31 mai 2015

Au même endroit...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 7 juin 2015

Mésange huppée adulte
avec une "brochette" de vers et d'insectes... :
Comment fait l'oiseau pour ne pas perdre les premiers lorsqu'il attrape le dernier (??)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 7 juin 2015

A l'entrée du nid
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 7 juin 2015

L'oiseau prend appui sur sa queue pour tenir en équilibre.

Un peu au dessus du nid

Pas de sacs fécaux chez cette espèce ?

Belle prise !

Dans un Sorbier des oiseaux
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 7 juin 2015

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 14 juin 2015

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 14 juin 2015
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 14 juin 2015

A la sortie du nid
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 14 juin 2015

Toujours sur le même arbre mort :

Une Mésange bleue juvénile
(plus pâle et plus jaune qu'un adulte)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 juillet 2015

Mésange noire adulte

Mésange noire adulte
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 juillet 2015
<image recadrée>

Mésange bleue (jeune),
à la recherche de nourriture (insectes, vers...)
dans une cavité de l'arbre mort.

Mésange noire adulte

Mésange noire juvénile : la "joue" de l'oiseau est jaune (blanche chez l'adulte...)

Mésange bleue juvénile
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 juillet 2015

Pour voir d'autres images
de jeunes Mésanges (noires et bleues),

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Suggestion de lecture :

"13-14 juillet 1971

Notre nouveau-né dans les bras, sait-on où l'on va ? Pas vraiment. Le sympathique Marseillais qui nous a offert l'hospitalité voudrait créer sa propre communauté au fin fond du Gard. Ses idées de barbu libertaire semblent assez proches des nôtres et comme il s'intéresse lui aussi aux oiseaux, on devrait en principe s'entendre.

A l’arrêt du car SNCF Nîmes-Le Vigan, Eugène prend le relais et nous embarque, entassés dans sa deux chevaux, jusqu’au col où la route s’amenuise en cul-de-sac. Partis de Londres pour la Cévenne profonde, sur les traces de Modestine et de Robert Louis Stevenson, c’est à pied le long d’un chemin raviné d’ornières que s’achève notre voyage.

Nous allons enfin savoir à quoi ressemble ce bout-du-monde paré d’un site exceptionnel. En effet, non loin du hameau perdu dont j’ai tant rêvé, un couple d’aigles de Bonelli se reproduit chaque année.

Ces rapaces prestigieux capables d’emporter un lièvre adulte dans leurs serres ont le triste privilège de figurer au premier rang des espèces menacées de l’arrière-pays méditerranéen. Après avoir acquis la passion de l’ornithologie dans les îles Britanniques, je ne pouvais refuser l’opportunité qui se présentait de me familiariser avec les mœurs des aigles rarissimes. J’espère trouver leur aire et je suis prêt à revenir le printemps prochain, voir grandir et s’envoler un ou deux jeunes aiglons épris de liberté.

Le Caladon lui-même s’apparente à un nid d’aigles bâti sur l’épaulement d’un piton vertigineux au sommet duquel s’élevait autrefois un château féodal. Face au Larzac, un panorama grandiose d’ombres mourantes se referme, piège crépusculaire en forme de fer-à-cheval bordé par les contreforts de la montagne du Lingas et le versant nord du causse de Blandas.

Ce soir-là, les oiseaux brillent par leur absence. Seul un rouge-gorge émet en sourdine des bribes de son chant fruité. La mélodie confidentielle s’atténue, entrecoupée de longs silences méditatifs. J’écoute s’éteindre tout doux la dernière note, point d’orgue presque inaudible qui me donne envie de chantonner un air de circonstance : « Le jour du 14 juillet, je n’ resterai pas dans mon duvet ». Georges Brassens me pardonne. Sur le fond, nous sommes d’accord. Tandis que d’autres guetteront les défilés militaires, j’obéirai à l’appel d’un passe-temps beaucoup moins démoralisant.

Les chatons de la châtaigneraie embaument la fraîcheur matinale de leur senteur musquée. Sur une basse branche morte, un troglodyte s’égosille. J’entends aussi le chant allègre d’une fauvette à tête noire et la comptine d’un pinson des arbres. Les merles, les mésanges et les autres passereaux communs chantent très peu l’été venu. Passée la saison des amours, la vie de famille recommande d’être prudents, de révéler le moins possible la présence des juvéniles inexpérimentés. Parmi la vingtaine d’oiseaux différents observés aux alentours du Caladon, quatre d’entre eux auront marqué ce jour mémorable où je recevais mon baptême de l’ornithologie méridionale.

Sous le couvert des pentes buissonnantes, les cris d’invisibles fauvettes se taisent dès que j’essaye de m’en approcher. À force de persévérance, je réussis à entrevoir, par intermittence, une discrète fauvette des arbres qui se tient cachée derrière le feuillage. Retenant mon souffle de crainte qu’elle ne disparaisse, je distingue tant bien que mal les reflets jaune pâle de sa poitrine, le dos brun lavé de vert, une aile assez courte par-ci, une patte foncée par-là. Enfin, pour la bonne bouche, je me délecte de voir son bec rosâtre saisir quelque moucheron, puis émettre un cri rappelant celui du moineau. Birdwatcher comblé, j’en sais assez pour identifier ma toute première hypolaïs polyglotte, reconstituée à partir de pièces détachées, comme un rébus.

Un bonheur n’arrive jamais seul, dit-on. Parfois cela se vérifie. Il ne s’est pas écoulé dix minutes que des trilles grinçantes, sorte de gargarisme métallique délivré d’une voix enrouée, m’envoient courir à l’autre bout du hameau. Je n’éprouve aucune difficulté à mettre un nom sur l’oiseau couleur de suie qui me regarde de travers, chaviré de hoquets mal contenus. Sa queue agitée de légère tremblote paraît avoir été trempée dans un pot de peinture rouge. Pans de murs éboulés, poutres de guingois, voliges émergeant des décombres lui servent de tremplins d’où il rebondit sans cesse, pressé de happer des insectes dont il se confectionne une moustache postiche. Je me charge de prendre le rouge-queue noir suspect en filature. Partagé entre l’envie de me semer et l’obligation d’assurer le ravitaillement de sa marmaille piaillant famine, le rossignol des murailles me guidera, non sans réticence, vers sa petite famille logée sur le linteau d’une ruine.

Pourquoi mes jumelles, tout à coup levées, sondent-elles l’immensité du ciel ? Je me demande dans ces moments d’heureuses coïncidences s’il n’existerait pas entre les cieux et les yeux une plaisante complicité. Alerté par un sixième sens prémonitoire, mon regard navigue d’instinct à la rencontre d’un duo d’hirondelles en livrées gris brun, trop trapues pour être des hirondelles de rivage. L’une d’elles se rapproche, passe et repasse, jouant à frôler la paroi escarpée, ivre d’acrobaties et de plongées vertigineuses. On dirait un bombardier de poche téléguidé, une bombinette pacifique et virevoltante, dont la queue déployée en éventail révèle, charmant détail, une rangée d’ocelles blancs, coquetterie fugacement dévoilée de l’hirondelle des rochers, celle que les naturalistes d’antan appelaient la biblis rupestre.

Plus le cagnard cogne et moins les oiseaux se manifestent. Je suis pourtant sur le point de réussir la passe de quatre. Il suffirait de repérer l’auteur du menu tzit qui me force à tenir une position inconfortable, nez en l’air et les coudes écartés. Où se cache-t-il donc ce piaf ventriloque ? J’ai beau m’escrimer, pas le moindre bec n’apparaît dans mes jumelles. Otage du cri narquois venant de partout et de nulle part, je m’égare ne sachant plus où donner de la tête. Fouillis de feuilles et de rameaux, graminées sèches et plantes grimpantes, anfractuosités, saillies, cassures de la roche, le puzzle inextricable m’exaspère. La devinette amusante au départ frise désormais le torticolis et l’insolation. Il est urgent de fuir ce traquenard.

Un essaim d’affreuses mouches bourdonnantes m’escorte. Des taons me piquent les jambes. Je n’en finis pas de contourner les ronciers, me frayant un passage, en nage, dans une jungle de châtaigniers rabougris, d’arbustes épineux, de genêts à balais infestés de toiles d’araignées. Mon idée de dévaler le versant abrupt inondé de soleil, droit sur le mas du Portail, n’était pas brillante. Hormis les chamailleries d’une brochette de sittelles torchepots qui perturbent à peine l’incessant tintamarre des cigales, il est inutile d’insister. Les oiseaux font la sieste et le commun des vacanciers sirote l’apéro.

Tzit.” Non, ce n’est pas une hallucination due à la canicule. Là-haut sur les fils électriques, panse roussâtre et cagoule grise rehaussée de rayures noires, plus coopératif que son collègue cachottier du Caladon, un bruant fou se laisse admirer. Avant même de le rencontrer, je m’étais interrogé, étonné d’apprendre que le rock bunting des Anglais ne s’appelait pas chez nous le “bruant des rochers”. Pour quelle raison, en France, cet oiseau est-il considéré comme étant fou ?

Notre face-à-face se prolonge sans que rien de loufoque ou d’anormal ne se produise. Je m’approche pour le faire s’envoler et apercevoir la couleur de son croupion. Le bruant peu farouche en a décidé autrement. Il ne bronche pas. Soudain, sans motif apparent, quelque chose a éveillé sa méfiance. Ramassé en boule, son attention paraît se concentrer sur mes jumelles et banzaï ! Le kamikaze m’ayant pris pour cible me laisse tout juste le temps de me protéger la figure.

Bruant fou lancé contre un zinzin des oiseaux, son comportement des plus excentriques prouvait au moins que ce bruant n’avait pas volé sa réputation. Il ne faudrait pas en déduire que toutes les observations de bruants fous se soldent par des escarmouches semblables. Celui-ci était un cas à part, sûrement l’unique passereau qui aura eu l’effronterie de m’attaquer en piqué. Avait-il aperçu son reflet dans mes jumelles et cru en découdre avec un rival potentiel ? Étais-je son premier ornithologue ? Voulut-il faire un truc dingue pour m’épater ? Cela restera une énigme..."

Jean-Yves Guillosson - Morceaux choisis d'un ornitho sédentaire



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