Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°323 - Mardi 26 juin 2012

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
Si cette page ne s'affiche pas correctement, cliquez [ici]


Gaston Couté -
Cantique païen

Pour regarder et écouter,
cliquez sur la flèche au bas de l'image...

 



ou cliquez [ici]



Fable moderne :
le
(petit) Lièvre et la (petite) Tortue
La Rivière-Drugeon et Courvières (Haut-Doubs)

Premier papillon : une "Petite Tortue" (Aglais urticae)...
dimanche 4 mars 2012

Aglais est un hommage à Aglaia, c'est-à-dire Aglaé.
Il s'agissait de l'une des trois Charites (appelées les trois Grâces chez les Romains),
celle de la beauté éblouissante, de la splendeur.
dimanche 4 mars 2012

Le terme urtica fait référence à la principale plante hôte
de la chenille de ce papillon, Urtica dioica, la grande Ortie.
Posée sur le crépi de ma ferme
dimanche 10 juin 2012

Sur une Marguerite
dimanche 10 juin 2012

Sur une fleur de Silène enflée (Silene vulgaris)
dimanche 10 juin 2012

dimanche 10 juin 2012

Au même moment, un jeune lièvre sort du champs...
dimanche 10 juin 2012

Il s'approche...

... sur le chemin.

Il s'arrête et broute... une fleur de Silène enflée !
dimanche 10 juin 2012

Portraits, de tout près
dimanche 10 juin 2012

Quelles moustaches !!

Il continue son chemin dans le pré !

Arrêt près d'un Narcisse des poètes... (à droite de l'image)

Retour vers le Narcisse...
puis, il a disparu.

Bouquet de Marguerites et Petite Tortue.
dimanche 10 juin 2012

Sur le chemin, au repos
samedi 16 juin 2012

Sur un bouquet de Trèfle rouge
samedi 16 juin 2012

samedi 16 juin 2012

samedi 16 juin 2012



Petit texte :

"... Touraille, lui, parlait tout haut. Il était le génie de ce capharnaüm. Petit, menu, un peu voûté, il avait une bonne face circulaire, aux joues roses, et des yeux bleus, d'un bleu de fleur de lin, qui brillaient d'une fraîcheur enfantine ; mais, parfois, ils clignaient à l'abri des lunettes, et leurs prunelles dardaient un scintillement soudain, pétillaient de narquoise roublardise. Il était fier de ses moustaches, et il y avait de quoi : candides, très longues et très souples, elles contournaient les commissures des lèvres, s'infléchissaient en deux volutes harmonieuses, pour enfin prendre leur essor, flotter dans l'air comme des fils de la Vierge.
Touraille trottinait à travers la belle chambre, effleurant de la main ses créatures, qui semblaient s'animer au toucher de ses doigts. Il les nommait, chacune par un nom bien à elle, et qui était rarement le nom qu'aurait prononcé Raboliot : c'était comme un appel ou une incantation.
- Celle-là, disait-il, c'est effraie. D'aucuns disent la chouette religieuse. Mais c'est l'effraie, pour dire la vérité.
Il soulevait, du bout de l'ongle, le duvet neigeux et doux qui se gonflait à la gorge de l'oiseau, qui lui ouatait le ventre et les cuisses.
- Et celle-là, hein, qu'est-ce que c'est ?
- Une chavoche, donc ! répondit Raboliot.
Le vieux corrigeait, épanoui :
- C'est une chevêche. Et c'est la grande. Tu ne vas pas l'appeler chevêche tout court, puisque c'est la grande. La petite chevêche, la voilà.
Raboliot suivait Touraille parmi le peuple des oiseaux. Chaque fois qu'il pénétrait dans la belle chambre, il en découvrait de nouveaux. De chaque solive s'envolait un rapace, des buses pêcheuses, des buses des bois, des bondrées, des corbeaux, des freux, des pies, des geais. Des passereaux s'accrochaient aux courtines du lit clos : des sansonnets, des merles, tous ceux qui sifflent ; et tous ceux qui roucoulent, des ramiers bleu d'ardoise, des tourterelles au bec écarlate, grasses du jabot comme de petits pâtons. Et il y avait encore les oiseaux du marais, toutes les pattes fines qui font des étoiles sur la vase : des vanneaux huppés de noir, dont les ailes noires, sous la coulée de la lumière, brillaient de reflets chatoyants, tantôt violets et tantôt verts ; tous les palmés qui se dandinent en marchant : les judelles tristes, les sarcelles délicates, les colverts gemmés d'émeraude. Au milieu de la chambre, debout sur une table ronde, huit grands hérons tenaient conseil, gourmés dans leurs jaquettes gris clair. Touraille, même, y tenait captifs de puissants et fiers voyageurs : des oies sauvages à l'ample poitrail, tendu comme une proue magnifique, et deux géants, des cygnes sauvages que déshonorait la poussière.
Encore n'était-ce rien tant qu'on n'avait pas vu ce qu'il appelait ses "scènes de genre". Des écureuils en étaient les acteurs. Il y avait surtout, célèbre à des lieues à la ronde, le grand bal chez Coubaillon : quel entrain mes amis, quelle liesse ! Les valseurs tournent, enlacés. Juchés sur une tonne, les deux ménétriers moulent la vielle et raclent le crin-crin. Et en avant, messieurs ! Et balancez vos dames ! Les panaches roux ondulent et valsent, on a envie de valser à son tour, ou bien, comme celui-ci qui se cache dans un coin d'ombre, d'entraîner sa galante à l'écart, de l'amignouter gentiment..."

Maurice Genevoix - Raboliot

Pour lire le début de ce texte,

cliquez [ici]



Voir la liste des anciens numéros du"Trochiscanthe nodiflore" (les archives) : cliquez [ici]

Site internet : Rencontres sauvages

Me contacter : pascal@pascal-marguet.com

Calendrier 2012 : Pour le télécharger directement au format pdf (1200 ko), cliquez [ici]

 

Pour vous désinscrire, vous pouvez m'envoyer un e-mail (en répondant à ce message) avec pour objet "désinscription",

ou en cliquant

[ici]

Pour partager cette page sur "FaceBook", cliquez sur le bouton ci-dessous :



Rejoignez-moi sur "FaceBook" en cliquant sur le lien suivant :

[http://www.facebook.com/marguet.pascal]