Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°976 (2025-23)

mardi 10 juin 2025

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
Si cette page ne s'affiche pas correctement, cliquez [ici]


 
JS BACH - Cantate BWV 26 "Schnell"

Pour regarder et écouter,
cliquez sur la flèche au centre de l'image...



ou cliquez [ici]

Ach wie flüchtig, ach wie nichtig
Ist der Menschen Leben!
Wie ein Nebel bald entstehet
Und auch wieder bald vergehet,
So ist unser Leben, sehet!

So schnell ein rauschend Wasser schießt,
So eilen unser Lebenstage.
Die Zeit vergeht, die Stunden eilen,
Wie sich die Tropfen plötzlich teilen,
Wenn alles in den Abgrund schießt.

Die Freude wird zur Traurigkeit,
Die Schönheit fällt als eine Blume,
Die größte Stärke wird geschwächt,
Es ändert sich das Glücke mit der Zeit,
Bald ist es aus mit Ehr und Ruhme,
Die Wissenschaft und was ein Mensche dichtet,
Wird endlich durch das Grab vernichtet.

[...]

Hélas, combien éphémère, combien vaine

Est la vie humaine !
Naissant comme le brouillard

Qui bientôt se dissipe,

Voyez, ainsi va notre vie !

Aussi hâtivement que les eaux mugissantes

S'écoulent les jours de notre vie.
Le temps passe, les heures s'enfuient

Semblables aux gouttes qui soudain se fractionnent

Lorsque tout descend à l'abîme.

La joie se transforme en tristesse,
La beauté se flétrit comme une fleur,
La plus grande force devient faiblesse,

La fortune change avec le cours du temps,
C'en est bientôt fait de l'honneur et de la renommée,

La science et toutes les créations de l'esprit humain

Sont finalement anéanties par la tombe.


[...]

Pour lire l'intégralité du texte de cette cantate,

cliquez
[ici]



 
Ours, Loup, Ecureuil et Renard...

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 et vendredi 30 mai 2025



Ours noir (forme brune)
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025




Ours noir (forme noire)
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025




Sieste
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

Raton-laveur : sieste
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

Raton-laveur
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

Paon bleu mâle
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

Chien de prairie
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

Jeune Chien de prairie
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025






Porc-épic (Amérique du nord)
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

Loup noir (Amérique du Nord)
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

Cigogne blanche sur son nid
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Marmotte

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025

ça creuse...
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Renard roux

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Héron cendré, séchant ses ailes
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Oedicnème criard
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Avocette élégante...
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025


... et son petit
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Toilette

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Oedicnème criard
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Cistude d'Europe

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Fuligule nyroca mâle
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Daims
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Cerfs et biches
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Grenouille
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Renardeau,
au moment de rentrer dans le lodge !!

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Loup gris d'Europe
(vu à partir du lodge, au 24 mm, le soir)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Loup gris d'Europe
(vu à partir de la chambre du lodge, au 24 mm, le soir)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Loup gris d'Europe
(vu à partir du lodge, au 24 mm, le soir)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Loup gris d'Europe au repos
(vu à partir du lodge, au 24 mm, la nuit tombe !)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
jeudi 29 mai 2025



Loup gris d'Europe
(au 300 mm, le matin)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025








Portrait de Loup gris d'Europe
(au 300 mm, le matin)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025







Loup gris d'Europe, dans l'intimité
(au 300 mm, le matin)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025





"Il se pourrait que le caractère du loup soit assez complexe, car j'en eus encore un aperçu tout différent. Le 5 mars, j'avais guetté le matin au premier poste, puis on m'avait conduit au second. Il était assez éloigné et on m'y conduisit en voiture, j'aurais préféré un vélo, tant pour causer moins de dérangement que pour être plus indépendant. J'arrivai donc vers 11 heures, et demandais qu'on vienne m'attendre à l'entrée du ravin à 18 heures 15. Des paysans puis un forestier qui passèrent me dirent que le loup avait été vu vers 9 heures. A 17 heures 45, je vois non sans contrariété, la voiture s'avançant vers moi. Je fourre mon matériel à dessin dans mon sac lorsque, jetant un coup d'oeil vers l'appât, j'aperçois avec stupéfaction le loup au milieu du petit pré.

Splendide, gris assez clair, d'extraordinaires yeux d'or obliques, il considérait la voiture, arrivée au pied de mon poste. Le cocher avait avec lui son petit garçon, de cinq ans peut-être, et l'oeil émerveillé de l'enfant, son père, mi-penché vers lui, mi-tourné vers le loup qu'il lui montrait, ce spectacle saisi d'un coup d'oeil, me consola un peu du gâchage d'une des plus belles chances de ma vie. A regret, le loup s'éloigna encore deux fois. Je priai le cocher de retourner m'attendre plus loin, mais vingt minutes après, il faisait nuit et le loup n'était pas revenu..."

Robert HAINARD - Choeurs de Loups et autres histoires d'Ours






Loup gris d'Europe
(au 300 mm, le matin)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025









Loup gris d'Europe : la meute se repose
(au téléphone portable, le matin, en prenant le petit-déjeuner)

Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025





Ecureuil roux
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025





Iris faux-acore
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025


Maki cata
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025






Canard colvert femelle
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025






Libellule sp.
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025




Campagnon blanc
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025






Iris faux-acore
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025


Agrion
Parc de Sainte-Croix (Moselle)
vendredi 30 mai 2025
 

Pour revoir d'autres images prises au
Parc de Sainte-Croix en mai 2023

cliquez sur le [numéro]


Parc animalier II - Parc de Sainte-Croix, Moselle -  19 et 20 mai 2023

Texte : Monsieur Caméléon - Curzio MALAPARTE

Musique :  Ici la mer - Nos marins

mardi 06
juin
2023


Suggestion de lecture :

"1

La première fois que j’ai entendu parler de Clara Manan alias Calypso Montant, c’était en septembre 2018. Jean venait de repartir en mission. Cinq ans que nous nous connaissions et autant de séparations et de retrouvailles. Il était marin timonier. Jean avait tenté de m’expliquer son métier, les paquebots de commerce, son rôle d’adjoint de l’officier, chef de quart pour la navigation, les relevés météo, les transmissions radio, les documents de navigation… Je n’ai jamais vraiment retenu grand-chose. Seulement l’essentiel : il n’était heureux qu’en mer. Alors j’ai supporté ses absences. Chaque année, à la mi-septembre, c’était pour nous l’heure des adieux dans les ruelles du quartier du Vieux-Port à Marseille, je l’accompagnais jusqu’au taxi qui l’emmenait au port de commerce. Nos reflets sinistres dans les vitrines sales. Ma fine silhouette un peu voûtée, mes longs cheveux bruns et mon teint plus livide que d’habitude, et Jean pressé, juste pressé. Il marchait toujours quelques pas devant moi, les mains dans les poches, la tête rentrée dans les épaules. Il portait son éternel manteau rapiécé, ni tout à fait noir ni tout à fait kaki. Un manteau usé par le temps et l’air iodé mais dont il ne pouvait se séparer.

Ils se ressemblaient, tous ces matins d’adieux. Nos soirs de retrouvailles aussi. Nos mains qui n’en pouvaient plus de s’attraper, mes yeux qui n’arrivaient pas à croire qu’il était là, vraiment là, pour trois mois. L’amour que nous faisions dans sa chambre d’adolescent, chez sa mère, Irène, ou dans mon studio. Mais Jean n’aimait pas ma garçonnière. Il la trouvait triste, il préférait l’appartement d’Irène, encastré dans une ruelle étroite. L’hiver, il était humide et pas très lumineux. Irène ne s’en plaignait jamais. Elle était toujours d’une humeur égale. Elle travaillait sur les marchés. Elle y vendait des légumes de maraîchers locaux, à un prix honnête lui permettant de se dégager un salaire correct. Le père de Jean, personne n’en parlait jamais. Il avait fichu le camp avant même sa naissance. Ils semblaient s’en moquer tous les deux.

En cinq étés, j’ai appris à connaître cet appartement par cœur. La cuisine et sa table en Formica jaune. Le salon aux fauteuils gris et aux lourds rideaux blancs. La salle de bain moite et ses odeurs de pivoine – l’eau de toilette d’Irène. La chambre d’Irène, la plus petite, la plus sombre, donnant sur la rue et la circulation. Irène a toujours prétendu que le bruit des voitures ne la dérangeait pas. En réalité, elle voulait laisser la meilleure des deux chambres à son fils, même si celui-ci n’était présent que quelques mois dans l’année. La chambre de Jean avait une large fenêtre ouvrant sur la cour intérieure. Elle était sombre, évidemment, mais calme et plus spacieuse. Nous y faisions l’amour la fenêtre ouverte, les volets blancs laissant passer la brise de la nuit. Le matin, Irène nous préparait un café et achetait des pains au chocolat. Elle se faisait discrète, s’arrangeait pour nous laisser notre intimité.

Dans le salon d’Irène, il n’y a que Jean sur les photos encadrées. Elle l’a élevé en enfant roi et en a fait l’adulte égocentrique qu’il est aujourd’hui, celui qui m’a annoncé :

« Je veux m’installer au Brésil. J’en ai ma claque de Marseille, des allers-retours en mer. Un copain peut me trouver une place à São Paulo. »

Je n’ai d’abord rien trouvé à dire. Comment aurais-je dû réagir ? Rire ? Pleurer ? Bégayer ? C’était déconcertant car il tenait mes mains entre les siennes comme s’il m’invitait à le suivre, comme si je faisais partie de son projet.

 « São Paulo… ? »

Voilà tout ce que j’ai pu bredouiller ce matin-là. Jean a acquiescé avec un sourire de gamin surexcité.

« C’est la chance de ma vie, Ev’ ! »

Il m’appelait Ev’, un diminutif d’Evie. Moi, je préférais amplement Evie. J’ai regardé mes mains dans les siennes et son visage ravi, et je me suis demandé si j’avais loupé quelque chose, une invitation à le suivre, un clin d’œil m’indiquant qu’il plaisantait, car ce qu’il venait de me dire n’avait aucun sens pour moi.

« Mais… »

Mon « mais » a semblé le contrarier. Il a froncé les sourcils.

« Je ne sais pas encore. J’imagine que tu pourras me rejoindre quand le projet aura abouti…

– Le projet ?

– On compte retaper d’anciens paquebots de commerce. On a des contacts là-bas. J’ai dû investir un bon pactole pour m’associer. Dix mille euros. Mais ça vaut le coup ! »

Il souriait avec une excitation non contenue, et j’ai compris plusieurs choses, à peu près dans cet ordre : il avait préparé ce projet depuis plusieurs mois, probablement bien avant son retour à Marseille ; il avait attendu nos adieux pour m’en parler, pour être certain de ne pas gâcher nos ultimes retrouvailles. Je dis bien « ultimes », car j’ai réalisé qu’il n’avait aucunement l’intention que je le rejoigne, c’était écrit sur son visage. Et puis, après cela, j’ai également compris que je venais de gâcher les cinq dernières années de ma vie à l’attendre les trois quarts de l’année. J’avais fui mon Alsace natale, le peu de racines que j’avais là-bas, et dégoté un studio à Marseille pour être à deux pas du port quand il rentrerait de mission. Pire encore, j’avais choisi les petits boulots les plus précaires, les moins intéressants, car c’étaient ceux-là que je pouvais quitter au début du mois de juin et reprendre au mois de septembre sans que personne y trouve à redire. J’avais mis ma vie entre parenthèses pendant cinq interminables années pour les beaux yeux d’un marin qui n’avait jamais envisagé de se fixer.

 

Ce matin-là, sous les regards badins de ses collègues, je l’ai laissé m’embrasser, car j’étais en état de sidération et qu’aucune réaction réfléchie ne me venait. Puis je suis rentrée. Nous étions le 12 septembre. Dès le lendemain, je devais reprendre mon poste de vendeuse dans la boutique d’une station-service d’autoroute. La caisse, les rayons, les magazines, les sandwichs sous vide, les cafés et les paquets de chewing-gums, voilà de quoi était constituée ma vie.

Ce jour-là, j’ai réalisé d’autres choses qui jusqu’alors ne m’avaient pas sauté aux yeux. D’abord, mon studio était vraiment affreux, Jean avait raison : les escaliers puaient la pisse, le Velux se bloquait une fois sur deux, l’aération de la cuisine était défectueuse, si bien qu’une odeur de friture y flottait en permanence. Ensuite, mes collègues de travail, Jessica et Perrine, n’étaient pas mes amies et ne le seraient jamais. Elles rapportaient probablement des commérages sur moi comme elles le faisaient sur la terre entière. Cela rendait mon travail infernal, surtout quand aucun retour de Jean ne venait l’égayer. Et puis, je ne pourrais plus jamais retourner en Alsace, dans la maison familiale tant haïe que j’avais fuie à la première occasion, à dix-huit ans tout juste. Enfin, la dernière et la plus affligeante… Irène était une femme adorable mais je ne supporterais plus jamais ses discours pleins d’admiration pour son fils qui venait de me laisser tomber pour de vieux paquebots de commerce à l’autre bout du monde.

Ainsi les choses étaient claires, comme je l’ai écrit ce soir-là dans mon carnet bleu à spirale :

Plus rien ne me retient à Marseille.

J’ai envie de prendre le large, moi aussi…
Pensée du jour. 12 septembre 2018.

Forte de ces constatations, je me suis mise à déambuler dans le Vieux-Port de Marseille avec une idée précise : me faire embaucher comme hôtesse sur un yacht. J’avais les compétences nécessaires : ménage, service, restauration, je connaissais. Jean m’avait toujours dit que les salaires étaient mirobolants à bord des yachts. Deux mille euros net par mois, à quoi il fallait ajouter le gîte, le couvert et les bonus : primes et pourboires qui étaient une institution dans la profession.

L’argent, j’en avais grandement besoin. Mes comptes étaient à sec. Je travaillais neuf mois sur douze pour profiter des retours de Jean. Je n’ai jamais gagné plus du Smic. Et puis mon studio me coûtait une fortune pour ce qu’il était : un cagibi minable. Mais plus que d’argent, c’est d’un bol d’air dont j’avais besoin. Partir. Quitter Marseille et le souvenir de ces cinq années pour rien…"


Mélissa DA COSTA - La doublure


Voir la liste des anciens numéros du"Trochiscanthe nodiflore" (les archives) : cliquez [ici]

Site internet : Rencontres sauvages

Me contacter : pascal@pascal-marguet.com

Calendrier 2025 : Pour le télécharger directement au format pdf (1300 ko), cliquez [ici]

 

Pour vous désinscrire, vous pouvez m'envoyer un e-mail (en répondant à ce message) avec pour objet "désinscription",

ou en cliquant

[ici]

Rejoignez-moi sur "FaceBook" en cliquant sur le lien suivant :

[http://www.facebook.com/marguet.pascal.1654]

Rejoignez-moi sur "Instagram" en cliquant sur le lien suivant :

[https://www.instagram.com/marguet_pascal/]