Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°838 (2022-38)

mardi 27 septembre 2022

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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MANNA - Laudate pueri

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Portraits
de
Rougequeues noirs
(adultes et jeunes)

Loge n° 5
Courvières (Haut-Doubs)
juillet et août 2022



Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
samedi 16 juillet 2022


Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
samedi 16 juillet 2022


Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
samedi 16 juillet 2022



Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 17 juillet 2022



Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 18 juillet 2022

Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 18 juillet 2022



Envol d'un Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 18 juillet 2022



Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
mardi 19 juillet 2022



<image recadrée>



Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
mardi 19 juillet 2022
<image recadrée>




Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 20 juillet 2022



Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 20 juillet 2022



Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 21 juillet 2022



Rougequeue noir (juvénile)
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 21 juillet 2022



Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 22 juillet 2022



Rougequeue noir juvénil à sa toilette
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 22 juillet 2022



Toilette
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 22 juillet 2022



Rougequeue noir
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 25 juillet 2022



Ombre
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 25 juillet 2022



Rougequeue noir
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 25 juillet 2022



Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 31 juillet 2022



Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 5 août 2022



Rougequeue noir
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 10 août 2022



Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 15 août 2022



<image recadrée>



Portrait de
Rougequeue noir mâle

Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
lundi 15 août 2022
<image recadrée>



Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
mardi 16 août 2022



Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 28 août 2022




Rougequeue noir mâle
Loge n° 5 - Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 28 août 2022




Suggestion de lecture :

" Des bienfaits du monde sauvage

Autrefois, dit l'histoire,un écureuil aurait pu voyager des Green Montains du Vermont aux marécages du sud de Jacksonville, ou depuis la baie de Chesepeake jusqu'au Mississippi, sans jamais toucher le sol. Une puce sur cet écureuil, avec les bonnes correspondances, aurait pu continuer vers la Llano Estacado au Texas, le bassin d'Uinta dans l'Utah, la Green River dans le Wyoming, ou le bassin de la Judith River dans le Montana, sans se nourrir d'autre chose que de bison. Si les poissons du continent avaient décidé de tenir une assemblée, les délégués seraient venus de destinations aussi éloignées que les montagnes de Virginie-Occidentale, le Glacier National Park, Yellowstone, les monts Ozarks, la chaîne Sangre de Cristo ou les hautes terres du Montana, et arrivés sans entraves et pleins de santé au centre des congrès à La Nouvelle-Orléans.

Autrefois, comme l'observe George R. Stewart, « de l'océan oriental à l'océan occidental, le territoire s'étendait sans jamais être nommé. Il est aujourd'hui couvert de noms que nous lui avons imposés, et ces noms contiennent notre histoire comme la graine contient l'arbre ».

Ils sont empruntés à l'usage d'une centaines de tribus de l'âge de pierre, à Passamaquoddy, Wichita, ou Walla Walla. Ils commémorent les explorateurs et les premiers colons, à Duluth, Cooperstown, Houston. Ils honorent les origines de l'Ancien Monde et les revendications impérialistes – Nouvelle-Angleterre, Virginie, Louisiane. Ils marquent des traits physiographiques – Detroit, Sault-Sainte-Marie, Rapid City – ou reflètent la piété de leurs fondateurs – Santa Fe, St. Augustine, San Francisco. Ils nous rappellent les aspirations à une vie heureuse et à une société parfaite que leurs parrains apportaient d'Europe – Philadelphie (« amitié fraternelle »), Cincinnati (la plus ancienne société patriotique américaine), Communia. Parfois, un simple outil – Stirrup-Iron (« étrier »)-, une bataille ou autre incident – Wounded Knee, Quietus – ont marqué le territoire et la carte à jamais, ou du moins le prétendons-nous – de ses tribulations humaines. Parfois le nom d'un lieu, corrompu par la transmission orale ou détourné d'une langue indienne sans en comprendre le sens, attise notre imagination. Que penser de Ticklenaked Pond (« l'étang des chatouilles nues ») ?

En domptant le continent et en lui attribuant des noms, nous avons produit une économie enviée par le monde entier et un système politique, qui, malgré ses défauts, constitue un modèle de liberté individuelle. En tant que civilisation, nous n'avons pas été universellement admirés. Mais, bon an mal an, nous avons trouvé notre place sur la carte, et la plupart d'entre nous se sentent en phase avec nos accomplissements. Les américains ont longtemps été fiers, de manière unanime, de ce que les villes « florissantes » et « affairées » et les fermes « prospères » occupent aujourd'hui ce qui, quelques années seulement auparavant, était une nature rugissante. Nous pouvions citer des routes à péages, des canaux, des bateaux à vapeur emplissant de fumée l'Hudson et le Mississippi, d'immenses radeaux de bois descendant le fleuve depuis les pineraies du Wisconsin et du Minnesota, et dire avec fierté, « Regardez ce que nous avons fait ! »

Certaines de ces villes valaient la peine d'être fondées, et ces fermes nourrissent la moitié du monde. Nous avons créé un pays qui assure un excellent niveau de vie à 220 millions de personnes. Mais aussi, près de cinq cents ans après avoir « ouvert une brèche » dans le monde sauvage, nous devons admettre les forêts décimés, les prairies détériorés, les bassins versants érodés, les villes en décrépitude, la prolifération des banlieues pauvres, les lacs et les cours d'eau où les poissons ne peuvent plus vivre, l'air qui nous étouffe régulièrement et laisse échapper périodiquement des pluies acides. Au lieu de la richesse des créatures sauvages qui, autrefois, laissaient chaque Américain sentir sa place dans la toile de la vie, nous avons des populations en voie de disparition dans des réserves ou des zoos ; et certaines espèces, comme la tourte voyageuse, qui autrefois étourdissaient nos sens par leur multitude, n'existent plus du tout. Nous devons nous rendre en Afrique ou en Arctique pour vivre des expériences qui se présentaient autrefois devant chaque porte à la Frontière. Nous avons été féconds et nous nous sommes multipliés ; nous nous sommes répandus comme une maladie de peau d'une mer à l'autre, et du 49è parallèle au Rio Grande ; mais, ce faisant, nous avons ravagé notre habitat. Si nous avons aimé la terre que le destin nous a donnée – et c'était le cas de la plupart d'entre nous -, nous avons continué à la détruire tout en l'aimant, jusqu'à pouvoir désigner aujourd'hui nombre d'endroits que nous montrions autrefois avec fierté, et dire avec un sentiment horrifié de complicité et de culpabilité : « Regardez ce que nous avons fait ! »

Pour autant, même si notre conscience environnementale s'est vue alertée par un choeur grandissant de protestations et de mises en garde remontant à Thoreau, Georges Perkins Marsh, John Muir et John Wesley Powell, nous pouvons toujours nous ébahir de la rapidité de cette destruction, et regarder alentour tels des Indiens des Plaines se demandant où est passé le bison. Il y a eu de la magie ; elle s'est évanouie sous le sol.

Les avertis éprouvent de la consternation ; les autres pas encore. Si le continent a été domestiqué, ce n'est pas le cas de l'esprit américain. Aujourd'hui encore subsiste une illusion trompeuse d'immensité dans notre image du continent, en particulier en sa partie occidentale où les noms sur la carte restent épars. Si les territoires inoccupés – les terres arables et habitables – ont commencé à se tarir dès 1890, les territoires inoccupés de l'esprit, les idées et les principes que nous ont inculqués des siècles d'immensité et de gâchis, le resteront longtemps et seront souvent camouflés et non corrigés. Comme il devient difficile d'espérer des promesses infinies, nous projetons nos attentes dans la nouvelle frontière de l'espace, artificielle, stérile, non renouvelable et inutilement onéreuse, ou bien nous convertissons notre futur doré en un passé doré, déformant de vastes espoirs en nostalgie pour un âge d'or, sentimentalisons la Frontière et ses vertus avec le grotesque d'une publicité pour la Great Western Savings, et perpétuons nos illusions avec nos mythes..."

STEGNER - Lettres au monde sauvage



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