Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°828 (2022-28)

mardi 19 juillet 2022

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
Si cette page ne s'affiche pas correctement, cliquez [ici]


 
HEILUNG - Anoana

Pour regarder et écouter,
cliquez sur la flèche au centre de l'image...



ou cliquez [ici]



Dans le jardin de curé...

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
mai et juin 2022



Sittelle torchepot
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 14 mai 2022


Sittelle torchepot, dans l'ombre
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 14 mai 2022


Libellule, au repos
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 14 mai 2022



Sittelle torchepot,retirant les déjections de ses petits...
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 14 mai 2022

Ail des ours
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 14 mai 2022

Pivoine
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 14 mai 2022




Coquelicot
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 21 mai 2022



Rosée sur une feuille d'Alchemille
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 21 mai 2022



Réséda
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 21 mai 2022

Jeune Rougequeue noir
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 4 juin 2022



Petite Tortue
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 4 juin 2022

Tadorne casarca et Canard colvert
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 4 juin 2022




Tadorne casarca à sa toilette
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 4 juin 2022



Tadorne casarca s'ébrouant
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 4 juin 2022

Tadorne casarca au bord du Drugeon
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 4 juin 2022




Suggestion de lecture :

"1

Je ne portais pas mon revolver. Ils m'avaient dit que ça allait être facile et, comme un idiot, je les avais crus. Ils avaient dit que si la situation se gâtait il fallait que je leur montre les images, et il n'y en avait que vingt-trois ; je les avais déjà toutes montrées deux fois.

  • « Il y a très, très longtemps vivaient un roi et une reine... »

Je levai les yeux, cherchant des renforts, mais il n'y avait personne. Ils avaient dit que je ne devais pas m'en faire, qu'ils ne me laisseraient pas seul, mais ils n'avaient pas tenu parole.

  • « … qui n'avaient pas d'enfants. Un jour la reine reçut la visite d'une fée d'une grande sagesse. Elle lui dit : Tu vas avoir une jolie petite fille. Le roi fut si heureux lorsqu'il apprit la nouvelle qu'il commença immédiatement les préparatifs d'un grand banquet. Il invita non seulement les membres de sa famille, mais aussi les douze fées qui habitaient le royaume. »

  • Où est ton revolver ?

    J'y pensais justement.

  • Je ne croyais pas en avoir besoin.

    Ils opinèrent tous du bonnet, mais je n'étais pas tout à fait certain qu'ils étaient sincères.

  • Ça fait combien de temps que tu es shérif ?

  • Vingt-trois ans.

    Il me semblait que cela faisait plutôt un million d'années.

  • Tu connais Buffalo Bill ?

    C'était peut-être bien un million, finalement.

  • Non, il vivait un peu avant moi.

  • Mon père, il dit que tu es un trou-du-cul.

    Je baissai les yeux vers le vieux livre que je tenais entre les mains.

  • OK... peut-être qu'on devrait revenir à l'histoire d'aujourd'hui...

  • Il dit qu'avant t'étais tout le temps saoul au volant...

    Le meneur assis au premier rang ressemblait à un ange, mais il avait la gouaille d'un docker. Il était sur le point d'ajouter autre chose, alors je l'interrompis en brandissant les Contes de Grimm à la page où la jeune princesse ensorcelée allait s'endormir pour cent ans.

  • Pourquoi pensez-vous que la fée est venue voir la reine ?

    Une fillette aux cheveux bruns et aux yeux immenses, assise au troisième rang, leva lentement la main.

  • Toi ?

    Elle inclina la tête avec une moue de dédain.

  • Je te l'ai dit, mon nom, c'est Anne.

    J'inclinai la mienne, contrit.

  • Exact. Anne, pourquoi crois-tu que la fée est venue rendre visite à la reine ?

  • Parce que leur fille va bientôt s'endormir.

    Elle avait parlé lentement, avec ce mépris marqué qu'ont même les plus jeunes pour les fonctionnaires qui ne comprennent rien.

  • Ben, ouaip, mais ça, ça arrive plus tard parce qu'un des fées devient folle de rage, non ?

    Anne leva la main à nouveau, mais je l'ignorai, lui préférant un garçon un peu roux assis au fond. Il s'appelait Rusty, et je remerciai intérieurement les autorités supérieures d'avoir créé les associations d'idées.

  • Rusty ?

  • Mon papa, il dit que mon oncle Paul, c'est une folle.

    Je ne suis pas certain de savoir à quel moment mes qualités de conteur ont commencé à décliner, mais ça devait être quelque part entre l'époque de Sesame Street et celle de The Electric Company. Je crois que j'étais assez bon, autrefois, mais c'était il y a longtemps. J'allais devoir demander confirmation à ma fille qui était depuis devenue « La plus grande juriste de notre époque », avocate à Philadelphie. Quand j'avais parlé à Cady hier soir, elle était encore à la bibliothèque, au sous-sol. Je la plaignis, jusqu'à ce qu'elle me dise que le sous-sol en question était au vingt-huitième étage. Mon ami Henry Standing Bear disait que la bibliothèque était l'endroit où les avocats allaient dormir pour deux cent cinquante dollars de l'heure environ.

  • Tu es le plus pire conteur qu'on a jamais eu.

    Je regardai un autre critique littéraire en puissance qui était resté silencieux jusque-là et me demandai si j'avais commis une erreur en choisissant La Belle au bois dormant. Cady adorait cette histoire quand elle était petite, mais le public que j'avais en face de moi paraissait un peu trop sophistiqué pour ce texte.

  • Mon papa, il cache ses médicaments chaque fois que quelqu'un frappe à la porte.

    J'essayais de ne pas me concentrer sur le nom de ce gamin. Je posai le livre sur mon genou et regardai tous ces enfants qui incarnaient l'avenir du comté d'Absaroka, Wyoming.

  • Il dit qu'il a pas d'ordonnance.

    J'étais censé me rendre à Philadelphie en voiture avec Henry le lendemain. Il avait été invité à faire une conférence à la Pennsylvania Academy of the Pine Arts sur sa collection de photographies mennonites. Je m'étais dis que c'était l'occasion d'aller voir ma fille et de rencontrer sa dernière conquête, un avocat. Ils étaient ensemble depuis quatre mois, un vrai record pour elle ; j'avais donc décidé qu'il était temps que je rencontre le gendre potentiel.

  • Son médicament, il le fait tomber.

    Henry avait prévu de partir avec Lola. J'avais essayé de le convaincre de prendre l'avion, mais cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de voyage en voiture et il me dit qu'il voulait voir comment elle réagissait. La vraie raison, c'était qu'il voulait faire son apparition au volant de la Thunderbird décapotable bleu ciel de 1959. L'Ours soignait ses entrées.

  • Il le fume, son médicament.

    Nous n'allions être partis qu'une semaine, mais Cady était impatiente de nous présenter Devon Conliffe, dont le nom sonnait comme celui d'un personnage de The Philadelphia Story. Je l'avais prévenue : un avocat ne devrait pas épouser un autre avocat, cela ne pouvait mener qu'à des conflits juridiques imbéciles.

  • Ma Maman, elle dit que la seule chose qu'il lui fait, son médicament, c'est qu'il l'empêche d'avoir un travail.

    Patti avec un i, l'assistante de ma fille, était d'accord avec moi sur les unions consanguines entre avocats. Nous avions parlé de cette relation, et j'avais réussi à discerner une toute petite réserve dans la voix de Patti quand elle avait parlé de lui.

  • C'est mon troisième papa.

    Nous étions supposés dîner avec les parents Conliffe dans leur vénérable demeure à Bryn Mawr, une perspective qui me réjouissait à peu près autant que celle d'un gargarisme avec des lames de rasoir.

  • J'aimais mieux mon deuxième papa.

    Il allait être intéressant de voir comment ils réagiraient devant l'Indien et son fidèle acolyte, le shérif du comté d'Absaroka. Ils allaient sûrement refuser d'ouvrir leur portail.

    Je levai les yeux vers le gamin et rouvris le livre.

  • « Il y a très, très longtemps vivaient un roi et une reine qui n'avaient pas d'enfants... »..."

Craig JOHNSON - L'Indien blanc



Voir la liste des anciens numéros du"Trochiscanthe nodiflore" (les archives) : cliquez [ici]

Site internet : Rencontres sauvages

Me contacter : pascal@pascal-marguet.com

Calendrier 2022 : Pour le télécharger directement au format pdf (1300 ko), cliquez [ici]

 

Pour vous désinscrire, vous pouvez m'envoyer un e-mail (en répondant à ce message) avec pour objet "désinscription",

ou en cliquant

[ici]

Rejoignez-moi sur "FaceBook" en cliquant sur le lien suivant :

[http://www.facebook.com/marguet.pascal.1654]