Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°770 (2021-21)

mardi 1er juin 2021

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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GF Händel - Le coucou et le rossignol

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Derrière la loge n° 5,
printemps - deuxième partie

Courvières (Haut-Doubs)
avril 2021



Rougegorge familier
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 11 avril 2021
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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 11 avril 2021




Barbarée vulgaire
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 11 avril 2021

Abeille sur une fleur de Pissenlit
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 11 avril 2021



Anémone sylvie
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 11 avril 2021



Potentille stérile
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 11 avril 2021



Lichen
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 11 avril 2021

Lamier pourpre (givré)
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 17 avril 2021



Corneille noire
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 17 avril 2021



Lamier pourpre (givré)
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021




Lièvre
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021
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Rougequeue noir
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021



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Couple de Linotte mélodieuse
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021

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Renard adulte
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021



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Dans l'ombre
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021



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Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021



Viorne lantane
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 23 avril 2021



Courvières (Haut-Doubs)
samedi 24 avril 2021
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Chardonneret élégant
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 24 avril 2021



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Rougegorge
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 24 avril 2021



Bergeronnette grise (adulte)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 avril 2021





Linotte mélodieuse (mâle)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 avril 2021









Abeille
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 avril 2021











Bourdon
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 avril 2021




Pour revoir la première partie,
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[numéro 768]
(2021 - 19)


Derrière la loge n° 5, début du Printemps, première partie -
Courvières - (Haut-Doubs) - début avril 2021

Texte :  Les terres du bout du monde - Jorge AMADO

Musique :  Symphonie n° 7 - Leningrad - Dimitri SHOSTAKOVICH

mardi 18
mai
2021



Suggestion de lecture :

" 1


Ils étaient partis sur un coup de tête passer un week-end dans les confins du nord-ouest du pays, comme pour défier la tristesse de l'automne. Une fois les bagages chargés dans la vieille Toyota de Benedikt, ils avaient quitté Reykjavik le cœur joyeux. Lorsqu'ils gagnèrent enfin la péninsule des fjords de l'Ouest, après des heures passées à conduire sur de mauvaises routes de gravier, la nuit était tombée. Il leur restait encore du chemin avant de rejoindre la lointaine vallée où ils logeaient, et Benedikt angoissait de plus en plus.

Au crépuscule, ils avaient traversé le sinistre paysage des hautes landes, austère et désolé, puis descendu vers la côte pour gagner le bras le plus long du grand fjord connu sous le nom d'Isafjardardjup. Benedikt se décrispa un eu quand la route se mit à longer le rivage avant de remonter vers un nouveau col. Il serra à nouveau le volant en amorçant la descente en épingle à cheveux qui menait à la mer. De chaque côté, de longues chaînes de montagnes se profilaient vaguement dans la pénombre. Pas la moindre lumière à l'horizon. Le fjord était inhabité, les fermes abandonnées depuis longtemps – la population avait fui des conditions de vie très rudes pour gagner tantôt la petite ville d'Isafjördur, à cent quarante kilomètres au nord de la côte découpée par les fjords, tantôt les lumières incandescentes de Reykjavik, à l'extrême sud-ouest du pays.

  • On est partis trop tard, non ? Demanda Benedikt. On arrivera pas à trouver le chalet maintenant qu'il fait nuit.

Il avait insisté pour conduire, alors qu'il n'avait jamais mis les pieds dans cette partie de l'île.

  • Du calme, dit-elle. Je connais le chemin. Je suis venue ici plein de fois en été.

  • L'été, ce n'est pas pareil.

Benedikt s'escrimait à suivre la route qui serpentait de manière imprévisible.

  • Allons, allons, dit-elle d'une voix légère, presque hilare.

Il attendait ce moment depuis si longtemps. Il avait d'abord admiré à distance cette jeune femme toute mince et pleine de vie, qui semblait elle aussi s'intéresser à lui. Cependant, ni l'un ni l'autre n'avait osé faire le premier pas jusqu'à deux semaines auparavant. Ce jour-là, l'étincelle s'était produite et leur relation avait franchi une étape.

  • On va bientôt pouvoir tourner vers Heydalur.

  • Tu as habité ici ?

  • Moi ? Non. Mais papa est originaire de la région. Il a grandi à Isafjördur et la maison d'été appartenait à sa famille. On passait toutes nos vacances ici. C'est un vrai coin de paradis.

  • Je te crois, même si avec l'obscurité, je ne vois pas grand-chose. J'ai hâte de retrouver un peu de lumière ! Dis-moi... il y a bien l'électricité ? Demanda-t-il, méfiant.

  • Eau froide et éclairage à la bougie, répondit-elle.

  • Tu plaisantes ? Grogna Benedikt.

  • Oui ! Il y a l'électricité, et l'eau chaude à volonté.

  • Tu as prévenu tes parents ? Qu'on venait ici, je veux dire.

  • Non. Ça ne les regarde as. Maman n'est pas à la maison, et je fais ce que je veux, de toute façon. J'ai juste dit à papa que je ne serais pas là ce week-end. Mon frère n'est pas là non plus, donc il n'est pas au courant.

  • D'accord. Mais la maison leur appartient, non ?

En réalité, Benedikt voulait savoir si ses parents étaient au courant de leur petite escapade, ce qui aurait clairement officialisé le début de leur relation. Jusqu'à présent, ils l'avaient gardée secrète.

  • Bien sûr. La maison est à papa, mais je sais qu'il ne compte pas y aller ce week-end. Et j'ai la clé. On va passer un super moment, Benni. Normalement, le ciel devrait être complètement dégagé. Tu imagines toutes les étoiles qu'on va voir ?

Il acquiesça, même s'il n'était toujours pas convaincu que ce séjour soit une bonne idée.

  • Ici. Tourne ici, dit-elle brusquement.

Il écrasa la pédale de frein et prit le virage juste à temps. La voiture faillit déraper et s'engagea sur une voie plus étroite encore – plutôt un chemin, qui le fit rétrograder en première.

  • Tu ferais mieux d'accélérer si tu veux qu'on arrive avant demain matin ! N'aie pas peur, tout va bien se passer.

  • Je n'y vois rien ! Je n'ai pas envie d'abîmer la voiture...

Elle éclata de son rire envoûtant, ce qui le réconforta instantanément. Ce rire était la première chose qui l'avait séduit chez elle – avec sa voix. Désormais, plus rien ne faisait obstacle, et il avait la certitude qu'ils vivaient le début d'une histoire scellée par le destin.

  • Tu ne m'avais pas parlé d'un Jacuzzi ? Demanda-t-il. Ça nous ferait du bien, après avoir passé toute la journée sur des routes défoncées. J'ai mal partout !

  • Si, en effet, dit-elle.

  • En effet ? C'est-à-dire ? Il y en a un ou pas ?

  • Tu verras.

Ce suspense qu'elle entretenait faisait partie de son charme : elle avait le don de rendre mystérieuses les choses les plus ordinaires.

  • J'ai hâte, en tout cas.

Ils finirent par arriver dans la vallée où se trouvait la maison. A cause de la pénombre, Benedikt ne discernait aucune construction. Elle lui dit d'arrêter la voiture et ils sortirent dans le froid mordant.

  • Viens. Il faudrait que tu apprennes à faire confiance, dit-elle en riant.

Elle lui prit doucement la main et il se laissa guider. Il avait l'impression d'évoluer dans un rêve en noir et blanc.

Elle s'arrêta soudain.

  • Tu entends la mer ?

Il secoua la tête.

  • Non.

  • Chut. Attends. Ne dis rien, ne bouge pas. Ecoute.

A force de concentration, il finit par distinguer le léger soupir des vagues. Il vivait un instant magique, hors du temps.

  • La côte est à deux pas. On ira la voir demain, si tu veux.

  • Avec grand plaisir !

Un peu plus loin, la maison se profila enfin. Malgré l'obscurité, il constata qu'elle n'était ni spacieuse ni moderne. Elle ressemblait à ces chalets en forme de A construits dans les années soixante-dix, avec leur toit pentu qui descend presque jusqu'à terre et des fenêtres sur les façades avant et arrière. Elle fouilla les poches de sa doudoune à la recherche des clés, ouvrit la porte et alluma la lumière pour dissiper les ténèbres. Ils entrèrent dans une pièce plutôt confortable, garnie de meubles anciens qui lui donnaient un charme rustique. Benedikt s'y sentit aussitôt à l'aise.

Il s'apprêtait à passer un excellent week-end. Une escapade secrète, au milieu de nulle part, avec la vallée pour eux seuls, d'autant plus isolés que personne n'était au courant de leur présence. Comme dans un rêve.

La pièce de vie occupait l'essentiel du rez-de-chaussée, où il y avait aussi une petite cuisine, une salle de bains et une échelle au fond de la pièce.

  • Il y a quoi là-haut ? Une chambre en mezzanine ?

  • Oui. Dépêche-toi, dit-elle en montant avec agilité les barreaux de l'échelle.

Benedikt grimpa à sa suite pour arriver dans un espace mansardé équipé de matelas, de couettes et d'oreillers.

  • Viens, dit-elle en s'étendant sur un matelas. Viens à côté de moi.

Il fut incapable de résister à son sourire..."


Ragnar JONASSON - L'île au secret




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