Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°717 (2020-18)

mardi 5 mai 2020

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
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Idir - Pourquoi cette pluie ?

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(c'est la deuxième fois que je publie cette musique...
en l'hommage à Idir...)

La chronique de Sophia Aram :



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Pour s'occuper et se cultiver

des "Mots Fléchés" - à télécharger (format pdf),
puis imprimer

sur le thème des "Sittelles" :

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sur le thème de mon "Jardin potager" :

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sur le thème de "l'automne" :

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sur le thème des "Petites bêtes" :

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sur le thème du "Lac de Saint-Point" :

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Je garde les solutions...


Je vous les enverrai au prochain [TN]

Bon courage !

Les réponses des grilles précédentes

 
du [TN] n° 715

 
Rougequeues noirs :


Horizontal :

1. Chat
3. Jeune
5. Ver
8. Aile
9. Mâle
10. Chenille
12. Sieste
15. Duvet
17. Oisillon
18. Araignée

Vertical :

2. Tipule
4. Essorage
6. Rémige
7. Femelle
11. Rectrice
13. démangeaison
14. Toilette
16. Oeil

  Mammifères du Jura:

Horizontal :

3. Blaireau
4. Mulot
8. Hermine
9. Sanglier
10. Renard
12. Chat
13. Souris
14. Chèvre
16. Eterlou

Vertical :

1. Bouquetin
2. Ecureuil
5. Lynx
6. Chevrette
7. Brocard
11. Lièvre
14. Cabri
15. Bouc

  Ferme Berdoulets:

Horizontal :

3. Cave
6. Fromagerie
9. Crocus
11. Troglodyte
14. Cochons
15. Abeille
17. Rougegorge

Vertical :

1. Berger
2. Vaches
4. Porcelets
5. Patou
6. Foins
7. Argiope
8. Châtaigne
10. Poules
12. Troupeau
13. Allaitement
16. Brebis

  Champ-Pittet :

Horizontal :

5. Huppe
7. Accouplement
11. Orchis
12. Nette
14. Parade
17. Iris
18. Polemoine

Vertical :

1. Toilette
2. Chat
3. Poussin
4. Grebe
6. Salsifis
8. Colvert
9. Foulque
10. Merle
13. Danse
15. Joute
16. Sieste





Moineau domestique

Courvières (Haut-Doubs)
mars - avril 2020



Moineaux domestiques
mâles
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 17 mars 2020



Moineau domestique
femelle

femelle
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 18 mars 2020



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Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 19 mars 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
samedi 21 mars 2020


Courvières (Haut-Doubs)


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Courvières (Haut-Doubs)
samedi 21 mars 2020



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Courvières (Haut-Doubs)
samedi 21 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 21 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 22 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 23 mars 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 27 mars 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 3 avril 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 5 avril 2020

Courvières (Haut-Doubs)
mardi 7 avril 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 9 avril 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 9 avril 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
samedi 11 avril 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 avril 2020

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 13 avril 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 19 avril 2020
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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 19 avril 2020
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Suggestion de lecture :

"A Elizabeth Chatwin

Baja Caracoles – Province de Santa Cruz – Argentine – 21 janvier 1975


Très chère E

J'avais commencé des lettres je ne sais combien de fois et les ai ensuite abandonnées. A présent je suis coincé, pour trois jours au moins, parce que le juge de paix, à qui j'ai confié mes bagages, s'est enfui avec la clé.

J'écris cette lettre dans un décor patagonien qui en est l'archétype même, un boliche, un hôtel pour représentants situé à un carrefour insignifiant avec des routes allant dans toutes les directions menant apparemment nulle part. Un long bar de couleur menthe verte avec des murs bleu vert et un image de glacier ; la fenêtre donne sur une rangée de peupliers d'Italie inclinés par le vent selon un angle de vingt degrés et, au-delà, les pampas grises ondulant au loin (les herbes jaunies ont des racines noires comme une blonde aux chevex teints) avec des nuages qui courent très vite et un vent qui hurle.

Dans aucun de mes précédents voyages je n'ai eu le sentiment d'en avoir fait autant. La Patagonie est bien comme je m'y attendais mais plus encore : elle inspire de violents accès d'amour et de haine. Pour le regard du géographe, c'est un endroit magnifique, une série de banquettes superposées ou barrancas, lignes de falaises des mers préhistoriques, pleines, ce qui est plus inhabituel, de coquilles d'huîtres fossilisées de 25 cm de diamètre. A l'est on se retrouve soudain face à la grande muraille de la cordillera avec ses lacs turquoises resplendissants (certains sont d'un blanc laiteux et d'autres d'un vert jade pâle), avec des roches aux incroyables couleurs (dans la pré-cordillera). Parfois on dirait que le Tout-puissant s'est amusé a faire de la glace napolitaine. Imagine-toi escaladant (comme je l'ai fait) une falaise de 600 mètre de haut striée alternativement de bandes de 30 mètres ou plus de vanille, fraise et pistache. Imagine un escarpement où la paroi rocheuse est d'un côté d'un pourpre brillant, de l'autre d'un vert brillant, avec de la boue orange craquelée et une bordure blanche. Il faut être géologue pour apprécier tout cela. Puis je ne connais aucun endroit où l'on prend plus conscience de la présence des animaux préhistoriques. Ils semblent parfois plus en vie que les vivants.

Tout le monde parle de pléiosaures ou d'ichtyosaures. J'ai rencontré un vieux monsieur né en Lituanie qui, l'autre jour, a découvert un dinosaure et n'en faisait pas grand cas. Il pensait beaucoup plus au fait qu'il était certainement le plus vieil aviateur du monde volant en solitaire. Quand il était plus jeune, il avait essayé d'être un homme-oiseau.

J'ai été pris par la fièvre des animaux disparus et il y a deux jours ai entrepris l'escalade d'une épouvantable falaise pour atteindre le lit d'un ancien lac... J'y ai découvert pour mon plus grand plaisir une collection de fragments de carapace de glyptodon. Le glyptodon a remplacé le mylodon dans mon affection – il y en a une demi-douzaine entiers au muséum de La Plata. Cet énorme tatou, dont chaque écaille de l'armure ressemble à un chrysanthème japonais, pouvait atteindre trois mètres de long. Ce qui est amusant dans ma découverte, et ce qu'aucun archéologue ne croira, c'est qu'au milieu de cet éparpillement d'ossements il y avait deux couteaux d'obsidienne à l'évidence faits de main d'homme. On a souvent prétendu que les humains ont été à l'origine de l'extinction du glyptodon, mais il n'y a rien qui le prouve.

Pas un Indien en vue. Parfois on voit un profil d'oiseau de proie qui semble être celui d'un Tehuelche, c'est-à-dire d'un Patagon de souche, mais les colonisateurs ont mené leur travail à son terme, ce qui donne à cette terre une caractéristique de lieu hanté.

La faune mammifère n'est pas extraordinaire, mis à part le guanaco que j'aime beaucoup. Les jeunes sont appelés chulengos et ont la fourrure la plus belle, une sorte de brun et blanc pelé. Il y a un cerf très rare, le huemul, et le puma (qui est plus courant que l'on ne penserait mais difficile à voir). Il y a aussi le pinchi, le petit tatou, des lièvres partout et une mouffette des plus charmantes, très petite, noire avec des rayures blanches ; loin de m'asperger, l'une s'est approchée de moi et a pris une croûte de pain dans ma main.

Les oiseaux sont merveilleux. Les condors de la cordillera, un vautour noir et blanc, un magnifique busard gris (lui aussi étonnamment peu farouche) et le cygne à cou noir à qui je donne le prix de meilleur oiseau du monde. Sur les bancs de vase on voit des flamands – ceux-ci sont d'une sorte de couleur orange – l'oie de Patagonie à qui on a donné le nom impropre de abutarda et de nombreuses espèces de canards.

On pourrait s'attendre avec ce paysage si uniforme et cette activité (l'élevage de moutons), à ce que les gens soient en conséquence tristes. Mais le soir de Noël, dans une chapelle perdue loin de tout, j'ai chanté en gallois « Hark the Herald Angels Sing », mangé des tartelettes au citron avec un vieil Ecossais (qui n'a jamais été en Ecosse mais a frabriqué ses propres cornemuses et porte le kilt pour le dîner. Je suis resté chez une ancienne diva suisse, mariée à un chauffeur de camion suédois, qui vit dans la plus éloignée des vallées patagoniennes et a décoré sa maison de fresques du lac de Genève. J'ai dîné avec un homme qui a connu Butch Cassidy et d'autres membres du Black Jack Gang. J'ai bu à la mémoire de Louis de Bavière avec un Allemand dont la maison et le style de vie appartiennent plutôt au monde des frères Grimm. J'ai discuté de la poétique de Mandelstam avec un docteur ukrainien cul-de-jatte. J'ai vu l'estancia de Charlie Milward et ai logé avec les péons en buvant le maté jusqu'à trois heures du matin. (A ce propos, le maté est une boisson avec laquelle j'entretiens des relations d'amour-haine). J'ai rendu visite à un poète-ermite qui vivait selon Thoreau et les Géorgiques. J'ai écouté les élucubrations de l'archéologue patagon qui affirme l'existence de a) la licorne patagonienne b) un préhominidé en Terre de Feu (Fuegopithecus pakensis) d'une taille de 80 cm.

Il y a une quantité fantastique de matériau pour un livre, depuis la Rébellion anarchiste de 1920 (oui, inspirée par Bakounine) jusqu'à la traque du Black Jack Gang, Cassidy et les autres, le royaume éphémère de Patagonie, la cité perdue des César, les voyages de Musters, la chasse aux Indiens, etc. Tout ce dont j'ai besoin...

[...]

A Cary Welch

Fondation médicale Radcliff - « Repoussant les frontières de la médecine » Manor House – Headley Way – Headington – Oxford – 25 juillet 1988


Cher Cary,

Nous vivons à une époque de nouveaux virus : une époque de boîte de Pandore. Le changement climatique est le moteur de l'évolution et les changements de climat radicaux qui ont affecté de nombreuses régions africaines offrent à un virus qui a pu rester stable sur des milliers d'années les conditions idéales pour sortir de ses limites et se mettre à coloniser le monde.

Le problème médical le plus urgent depuis la tuberculose est le VIH (virus de l'immunodéficience humaine), vulgairement connu sous le nom de Aids. Le mot Aids ne devrait jamais être utilisé par la profession médicale, depuis qu'il est tombé dans les mains de la presse de caniveau et entraîne panique et désespoir. En France, même M. Le Pen n'a pas pu faire grand-chose avec « le S.I.D.A. ». Il n'y a, en fait, aucune raison de paniquer. Le VIH n'est pas un Götterdämmerung de la fin du Xxè siècle. C'est un autre virus africain.

Mon ami David Warrell est professeur de médecine tropicale et de maladies infectieuses à l'université d'Oxford. C'est un des plus brillants cliniciens de ce pays. Il a passé de nombreuses années en Extrême-Orient où il a travaillé sur le terrain pour faire progresser les études sur la paludisme cérébral. C'est aussi une autorité mondiale sur les morsures de serpent ; mais il est récemment revenu à Oxford pour diriger une équipe de chercheurs sur le VIH.

Comme tu le sais peut-être, le virus mute constamment et il semble qu'il y ait peu d'espoir de découvrir un vaccin. Pour la description du virus, d'excellents résultats ont été obtenus par les laboratoires ; mais dans l'avenir il nous faudra regarder ailleurs. La forme stable du VIH originel doit exister en Afrique et nous avons l'intention de la découvrir. Les pessimistes diront que c'est chercher la proverbiale aiguille dans une meule de foin. Le problème peut être plus simple : c'est celui de l'archéologue qui sait où fouiller.

Une fois que le virus stable sera trouvé, la production d'un vaccin pourra être envisagée. En tout cas, la réponse ne viendra vraisemblablement pas du laboratoire, mais du terrain.

L'équipe d'Oxford dirige une opération double. Elle dirige un programme en laboratoire et des recherches cliniques à Nairobi, le but étant :

    a) d'alléger les souffrances des Kényans et Ougandais atteints par la maladie due au VIH ;

    b) surveiller toute nouvelle mutation du virus ;

    c) trouver le virus « primordial ».

A Oxford, même, nous avons un besoin urgent de construire une unité d'isolation de douze ou quinze lits, au sein de laquelle des cas exceptionnels puissent être amenés par avion, mis en observation et soignés dans des conditions optimales. Bien entendu, ce traitement ne serait pas réservé à des « étrangers » : le cas exceptionnel pourrait venir d'Oxford et l'étude ne concernerait pas uniquement les cas de VIH ; tout virus venant de quelque lieu du monde présentant des caractéristiques particulières serait pris en considération. L'équipe a l'intention d'étudier la dengue, la fièvre de Lassa, la rage, le paludisme cérébral et la pneumonie varicelleuse. Ces recherches auront un coût, mais les sommes nécessaires immédiatement ne sont pas énormes. L'équipe d'Oxford se montre toujours économe dans la gestion de ses fonds, mais dans ce domaine de recherche il n'y aura jamais assez.

Toute contribution, aussi modeste soit-elle, sera la bienvenue. Au Royaume-Uni il y a plusieurs procédures pour que les dons vous fassent bénéficier d'une réduction d'impôts qui peut varier d'un cas à l'autre et selon la manière dont le don est effectué. Pour tout renseignement complémentaire, contacter Mr David Davies de la Radcliffe Medical Foundation, Manor House, Headley Way, Headington, Oxford OX3 9DZ à qui toutes les contributions doivent être envoyées.

J'aimerais que cette lettre devienne une chaîne sans fin. Si tu as des amis ou des parents qui, selon toi, seraient intéressés, je la leur enverrai bien volontiers.

Amicalement Bruce"

Bruce CHATWIN - La sagesse du nomade



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