Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°680 (2019-31)

mardi 30 juillet 2019

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Zelenka - In exitu Israel ZWV 84
Ouverture

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Derrière la loge 5

Courvières (Haut-Doubs)
juin 2019



Mésange charbonnière
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juin 2019




Un brocard passe...

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juin 2019
<image recadrée>



Mésange charbonnière
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juin 2019

Pissenlit en fruit
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juin 2019

Bouquet de Narcisses
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juin 2019

La loge n° 5
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 2 juin 2019

Aubépine
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juin 2019

Brocard broutant...
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

...les feuilles d'Aubépine !
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

<image recadrée>

Brocard et Narcisses
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

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Corneille noire
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 8 juin 2019

<image recadrée>



Toilette

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019
<image recadrée>



Jeune Corneille, au bord d'un abreuvoir
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

<image recadrée>

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

<image recadrée>

Toilette
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019
<image recadrée>

Rosier des Alpes
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

Aubépine
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

Fougères
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 8 juin 2019

Brocard et Narcisses
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 9 juin 2019

Le temps se couvre...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 9 juin 2019

Grosbec casse-noyaux dans un Merisier
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 23 juin 2019

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 23 juin 2019

Buse (cachée !)
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 23 juin 2019

Frisson d'Ombelles
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 23 juin 2019

Gesse de Bauhin
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 23 juin 2019

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 23 juin 2019

Chardonneret élégant
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 29 juin 2019

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Bergeronnette grise,
on peut reconnaitre cet individu à la marque noir à droite sous la bavette !
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 29 juin 2019

Gesse de Bauhin
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 29 juin 2019

<image recadrée>

Raiponce orbiculaire
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 29 juin 2019
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 29 juin 2019

Dans l'ombre
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 30 juin 2019

Individu à la marque noire...
<image recadrée>

A la chasse... aux mouches !
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 30 juin 2019

Sur le chemin
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 30 juin 2019
<image recadrée>

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 30 juin 2019
<image recadrée>

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La mouche est repérée !

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Envol
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 30 juin 2019

Toilette
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 30 juin 2019

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<pas de son !>

ça gratte !
(pour atteindre sa tête, l'oiseau passe sa patte au dessus de l'aile !)

<image recadrée>

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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 30 juin 2019

<image recadrée>

Repas
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 30 juin 2019

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sur le Fantôme de l'Opéra
(et la loge5 !)
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Le [TN] prend quelques jours de congés...

De retour après le 15 août !!

A bientôt !



Suggestion de lecture :

"31

Flovent s'arrêta au cimetière de la rue Sudurgata comme il le faisait parfois après une longue journée de travail. Il appréciait le calme de ce genre d'endroits. La sérénité des défunts. Il longea les allées étroites, les stèles et les tombes en passant sous les arbres avant d'atteindre la fosse commune où sa mère et sa soeur reposaient avec d'autres victimes de l'épidémie de grippe espagnole. Deux fosses contenant vingt corps avaient été creusées au pic de l'épidémie. Les pompes funèbres étaient débordées et il fallait enterrer rapidement les morts. Flovent gardait d'affreux souvenirs de cette époque. Egalement touché par la fièvre, il était tellement affaibli qu'il n'avait pas eu la force d'accompagner sa mère et sa soeur à leur dernière demeure.

Même s'il n'était pas spécialement croyant et n'allait jamais à l'église, il pria Dieu de les bénir, elles et ceux qui reposaient à leurs côtés. Il fit un signe de croix sur la stèle. Un quart de siècle était passé depuis que la maladie avait décimé la ville. Cette époque était encore vivante dans la tête de Flovent, elle l'accompagnait à chaque instant. Un de ses souvenirs les plus affreux était le moment où sa soeur était venue au monde mort-née tandis que sa mère hurlait de douleur. Le lendemain, l'accouchée était mise en bière.

Flovent avait passé plusieurs jours à délirer, brûlant de fièvre, il se rappelait à peine les ombres qui l'entouraient à cette époque et se demandait si elles appartenaient à ce monde ou à l'au-delà. C'était des hommes au pas lourd et des infirmières qu'il distinguait à peine derrière leurs masques et leurs uniformes. Il est mort ? Avait demandé une voix. Il avait eu envie de hurler, mais n'en avait pas eu la force, épuisé, totalement à la merci de la maladie.

Il se rappelait aussi avoir vu son père affûter son rasoir peu après le décès de sa femme. Elle lui avait fait promettre que, si elle partait avant lui, il s'assurerait qu'elle était bien morte avant qu'on la mette en terre. Pour une raison que Flovent ignorait, elle avait toujours été claustrophobe et sa plus grande angoisse était de se réveiller dans son cercueil. Allongé sur son lit, il avait tenté de détourner le regard pour s'épargner la scène. Il se souvenait du scintillement de la lame quand, hypnotisé, il avait vu son père prendre le poignet de sa mère pour honorer sa promesse.

Il se recueillit quelques instants devant la fosse commune en pensant à la grippe espagnole, à cette lame de rasoir, à la mort et à son caractère inéluctable. Même si des années avaient passé depuis qu'on avait creusé les fosses communes, il avait encore le coeur lourd chaque fois qu'il pensait à la terrifiante épidémie qui avait emporté sa mère et sa soeur. La maladie avait épargné son père qui l'avait soigné. Ils avaient toujours été très proches et vivaient encore ensemble, seuls tous les deux, dans leur vieille maison.

Flovent ne ressentait pas le besoin d'une autre compagnie. Son père s'inquiétait pour lui, il allait même jusqu'à lui conseiller de ne pas se fermer aux femmes et lui demandait régulièrement où en étaient ses amours. Une des rares fois où Flovent s'était sérieusement intéressé à la question, il avait rencontré une jeune vendeuse qui travaillait dans un magasin, rue Skolavördustigur. C'était elle qui avait provoqué les choses alors qu'il était réticent à s'engager. Ils se fréquentaient depuis presque deux ans lorsqu'elle lui avait soudain annoncé, à son grand étonnement qu'elle préférait mettre fin à leur relation. Quand il l'avait interrogée sur le motif de sa décision, elle lui avait répondu de manière évasive, puis avait fini par avouer qu'elle était tombée amoureuse d'un autre homme et qu'elle le voyait régulièrement.

  • Pardonne-moi, mais je ne veux pas me mettre entre vous.

  • Entre nous ? Comment ça ? S'était enquis Flovent.

  • Entre toi et ton père.

C'était une soirée d'avril belle et douce. Comme il n'avait pas envie de rentrer tout de suite chez lui, il alla dîner chez Marta, rue Hafnarstraeti. Il descendit la rue Sudurgata en direction du centre et passa devant l'hôtel Islande où quelques soldats fumaient leur cigarette; Comme tous les soirs, il y avait foule chez Marta. Il parvint toutefois à s'installer dans un coin pour y déguster tranquillement des boulettes de poisson accompagnées de pommes de terre et de pain noir. Il n'avait pas réussi à contacter le légiste qui lui avait envoyé en fin d'après-midi ce message concernant la substance découverte dans l'organisme du noyé de Nautholsvik. Il le ferait dès le lendemain. Il pensait à Agnes, aux soupçons d'infidélité qui pesaient sur son époux défunt, au jeune homme du Piccadilly et aux soldats affectés à Falcon Point. Il pensait aussi à Thorson avec qui il travaillait par intermittence depuis maintenant deux ans. Il appréciait cet homme plutôt secret et peu enclin au bavardage. Ces traits de caractère lui plaisaient, il ressemblait à Thorson sur ce point, il n'était pas non plus du genre à s'épancher.

Une des serveuses de la cantine de Marta riait en écoutant un soldat assis au comptoir lui lire des phrases tirées d'un petit livret qu'on avait remis à chaque recrue, et qui contenait des expressions traduites en islandais. Flovent connaissait ce manuel de conversation censé faciliter la communication entre les troupes et la population locale. La jeune femme riait aux éclats face aux efforts du soldat pour prononcer en islandais : « Puis-je vous inviter au cinéma ? » Les tentatives répétées du jeune homme étaient à chaque fois accueillies par un éclat de rire.

A la fin de son repas, Flovent salua Marta et descendit sur le port. Il contempla les bâtiments militaires qui passaient au large et l'Esja, toujours à quai. Il n'avait jamais voyagé sur ce paquebot, mais il se rappelait avoir lu dans les journaux, deux ans et demi plus tôt, que l'Esja était parti de l'extrême nord de la Finlande pour ramener au pays des compatriotes domiciliés dans les pays nordiques ayant obtenu l'autorisation de rentrer en Islande. Il supposait qu'il serait impossible d'obtenir une telle autorisation maintenant que la guerre s'était étendue à travers le monde et que les combats se renforçaient de jour en jour.

Il y avait près du port beaucoup de cafés et de restaurants. Il observa les soldats qui, pour certains, marchaient au bras d'une femme et, fiers comme Artaban, leur tenaient la porte, allumaient leurs cigarettes ou leur offraient un verre. La musique entraînante emplissait la nuit printanière. Il surprit deux soldats en train de se battre dans une ruelle, mais il était trop las pour intervenir. Peut-être se bagarraient-ils pour une femme, peut-être pour un autre motif. Il n'avait pas envie de le savoir. Il vit un jeune homme quitter un des urinoirs installés sur le port et se rappela l'avoir croisé dans l'escalier qui menait chez Tobias, dans le quartier des Polarnir. Quelques instants plus tard, un lieutenant américain sortit à son tour, il resserra sa ceinture et partit en regardant droit devant lui. Le jeune homme le toisa, se passa la main dans les cheveux, cracha par terre et s'apprêtait à le suivre quand Flovent lui barra la route..."

Arnaldur INDRIDASON - La femme de l'ombre



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