Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°585 (2017-36)

mardi 12 septembre 2017

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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JS Bach - Cantate BWV 214
"Tönet, ihr Pauken ! Erschallet, Trompeten !"

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Moineaux domestiques
portraits et attitudes
Courvières (Haut-Doubs),
autour de ma "Ferme comtoise"
mai, juin, juillet 2017



Dans le Sureau
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 25 mai 2017

Mâle
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 25 mai 2017



Dans l'ombre (femelle)
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 26 mai 2017

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017



Courvières (Haut-Doubs)
samedi 27 mai 2017

Femelle
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 27 mai 2017

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 28 mai 2017

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 28 mai 2017

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 3 juin 2017

Derrière les Crépis, sur le muret du potager
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 18 juin 2017

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 18 juin 2017

Cachée dans l'herbe
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 18 juin 2017

Dans le Pommier
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 18 juin 2017

Jeune
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 18 juin 2017

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 juin 2017

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 juin 2017

Deux jeunes
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 2 juillet 2017
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juillet 2017

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juillet 2017


Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 juillet 2017
<image recadrée>



Courvières (Haut-Doubs)
lundi 3 juillet 2017



Mâle et femelle
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 3 juillet 2017

<image recadrée>

Jeune
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 3 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 6 juillet 2017

Envol
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 6 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 7 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 7 juillet 2017
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
mardi 11 juillet 2017

Tout près !
Courvières (Haut-Doubs)

mardi 11 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 13 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 21 juillet 2017
<image recadrée>

Nourrissage
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 21 juillet 2017
<image recadrée>

<image recadrée>

<image recadrée>

Nourrissage II
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 21 juillet 2017
<image recadrée>

<image recadrée>

<image recadrée>

Nourrissage III
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 21 juillet 2017
<image recadrée>

<image recadrée>

Sur le muret de mon potager
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 21 juillet 2017

Ebourriffé !
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 21 juillet 2017

<image recadrée>

Jeune somnolant
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 21 juillet 2017
<image recadrée>

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Courvières (Haut-Doubs)
samedi 22 juillet 2017

<image recadrée>

Ebourriffée !
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 22 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 22 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 22 juillet 2017

Toilette
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 22 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 22 juillet 2017

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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 23 juillet 2017

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 23 juillet 2017
<image recadrée>


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de Moineaux domestiques
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[numéro 578]
(2017 - 29)


Moineau domestiqueavril et mai 2017 - La Rivière-Drugeon et Courvières (Haut-Doubs)

Texte :  Takawan - Eric Plamandon

Musique : La Pêche à la ligne - Renaud

mardi 25
juillet 2017



Suggestion de lecture :

"1956

Il y a de tout sur cette terre.

Par exemple, qui a entendu parler d'un homme chasseur de moustiques professionnel ? L'emploi a certes été de courte durée, mais l'homme prétend avoir pu en vivre pendant presque sept mois. Ses dires sont d'ailleurs confirmés par un document qu'il porte en permanence sur lui, dans sa poche intérieure gauche, tout près du coeur. Mais il a rarement l'occasion de montrer cette preuve écrite à ses interlocuteurs qui préfèrent changer de table quand il entame son récit. A moins qu'ils ne lui ordonnent tout bonnement de se taire.

Pourquoi écouter de pareilles bêtises ?

Il se tait, car il n'a aucune envie de s'abaisser à donner des nouvelles du vaste monde à des gens qui n'ont pas la capacité de comprendre.

Quelle serait leur réaction s'ils savaient que cet homme s'appelle Abd-ur-Rama ? Sans doute le chasseraient-ils à coups de bâton de ce petit bourg suédois. Et peut-être serait-ce mieux ainsi. Il va bientôt avoir soixante-dix ans mais il a la bougeotte gravée en lui et n'est pas près de l'effacer. On ne change pas comme ça quelqu'un qui a passé la plus grande partie de sa vie sur les routes.

Assis au buffet de la gare de Hallsberg avec une bière, il réfléchit au destin qui est le sien. On est déjà début avril. Où se cache donc le printemps ? Le temps avance à une vitesse vertigineuse. Ça fait maintenant trois ans qu'il vit dans ce trou perdu. Trois ans monotones, qui se sont ajoutés à son âge, lui ont enlevé encore quelques dents et compliqué un peu plus la maîtrise de sa vessie.

Trois ans auparavant, sa soeur lui a légué une petite maison dans la périphérie de Hallsberg. Il lui en est bien entendu reconnaissant. Elle aurait pu en faire don à une église dissidente. En l'occurence la Svenska Missionsförbundet, l'Alliance missionnaire suédoise. C'est malgré tout rassurant d'avoir un lieu à soi. Il n'aurait pas fait long feu dans une maison de retraite et il n'est plus assez costaud pour supporter les nuits d'hiver dans des granges. Un bon sommeil, c'est ce qui sauve le vagabond. Lui qui était capable de dormir sous un pont en Hollande comme dans un fossé à Staffanstorp a eu, durant ses dernières années sur les routes, de plus en plus de mal à fermer l'oeil. C'était devenu un véritable enfer de passer la nuit dans un fossé humide. Non, bien sûr qu'il a éprouvé de la gratitude envers sa soeur quand il a trouvé la lettre dans la boutique de cigares de Hugo Hakansson à Vetlanda. Hugo était contorsionniste, et assez avisé pour mettre un peu d'argent de côté et ne pas faire de marmots au cours de ses déplacements dans le pays. Il a ainsi pu se payer une boutique de cigares qui a servi d'adresse postale à Abd-ur-Rama et où celui-ci se rendait deux ou trois fois par an. En général, il repartait bredouille après avoir dormi quelques nuits dans un vrai lit et fait un brin de toilette. Mais il y a trois ans, cette lettre l'attendait donc. Envoyée un mois plus tôt par maître Akerman à Orebro. Et c'est ainsi qu'il est devenu propriétaire d'une maison meublée.

Cela aurait pu être absolument parfait si la maison n'avait pas été située à Hallsberg. Il ne supporte pas ce trou où la vie étriquée tourne autour des trains qui arrivent et qui repartent.

Si quelqu'un descend à la gare, c'est pour changer de train et repartir aussitôt. Lui qui a passé sa vie à voyager trouve franchement insupportable d'être réduit au rôle de spectateur.

Son vrai nom n'est pas Abd-ur-Rama, bien sûr. Il ne s'agit là que d'un de ses nombreux artiste. Quand il est né à Broddebo en 1886, ses parents l'ont appelé Anders, comme son grand-père. Pas un instant ce jeune couple de paysans pauvre n'aurait pu imaginer que leur petit serait un jour fakir. Ni chasseur de moustiques salarié. Pas plus que tout le reste qui a rempli sa vie mouvementée.

De nombreux souvenirs traversent la tête d'Anders quand il passe ses journées à boire de la bière au buffet de la gare de Hallsberg. Trois bouteilles par jour. C'est la ration qu'il s'accorde. Une bouteille toutes les deux heures, ce qui lui donne le temps de réfléchir.

Par exemple à l'histoire des moustiques, à laquelle personne ne veut croire bien qu'il puisse en fournir la preuve. Les habitants de ce trou perdu ne s'intéressent qu'aux trains. Et aux progrès sociaux incroyables. A partir de cette année 1956, le temps de travail passera de quarante-huit heures hebdomadaires à quarante-cinq. Depuis six mois déjà, le carnet de rationnement d'alcool est supprimé. La vie a pris en effet une bonne tournure. L'industrie tourne à plein régime, les salaires augmentent et bientôt les gens pourront se payer une voiture et une maison de campagne. Voilà ce qu'il entend au buffet de la gare où les cheminots prennent leur café et leurs sandwichs apportés de la maison. Il arrive parfois qu'un voyageur s'y fourvoie, mais l'âpre odeur de tabac et de bottes en caoutchouc le fait aussitôt rebrousser chemin.

C'est donc ici que l'ancien comique troupier, le fakir et l'amuseur de foire passe sa triste vieillesse. Personne ne se doute que ce vieillard hirsute aux vêtements démodés a travaillé un jour comme chasseur de moustiques dans le monde merveilleux du cinéma..."


Henning Mankell - Daisy sisters



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