Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°566 (2017-17)

mardi 25 avril 2017

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Led Zeppelin - Kashmir

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Petits oiseaux, autour de la ferme (I) :
Bergeronnette grise, Rougegorge, Rougequeue noir...

Courvières (Haut-Doubs)
mars et avril 2017



Bergeronnette grise
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 11 mars 2017

Corneille noire

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 11 mars 2017



Rougegorge : flou !!
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 mars 2017

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 mars 2017
<image recadrée>

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 mars 2017

<image recadrée>

Etourneaux sansonnets
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 2 avril 2017

Buse variable
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 avril 2017

Rougequeue noir mâle
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 avril 2017
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 2 avril 2017
<image recadrée>

Etourneau sansonnet chantant
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 9 avril 2017

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Dans ma pelouse...

<image recadrée>



Etourneau sansonnet
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 9 avril 2017

<image recadrée>


<image recadrée>

Rougequeue noir femelle
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 9 avril 2017
<image recadrée>



Perchée sur le manche de ma bêche...
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 9 avril 2017

... sur la bordure de mon potager...
devant les poireaux !

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 9 avril 2017

Bergeronnette grise
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 9 avril 2017

...A la recherche de vers...
dans le jardin que je viens de bêcher !

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 9 avril 2017

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 9 avril 2017

[à suivre]

...




Suggestion de lecture :

"Eilert Berg n’était pas un homme heureux. Il respirait avec difficulté, de petites bouffées blanches sortaient de sa bouche, mais la santé n’était pas ce qu’il considérait comme son plus grand problème.

Svea avait été si belle dans sa jeunesse et il avait eu du mal à patienter avant de pouvoir convoler en justes noces avec elle. Elle avait à l’époque l’air si douce, aimable et un peu timide. Sa véritable nature s’était révélée après une trop courte période de fantaisie juvénile. Depuis près de cinquante ans maintenant, c’était elle qui portait la culotte, et avec fermeté. Mais Eilert avait un secret. Pour la première fois il entrevoyait une possibilité d’un peu de liberté à l’automne de sa vie, et il entendait ne pas la rater. Il avait travaillé dur comme pêcheur toute sa vie, et ses revenus avaient tout juste suffi à faire vivre Svea et les enfants. Désormais ils ne disposaient que de leurs maigres retraites. Sans économies, il n’avait pu envisager aller s’installer ailleurs, seul, pour refaire sa vie. Puis cette opportunité s’était présentée comme un don du ciel et elle était d’une simplicité enfantine. Si des gens avaient envie de payer des sommes indécentes pour une heure de travail par semaine, c’était leur problème. Il n’irait pas s’en plaindre. En un an seulement, les billets dans la boîte en bois derrière le tas de compost avaient fini par former une liasse impressionnante et d’ici peu il aurait assez d’argent pour pouvoir s’échapper vers des cieux plus cléments.

Il s’arrêta pour reprendre son souffle dans le dernier raidillon et frotta ses mains percluses. L’Espagne, ou la Grèce peut-être, dégèlerait le froid qu’il sentait l’emplir. Eilert pensait avoir encore au moins dix ans devant lui avant que son heure ne sonne, et il avait l’intention de les utiliser au mieux. Pas question de les passer à la maison en compagnie de bobonne.

La promenade matinale quotidienne avait été son seul moment de tranquillité et lui avait permis en outre de faire un peu d’exercice dont il avait bien besoin. Il suivait toujours le même chemin et ceux qui connaissaient ses habitudes sortaient souvent pour bavarder un moment. Il avait particulièrement apprécié les discussions avec la jolie fille dans la maison tout en haut de la montée à côté de l’école de Håkenbacken. Elle n’y venait que le weekend, toujours seule, mais se donnait le temps de parler de la pluie et du beau temps. Mlle Alexandra s’intéressait au Fjällbacka d’autrefois, et ça, c’était un chapitre qu’Eilert aimait bien discuter. Et mignonne aussi, la demoiselle. Ça, c’était quelque chose qu’il appréciait encore, même à son âge. Oh, bien sûr, certaines rumeurs avaient couru sur cette fille, mais si on commençait à écouter ce que disaient les bonnes femmes, on ne ferait bientôt plus que ça.

Un an auparavant, elle lui avait demandé s’il pouvait envisager de jeter un coup d’oeil à sa maison les vendredis matin, puisque de toute façon il passait devant. C’était une vieille maison et la chaudière, tout comme la tuyauterie, étaient peu fiables, et elle n’avait pas très envie d’arriver dans une maison glaciale pour le week-end. Elle lui donnerait une clé, juste pour entrer et vérifier que tout était en ordre. Il y avait eu pas mal de cambriolages dans le secteur, et il devait aussi contrôler les fenêtres et les portes.

Ce n’était pas une mission spécialement pesante et une fois par mois il trouvait une enveloppe portant son nom dans la boîte aux lettres de la maison, avec une somme d’argent royale à ses yeux. De plus, il trouvait agréable de se sentir utile. Pas facile de rester oisif après avoir travaillé toute une vie.

La grille était de travers et grinça quand il l’ouvrit côté jardin. La neige n’était pas déblayée et il envisagea de demander à l’un des garçons de venir lui donner un coup de main. Ce n’était pas un boulot pour une femme.

Il sortit maladroitement la clé et prit garde à ne pas la faire tomber dans la neige profonde. S’il était obligé de se mettre à genoux il ne pourrait plus se relever. L’escalier couvert de glace était traître, et la rampe lui fut utile. Eilert était sur le point de glisser la clé dans la serrure quand il vit que la porte était entrouverte. Etonné, il l’ouvrit et entra dans le vestibule.

Ohé, y a quelqu’un ?

Elle était peut-être déjà arrivée ? Pas de réponse. Il vit sa propre haleine sortir de sa bouche et se rendit soudain compte que la maison était glaciale. Brusquement, il ne sut plus quoi faire. Quelque chose n’allait pas, vraiment pas, et quelque chose lui dit qu’il ne s’agissait pas simplement d’une chaudière défectueuse.

Il passa dans les pièces. Tout semblait intact. Un ordre impeccable y régnait, comme d’habitude. La vidéo et la télé étaient à leur place. Après avoir inspecté le rez-dechaussée, Eilert monta les marches vers l’étage. L’escalier était raide et il dut s’agripper à la main courante. Arrivé en haut, il entra d’abord dans la chambre. Une chambre très féminine, très chic et aussi bien tenue que le reste de la maison. Le lit était fait et il y avait une valise posée au pied, qui semblait ne pas avoir été défaite. Il se sentit brusquement un peu bête. Elle était peut-être arrivée plus tôt que prévu, avait découvert que la chaudière ne marchait pas et était sortie trouver quelqu’un pour la réparer.

Pourtant il ne croyait pas lui-même à cette explication. Quelque chose n’allait pas. Il le sentait dans les articulations, comme parfois il pouvait sentir l’approche d’une tempête. Il poursuivit lentement sa progression dans la maison. La pièce suivante était des combles aménagés, avec toit mansardé et poutres apparentes. Deux canapés se faisaient face de part et d’autre d’une cheminée.

Quelques magazines étaient éparpillés sur la table basse mais sinon, tout était à sa place. Il retourna au rez-dechaussée. Là non plus, rien ne semblait dérangé. Ni la cuisine ni le séjour avaient l’air différent des autres jours. La seule pièce qui restait était la salle de bains. Quelque chose le fit hésiter avant de pousser la porte. Tout était toujours calme et silencieux. Il resta indécis un instant, comprit qu’il était ridicule et ouvrit résolument la porte.

Quelques secondes plus tard, il se rua sur la porte d’entrée aussi vite que son âge le lui permettait. Au dernier moment, il se rappela que les marches étaient glissantes et attrapa la rampe à temps pour ne pas dégringoler dans l’escalier, la tête la première. Il progressa tant bien que mal dans la neige couvrant l’allée du jardin et pesta contre la grille récalcitrante. Une fois sur le trottoir, il s’arrêta, désemparé. Il vit, un peu plus bas dans la rue, quelqu’un qui s’approchait d’un bon pas et reconnut bientôt Erica, la fille de Tore. Il lui cria de s’arrêter..."


Camilla Läckberg - La Princesse de glace



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