Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°530 (2016-30)

mardi 9 août 2016

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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F Chopin - Fantaisie : Impromptu op. 66

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Turdus :
Grive litorne, Grive draine et Merle noir
Haut-Doubs
avril à juillet 2016



Grive litorne adulte - Turdus pilaris
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 30 avril 2016

Grive litorne adulte
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

jeudi 5 mai 2016



Grive litorne adulte dans les Pissenlits
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
jeudi 5 mai 2016

Grive litorne adulte
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

jeudi 5 mai 2016
<image recadrée>

Merle noir mâle - Turdus merula
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 6 mai 2016

Grive litorne (jeune)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2016

Grive litorne adulte amenant des vers de terre...
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2016

Grive litorne adulte,
au sommet d'un Epicéa

Bouverans (Haut-Doubs)
samedi 21 mai 2016

Grive litorne adulte,
au sommet d'un Epicéa, avec des vers...

Bouverans (Haut-Doubs)
samedi 21 mai 2016

Merle noir femelle (Merlette)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 29 mai 2016
<image recadrée en vertical>

Grive litorne adulte
Courvières (Haut-Doubs),
de la fenêtre de ma "chambre d'amis" !
samedi 18 juin 2016

Grive litorne adulte, se grattant
Courvières (Haut-Doubs),

samedi 18 juin 2016

Toilette
Courvières (Haut-Doubs),
samedi 18 juin 2016
<image recadrée>

Rayon de soleil !
Courvières (Haut-Doubs),

samedi 18 juin 2016

Grive litorne adulte : toilette sous l'aile
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 18 juin 2016
<image recadrée>

Grive litorne adulte : plus près !
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 18 juin 2016

Grive litorne adulte
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 19 juin 2016

<image recadrée>

ça gratte !
(chez les petits oiseaux, pour se gratter la tête, il faut
passer la patte au-dessus de l'aile !!)

Rayon de soleil II
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 19 juin 2016

Envol
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 19 juin 2016

Grive draine, jeune (?) - Turdus viscivorus
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 20 juillet 2016

Grive draine, jeune (?)
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 20 juillet 2016
<image recadrée>

Jeune Merle noir
Courvières (Haut-Doubs),
de la fenêtre de ma "chambre d'amis" !
vendredi 22 juillet 2016

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 22 juillet 2016


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de Grive litorne
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[numéro 420]
(2014 - 21)


Dans un Frêne... -
avril, mai 2014 - La Rivière-Drugeon, Haut-Doubs

Texte : Le baron perché - Italo Calvino

Musique : I Wish you were here - Pink Floyd (David Gilmour)

mardi
3
juin 2014



Suggestion de lecture :

"Tout au long de l'été, Erica avait gravité autour du sujet qui occupait continuellement ses pensées. Elle avait pesé le pour et le contre, avait failli se lancer plusieurs fois, sans jamais aller plus loin que le pied de l'escalier du grenier. Elle aurait pu prétexter que ces derniers mois avaient été très remplis. Le contrecoup du mariage, le chaos chez eux quand Anna et les enfants habitaient encore là. Mais ce n'était pas toute la vérité. Elle avait tout simplement peur. Peur de ce qu'elle pourrait trouver. Peur de commencer à fouiller et à exhumer des événements qu'elle aurait préféré ignorer. 

Erica savait que, plusieurs fois, Patrik avait été sur le point de lui poser la question. De toute évidence, il se demandait pourquoi elle ne lisait pas les carnets qu'ils avaient trouvés au grenier. Mais il n'avait rien dit. De toute façon, elle n'aurait pas eu de réponse à lui fournir. Elle serait peut-être obligée de modifier sa perception de la réalité, c'était sans doute ce qui l'effrayait le plus. L'image qu'elle avait de sa mère et de son comportement vis-à-vis de ses filles n'était pas très positive. Mais c'était son image, elle la connaissait. C'était une vision qui avait résisté au temps, comme une vérité immuable sur laquelle elle pouvait s'appuyer. Elle serait peut-être confirmée. Renforcée même. Mais que se passerait-il si sa représentation se trouvait bouleversée ? S'il lui fallait affronter une toute nouvelle réalité ? Elle n'avait pas eu le courage de sauter le pas, pas jusqu'à aujourd'hui.


Erica posa un pied sur la première marche. Le salon retentit du rire joyeux de Maja qui se faisait chahuter par Patrik. Un bruit rassurant. Elle monta une nouvelle marche. Encore cinq, et elle serait arrivée.


La poussière vola quand elle ouvrit la trappe et entra dans le grenier. Ils avaient discuté la possibilité d'aménager les combles, pour Maja, quand elle serait grande et qu'elle voudrait un espace où se retirer. Mais pour l'instant ce n'était qu'un grenier avec un plancher de bois brut, un toit incliné et une charpente nue. Un fatras d'objets occupait une bonne moitié de l'espace. Des décorations de Noël, des vêtements devenus trop petits pour Maja, des cartons pleins à craquer de trucs trop laids pour avoir leur place dans la maison, mais trop chargés de souvenirs pour être jetés.


Le coffre se trouvait dans un coin au fond du grenier. Un modèle ancien en bois et tôle, le genre de malle bombée qu'on utilisait autrefois pour voyager. Elle s'en approcha et s'assit par terre. Passa sa main sur le bois. Après une profonde inspiration, elle souleva le couvercle. Une odeur de renfermé s'en échappa et elle fronça le nez.


L'émotion qu'elle avait ressentie lorsque Patrik et elle avaient trouvé le coffre et en avaient examiné le contenu était encore vive. Ce jour-là, elle avait sorti les affaires tout doucement, les unes après les autres. Des dessins qu'Anna et elle avaient faits. De petits objets qu'elles avaient fabriqués en travaux pratiques à l'école. Qu'Elsy avait gardés. Elsy, leur mère qui pourtant ne semblait jamais s'intéresser aux bibelots que ses filles mettaient tant d'application à réaliser. De nouveau, Erica les sortit et les posa sur le plancher. Puis ses doigts rencontrèrent enfin le tissu qu'elle cherchait au fond du coffre. Elle le saisit avec précaution. La petite brassière avait été blanche autrefois mais, en la levant vers la lumière, elle vit que les années l'avaient jaunie. Les traces marron dont elle était constellée l'intriguaient particulièrement. Elle les avait tout d'abord prises pour des taches de rouille, avant de réaliser que ce devait être du sang. Le contraste entre la brassière de bébé et le sang séché lui serra le coeur. Comment cette brassière s'était-elle retrouvée ici ? A qui avait-elle appartenu ? Et pourquoi sa mère l'avait-elle gardée ?

Erica posa doucement le petit vêtement à côté d'elle. Lorsqu'ils l'avaient trouvé, un objet était enveloppé à l'intérieur, mais il ne se trouvait plus dans la malle. C'est la seule chose qu'elle avait retirée. Une médaille nazie, protégée par le tissu souillé de la brassière. Elle avait été surprise par sa propre réaction. Les battements de son coeur s'étaient accélérés, sa bouche s'était asséchée et sur sa rétine s'étaient mises à défiler des séquences de films documentaires de la Seconde Guerre mondiale. Que faisait une médaille nazie ici à Fjällbacka ? Dans sa maison ? Parmi les affaires de sa mère ? Tout ça était absurde. Elle avait voulu remettre la médaille dans le coffre et refermer le couvercle. Mais Patrik avait insisté pour qu'ils la montrent à un expert, histoire d'en savoir plus, et elle avait cédé, de mauvaise grâce. C'était comme si elle entendait des chuchotements en elle, des voix funestes et prémonitoires. Quelque chose lui avait dit qu'elle ferait mieux d'occulter l'insigne et de l'oublier. Mais la curiosité avait pris le dessus. Début juin, elle avait déposé la médaille chez un spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, et avec un peu de chance ils seraient bientôt renseignés sur son origine.


Mais de tout ce que contenait la malle, c'était autre chose qui avait interpellé Erica. Quatre carnets bleus dissimulés tout au fond. Elle avait reconnu l'écriture de sa mère sur la couverture, penchée à droite, avec des entrelacs, mais d'une main plus jeune et mieux assurée. Erica les sortit et laissa son index glisser sur le premier. Tous portaient l'inscription "Journal intime". Ces mots éveillèrent des sentiments contradictoires en elle. De la curiosité, de l'excitation, de l'empressement. Mais aussi de la crainte, de l'hésitation et un fort sentiment de violer une sphère privée. Avait-elle le droit de lire ces cahiers ? Avait-elle le droit de prendre part aux pensées et aux sentiments secrets de sa mère ? Par essence, un journal intime n'est pas destiné aux yeux d'autrui. Sa mère ne l'avait pas écrit pour qu'une autre personne en partage la teneur. Peut-être n'aurait-elle pas voulu que sa fille le lise. Mais Elsy était morte, et Erica ne pouvait pas lui demander la permission. Elle serait seule pour prendre sa décision et déterminer quelle attitude adopter..." 


Camilla Lackberg - L'enfant allemand



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