Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°462 (2015-13)

mardi 31 mars 2015

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Claudio MONTEVERDI - Vêpres pour la fête de Saint Marc
"Beatus vir"

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Cygne tuberculé
en hiver
Haut-Doubs
décembre 2014, janvier, février et mars 2015


Couple...
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  lundi 29 décembre 2014

... et jeunes
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  lundi 29 décembre 2014

Toilette
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
lundi 29 décembre 2014

Grèbe huppé en plumage d'hiver
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 18 janvier 2015

Poursuite de Foulque macroule
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 18 janvier 2015

Etirement
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 18 janvier 2015

Mésange bleue dans le givre
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 18 janvier 2015

Mésange bleue dans le givre
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 18 janvier 2015
<image recadrée>

Mésange bleue dans le givre
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 18 janvier 2015
<image recadrée>

Jeune Cygne
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 7 février 2015

La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

Couple de Canard colvert
La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)

samedi 28 février 2015

Portrait d'un mâle
La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

Accouplement de Foulque macroule (fin) :
la femelle est encore sous l'eau (et sous le mâle) !!

La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

Couple de Foulque macroule
La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015


Toilette
La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

Intimidation
La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

Couple de Cygne à la recherche de nourriture
La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

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Sur le glace
 La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  samedi 28 février 2015
<pas de son sur les vidéos !! il y a trop de parasites !>

Cygne tuberculé : parade nuptiale
La Riuvière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015


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Foulque macroule à sa toilette
  La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  samedi 28 février 2015

Accouplement aquatique !
  La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  samedi 28 février 2015

Pour voir un autre accouplement de Cygne tuberculé,
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Toilette
  La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  samedi 28 février 2015

Héron cendré au bord du Drugeon
Vuillecin (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

Couple de Canard colvert, à travers les branchages
Vuillecin (Haut-Doubs)
samedi 28 février 2015

Passage d'un Fuligule milouin
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 8 mars 2015

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Etirements
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 8 mars 2015

Avec un couple de Harle bièvre
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 8 mars 2015

Envol
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 8 mars 2015

 La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 8 mars 2015



Petit texte :

"Je suis le coyote
le banni, le perdant, le coupable

Je suis un loup sans légende, abandonné par des maîtres sans coeur, il y a de cela vingt-deux mille ans, entre sapins et ruisseaux de glacier. Un chien pas de médaille, tête penchée, queue basse, poil hérissé, un cabot sauvage à la démarche coupable, regard oblique, allure de perdant, l'ostracisé de service, celui qui marche de travers, de côté. Je suis sans superbe, seul comme un coyote en errance, je suis la vérité brute de ma propre représentation, et quand je veux définir le malheur, je m'envisage, tout simplement. Est-il une autre référence, d'ailleurs, pour signifier l'abandon, la solitude et la difficulté que celle du coyote et, pire encore, du coyote mouillé qui se presse pour traverser un champ en novembre ?

Entre renard et loup, dans cette lumière de brume qui fait que je reste imprécis, je suis Coyote le coyote, un mot magique, une image floue qui ne se clarifiera jamais. L'esprit du coyote est un esprit limite, j'ai l'âme aux marges, je suis l'animal de la frontière, frôleur de clôture, condamné aux fossés. Donnez-moi quelques hommes, un bivouac, un campement, et je tournerai autour, comme le rôdeur rejeté de la bande, le hors-la-loi à contrecoeur.

Les oiseaux chantent, les ours dorment et je sais que les lynx, les loutres se la coulent douce. Le loup a sa meute, le renard sa ruse, le chien sa niche, mais moi ? Ne pourrais-je avoir mon rayon de soleil, ma compensation ? Qu'ai-je fait pour mériter pareil sort, comme si un nuage noir me poursuivait, devinant mes intentions et précédant mes périgrinations ? Dites-vous que si le temps s'obscurcit au-dessus de votre maison, c'est qu'il y a un coyote dans les environs.

D'accord, d'accord, j'ai souvenir de quelques mauvais coups. La mémoire en a conservé les traces dans les mythes. En Amérique, là où le carcajou est absent, dans le sud notamment, je joue son rôle de Jongleur : le truqueur, le farceur, le railleur. Chez les Amérindiens de l'Arizona, du Mexique et du Nouveau-Mexique, je suis bassement considéré comme le défaiseur, le délinquant originel.

Dans les temps très anciens, à la genèse même du monde, j'étais là, jeune coyote flambant neuf, enjoué, prêt à mordre dans le gras et le mou de l'univers magnifique qui s'offrait à nous, les êtres sauvages. Le Grand Créateur avait créé une terre parfaite, ronde comme un fruit, chaude comme feu en hiver, mais il n'y avait pas d'hiver, pas de pluie verglaçante, personne ne mangeait personne puisque nous n'avions jamais faim, chacun vivait dans l'harmonie, les loups jouaient avec les lièvres, l'humain avec les ours, les fleurs ne se fanaient pas, les arbres ne tombaient jamais, les rivières coulaient dans les deux sens, les canots remontaient comme ils descendaient, le vent s'appelait caresse, tout n'était que beauté, tranquillité, jouissance longue et lumière douce.

Fanfaron, irresponsable, j'ai transgressé toutes les lois. J'ai mis le désordre dans l'ordre, j'ai souillé l'eau, brisé les choses, culbuté les interdits. Je fus le clown, le bouffon, le joueur de tours, je détalais dans un grand rire lorsque j'avais défait l'arrangement parfait. Partout où je passais, je laissais les sites en ruine. Pour pénitence, le Grand Créateur nous fit un autre monde. Les rivières ne coulèrent plus que dans un sens, il fallut ramer, la faim apparut, il fallut chasser ; puis arrivèrent les vents mauvais, trop de chaleur ou trop de froid, les moustiques, la mort, les accidents, les difficultés, la misère.

Vous voyez bien que les Judéo-chrétiens n'ont rien inventé en matière de péché. Sauf que dans le monde sauvage, c'est sur moi, et sur moi seul, que retombe toute la culpabilité. O Coyote, ô malheureux Coyote ! Pourquoi as-tu touché le coeur parfait du monde ? Pourquoi as-tu été si malfaisant ? Te voilà maintenant au bas de l'échelle des malchances, obligé de marcher jour et nuit, banni de toutes les sociétés, tribus et communautés, de toutes les meutes et réunions – coyote, en une langue amérindienne morte et inconnue, voulait dire Celui qui demande pardon mais qui ne l'obtient jamais. Te voilà seul, Coyote, occupé pour toujours à chasser la marmotte, à chasser, chasser, sans aucune aide. Rien de plus triste que de manger en solitaire, sans pouvoir raconter à personne les événements de la journée.

Je suis un chien raté, un canin débraillé, une canine cariée, mais débrouillard tout de même. J'assume mon opprobre, accablé, exilé, mais tenace et vivant. Contre vents et marées, le coyote prolifère ; contre chasses aveugles et acharnements humains, contre toutes les accusations et médisances, contre les mensonges et les calomnies, j'agrandis mon domaine, année après année. Les mauvaises langues assurent que j'extermine le chevreuil en le tuant pour rien, juste pour faire du trouble, comme aux origines du monde. Je n'ai rien à répondre et je n'ai rien à dire. Car qui écouterait sérieusement une plaidoirie coyote, prononcée en langue coyote par un avocat coyote vêtu d'une toge effilochée ?

Mes concerts de nuit sont plus plaintes que hurlements, mauvais jappements de chiens esquimaux déprimés, fausses notes, pas assez de graves, trop d'aiguës, chialage finalement. Mais je suis malgré tout l'emblème de la liberté, la liberté rugueuse de ceux qui n'ont plus rien. Le chant des coyotes est celui d'un choeur qui fausse constamment. Mais nous chantons.

Rassemblement des marginaux, des coupables, des perdants, je cherche cette vallée promise où tous les coyotes de la terre américaine se consoleront ensemble de leurs coups et blessures. Coyotes du désert, coyotes des prairies, coyotes des pessières, coyotes gelés du Nord, coyotes empoussiérés du Sud, tous unis face à un monde qui nous a pour toujours condamnés."

Serge BOUCHARD - Confessions animales

Cet auteur québecois a aussi écrit : "Elles ont fait l'Amérique : de remarquables oubliés - tome 1..." :

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Et une entrevue avec Serge Bouchard :



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