Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°377 (2013-28)

mardi 23 juillet 2013

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
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  Ode à la Liberté
- Ludvig van Beethoven

Pour regarder et écouter,
cliquez sur la flèche au bas de l'image...



ou cliquez [ici]

"Freiheit (Freude), schöner Götterfunken

Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,

Himmlische, dein Heiligtum!

Deine Zauber binden wieder

Was die Mode streng geteilt;

Alle Menschen werden Brüder,

Wo dein sanfter Flügel weilt." (Schiller, 1785)

et sa traduction :

"Liberté (Joie)! Belle étincelle divine
Fille de l'Élysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Tes charmes lient à nouveau
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères
Là où tes douces ailes reposent."

Ce concert a été donné dans la nuit du 24 au 25 décembre 1989,
peu après la chute du "mur de Berlin", dans la Konzerthaus Berlin (côté Est).

Au départ, Schiller l'avait écrit Ode à la Liberté (Freiheit) mais les conditions
politiques de l'époque n'étaient pas trop favorables (en 1785 !)...
d'où l'Ode à la Joie...
 


 
Un peu de tourisme :


  Impressions sur
Berlin (Allemagne)

  du samedi 13 au mardi 16 juillet 2013

Cour intérieure
de l'appartement où
nous logeons

Alexander Platz et la Brunnen der Völkerfreundschaft
(fontaine de l'amitié entre les Peuples)

Tour de la télévision (365 m) et fontaine

Maison de l'Enseignant

Karl Marx et Friedrich Engels,
auteurs du Manifeste du Parti Communiste
et du Capital

Souvenirs de l'Est
(Made in China !)

Cour intérieure (dans le "Mitte" - Centre)

C'est devant cette maison (maison des ouvriers ?)
que Rosa Luxembourg venait convaincre les ouvriers
(de faire la révolution...)

Cour intérieure d'une ancienne manufacture

Ampelmann (Homme de la lampe)
caractéristique de Berlin-Est...

Vitrine d'un magasin vendant des anciens appareil-photos (argentiques !)

Reflet dans le canal de la Spree

Façade du Sony Center

Dôme du Reichstag
(pas de chance, il faisait bien gris ce jour-là !)

Mémorial juif (ou mémorial de l'Holocauste)

"Le Mémorial a été conçu  par l'architecte américain Peter Eisenman et l'ingénieur Buro Happold comme un « champ » de 19 073 m2, couvert de 2 711 stèles de béton disposées en maillage. Les stèles font 2,42 m de long, 0,95 m de large, et de 0 m à 4,7 m de haut. Elles sont censées produire une atmosphère de malaise et de confusion, représentant un système supposé ordonné qui a perdu le contact avec la raison humaine." (Wikipedia).

Morceau du Mur de Berlin décoré

Statue de Schiller

Konzerthaus Berlin,
où a eu lieu le concert historique du 25 décembre 1989 (Ode à la Liberté) !

Cours intérieure d'un centre commercial

Sur la Karl-Marx Allée,
C'est sur cette avenue que le régime de RDA organisait les défilés militaires...

Au loin, la Tour de la TV

Quartier moderne

Squatalternatif

Petit à petit, les "artistes alternatifs" sont délogés afin de rénover les logements...

Fresques murales

Affiches collées autour d'un poteau

"C’était une ‘ville du verbe’. Hoffner l’avait entendu, ou lu, quelque part. Métropole de mots, Berlin ne l’était pas que dans ses journaux, mais aussi dans ses réclames, ses enseignes, ses tableaux d’horaires, et surtout, sur les Litfaßsaülen, ces colonnes qui se dressaient à chaque coin de rue ou presque. On ne voyait qu’elles. Chargées d’une infinité chaotique de messages, c’étaient les crieurs publics modernes : on vendait un lit ? voir colonne au carrefour..."

Jonathan Rabb - Rosa


Une portion du Mur a été conservée
(1,3 km
sur les 48 km existant)

Le mur sert maintenant d'exposition pour les artistes...

The Wall - Pink Floyd

Siège de Mercedez

Aperçu de l'exposition sur d'autres murs
(des photographies montrant l'existance d'autres murs sont affichés sur le "Mur de Berlin"... :
ici, c'est le mur séparant une colonie israélienne (à droite) du territoire de la Cis-Jordanie (Palestine).
Les grues au dessus, rappelle que Berlin est éternellement en construction...

Au bord de la Spree

Fresque anticapitaliste I

Fresque anticapitaliste II

Fresque anticapitaliste III

A l'angle d'une rue

Retour chez nous,
dans la cour intérieure...

Sous les Pavés...
(toutes les rues de Berlin sont pavées !)

Accès à la gare du "Tram" (S-Bahn)


Petit texte :

 "Les troubles avaient commencé de façon assez innocente deux mois et demi plus tôt, quand des marins et des chauffeurs du port de Kiel avaient décidé que, à l'instar du grand général Ludendorff, ils en avaient assez. Ludendorff avait fui en Suède à la fin du mois d'octobre. Refusant de subir une humiliation de plus face aux Britanniques, ils avaient simplement abandonné leurs vaisseaux. Le 4 novembre, dans un élan d'authentique spontanéité socialiste, ils avaient formé un conseil de marins et d'ouvriers, et porté leur protestation hors de la base navale, jusqu'à l'hôtel de ville. On avait envoyé des troupes mater l'insurrection, mais à leur arrivée, ces garçons – car c'était presque encore des enfants, après tout – avaient découvert qu'ils n'étaient pas venus maîtriser une foule enragée, mais un groupe fervent du prolétariat. Les soldats s'étaient alors joints à eux, et la nouvelle s'était répandue dans le pays : Munich, Brême, Hambourg, Dresde, Stuttgart. Lorsque, le 11, le Kaiser avait décrété l'armistice, l'Allemagne était déjà bien installée dans la révolution.

Berlin, évidemment, ne fut pas en reste. Le 9, Karl Liebknecht, fils du dirigeant socialiste Wihlem et lui-même détenu peu avant à la prison de Luckau, avait investi les rues avec une légion d'ouvriers en grève. Ils avaient défilé sous la bannière de Spartakus – le nouveau parti communiste – et proclamé la naissance de la République socialiste libre depuis le balcon du palais royal. Quelques jours plus tard, Rosa Luxembourg les rejoignait. Elle venait de passer près de quatre ans dans une cellule de Breslau, mais son isolement quasi total n'avait en rien entamé sa dévotion à la cause. Des rumeurs, ou plutôt des accès d'hystérie, laissaient entendre que la petite Rosa avait sombré dans la folie pendant son incarcération aux confins de l'Empire, mais elle n'en avait montré aucun signe à son retour à Berlin. Son objectif consistait à conduire la révolution le plus à gauche possible, ce qui avait marqué le début des difficultés.

Si les révolutionnaires avaient partagé le même but, des milliers d'innocents auraient peut-être échappé aux combats. Mais les seuls véritables révolutionnaires étaient les communistes : Karl et Rosa aspiraient à un vrai bouleversement, au soulèvement des prolétaires du monde entier, à la mort du capitalisme, etc. Le chancelier Ebert et ses sociaux-démocrates, terrifiés à l'idée de connaître un renversement de type soviétique, voulaient une Assemblée nationale, des élections, voire l'appui de certains intérêts capitalistes afin de remettre le pays sur pied. Ils avaient beau se qualifier de socialistes, ce n'était qu'une mouvance particulière désireuse de restaurer la monarchie, laquelle n'en aurait que le nom, dans l'espoir de ramener l'ordre. Enfin, il y avait les marins de Kiel – la division navale du peuple – tout juste revenus du front, de gauche jusqu'au bout des ongles tant qu'ils touchaient leur solde.

La révolution ne prend néammoins son sens que lorsque les soldats choisissent leur camp. Au début du mois de décembre, le prince Max de Bade et l'état-major se rangèrent dans celui d'Ebert, et bien que les spartakistes aient eu quelques brefs moments d'espoir par la suite (le Noël sanglant sur le Schlossbrücke, les canons en position, des centaines de civils armés qui repoussaient les troupes du gouvernement ; le 6 janvier, quand par milliers ils avaient marché sur la Siegesallee en direction du ministère de la Guerre), on les avait tenus en échec. Karl et Rosa prononçaient des discours, imprimaient des brochures et convoquaient des assemblées, mais au bout du compte ils furent contraints à vivre dans la clandestinité, conscients que le temps leur était compté. Depuis la fin novembre, les soldats démobilisés déferlaient du front comme un torrent d'eau boueuse. Ils voulaient en découdre et cherchaient des responsables à la défaite. Quoi de mieux que la ligue spartakiste calquée sur le modèle soviétique ? Ironie de l'histoire, ce fut le prefet de police, Emil Eichorn, qui fournit à Ebert l'occasion de donner un grand coup de balai. L'adhésion d'Eichorn au mouvement spartakiste n'était un secret pour personne. Le nouveau gouvernement ne pouvait tolérer pareille opposition officielle, et, le 11 janvier, ce furent les convictions politiques d'Eichorn qui firent de la préfecture de l'Alexanderplatz l'ultime champ de bataille de la révolution. Refusant de quitter son poste à la réception de la lettre qui lui signifiait sa destitution, aidé d'un groupe de spartakistes pour le défendre, Eichorn n'avait laissé d'autre choix à Ebert que d'envoyer un bataillon. Le personnel de la morgue n'avait fini d'emmener les derniers corps que la veille..."

Jonathan RABB - Rosa




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