Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°361 (2013-12)

Mardi 26 mars 2013

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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  A Vivaldi -
"Nisi dominus" RV 803

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Mésanges et Troglodyte...

 
Janvier, février et mars 2013
Haut-Doubs

Mésange charbonnière
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 12 janvier 2013

Bouvreuil pivoine mâle
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 12 janvier 2013

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 12 janvier 2013

Moineau domestique mâle sur le toit de la "Maison de l'Environnement"
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 12 janvier 2013

Couple de Tourterelle turque
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 12 janvier 2013

Moineau domestique mâle
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 12 janvier 2013

Mésange charbonnière dans les Phragmites
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 12 janvier 2013

Roitelet huppé
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  jeudi 24 janvier 2013

Mésange à longue queue
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  jeudi 24 janvier 2013

Mésange bleue
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  jeudi 24 janvier 2013

Mésange charbonnière
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
 jeudi 24 janvier 2013

Mésange bleue
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  dimanche 23 février 2013

Troglodyte mignon
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  samedi 3 mars 2013

Mésange charbonnière mâle (contre-jour)
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  samedi 3 mars 2013

Rougegorge (caché !)
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  samedi 3 mars 2013

Troglodyte mignon
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
  samedi 3 mars 2013

Mésange noire (cherchant leur nourriture au sol)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 4 mars 2013

Mésange noire
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 4 mars 2013

Mésange nonnette
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 4 mars 2013

Mésange charbonnière
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 4 mars 2013


Grosbec cassenoyaux
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 16 mars 2013

Mésange bleue
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 16 mars 2013

Bouverans (Haut-Doubs)
samedi 16 mars 2013

Bergeronnette grise
  Bouverans (Haut-Doubs)
samedi 16 mars 2013



Petit texte :


"

L'Oreille-volant, Otopteryx volitans B. de B. (= Hopsorrhinus viridiauratus Stu.), le seul représentant du genre, possède des caractères permettant facilement de l'homologuer à un Hopsorrhine modifié (pl. VIII). En fait, rien ne différencie cet animal de ses cousins, si ce n'est la taille énorme de ses oreilles et leur capacité d'assurer le vol, ce qui entraîne la différenciation et le renforcement des muscles actionnant le pavillon de l'oreille. La réduction de la queue, par contre, ne constitue qu'une différence d'importance secondaire. A tous les autres points de vue, Otopteryx est un Hopsorrhine typique, de sorte que Stultén a hésité à en faire un genre séparé. On peut cependant ajouter à ce qui précéde divers arguments en faveur de la création d'un genre distinct. Le nasarium a une structure extrêmement svelte et grèle. Les muscles actionnant les rhinanges sont en partie réduits, de sorte que l'animal ne possède pas l'agilité des Hopsorrhines pour se mouvoir sur des terrains accidentés. Par ailleurs les abducteurs des rhinanges sont particulièrement puissants, et servent à étaler l'autonasum servant de gouvernail. Concernant la tête il faut relever encore le développement de crêtes osseuses particulières, servant de points d'attache aux muscles auriculaires, et l'existence d'un « os de l'aile auriculaire » qui cependant n'est pas un os vrai, mais un cartilage fibreux calcifié. En outre, il part des cavités nasales accessoires un certain nombre de diverticules pneumatiques situées au-dessous ou à l'intérieur des crêtes osseuses. Otopteryx partage aussi avec les Hopsorrhines l'inversion des implantations pileuses sur de larges régions du tronc.

Chez Otopteryx l'éclat irisé du pelage, qui donnait déjà aux autres Sclérorrhines la luminosité des métaux polis ou de gemmes étincelantes, atteint son point culminant, de sorte qu'il n'y a guère que les papillons tropicaux ou les Colibris auxquels on puisse les comparer.

C'est un spectacle merveilleux que de voir l'animal, propulsé par les battements rapides de ses oreilles, filer telle une flèche au ras des prairies constellées de fleurs et y chasser Libellules et Hexaptères, ou d'un brusque coup d'oreilles s'élancer dans l'azur pour joyeusement s'y ébattre avec ses congénères. Rien de plus mignon non plus ue les petits nouveaux-nés quand, à peine capables de raidir leurs oreilles, ils s'amusent, tels des Callopteryx, à poursuivre de petits insectes autour des fleurs. On est toujours surpris de voir que l'Otopteryx vole en arrière, mais en somme cela se comprend aisément, si l'on considère que ce vol dérive du vol plané des Hopsorrhines sauteurs effectuant leurs bonds également vers l'arrière.


Concernant l'éthologie de l'Oreille-Volant, il convient de relever les particularités très remarquables de son envol et de son atterrissage. Reposant d'abord sur son nez replié, l'animal commence par « pointer » des oreilles, c'est-à-dire qu'il les redresse verticalement, de sorte qu'elles se touchent ; puis l'articulation deutonasale se replie encore davantage, comme chez Hopsorrhinus, après quoi les diverses phases se succèdent à peu près comme chez celui-ci, à la différence près que le saut en l'air est nettement plus vertical. Juste avant que le saut n'atteigne son sommet, les oreilles sont vigoureusement rabattues vers le bas, le nez protracté déploie son autonasium, et l'animal s'envole. Il est vrai que ces phases ne peuvent être analysées qu'à l'aide du ralentissement cinématographique. Les modalités du vol lui-même sont fort variées. Lorsqu'il poursuit quelque insecte au vol rapide, ou qu'il joue, l'animal parcourt de grande distance au raz du sol, les oreilles battant sans interruption à la cadence d'environ dix coups par seconde. Durant le vol prospectif, des coups d'oreilles non moins rapides mais d'amplitude plus réduite alternent avec de brefs vols planés. Au-dessus des pentes et lors des vents insulaires généralement vifs, l'Otopteryx est également capable de pratiquer pendant longtemps le vol à voile. Cependant il ne s'élève jamais très haut, et se maintient généralement à une altitude qui ne dépasse guère 20 m. L'atterrissage de l'animal est curieux ; il est rendu difficile par le fait que le nez doit remplir les deux fonctions d'un pied et d'un gouvernail caudal. Lorsqu'un Oreille-Volant veut se poser, il commence en général par descendre en vol plané vers son aire d'atterrissage, ses oreilles étant orientées un peu dorsalement et nasalement. A courte distance du sol, subitement il les étale horizontalement et un peu caudalement, ce qui a pour effet de propulser de nouveau l'animal vers le haut, tandis que son gouvernail – c'est-à-dire la pointe du nez - vient presque au contact du sol. Dans cette position, durant laquelle les oreilles sont fortement incurvées par les m. inarcantes auri (1), l'animal plane encore sur une courte distance à proximité du sol, son vol perdant constamment en hauteur et en vitesse. Puis brusquement il replie la membrane de son gouvernail nasal, rabat ventralement son nez et après avoir redressé ses oreilles se pose en souplesse sur son nez complètement orienté vers l'arrière. Cette dernière phase rappelle tout à fait la manière dont se reçoivent les Hopsorrhines à la fin de leurs sauts.

Considéré du point de vue morphologique, l'Otopteryx a donc résolu d'une manière tout à fait inhabituelle le problème de la locomotion aérienne ; il appelle la comparaison avec les autres formes volantes du règne animal. En somme, et compte non tenu des Rhinogrades, la faculté de réellement voler n'est apparue que quatre fois : chez les Insectes, chez les Sauriens aériens, chez les Oiseaux, et chez les Chauve-Souris. Parmi eux ce sont les Insectes qui constituent la solution la plus parfaite, les dispositions du vol se superposant à la capacité de marche sans aucunement la restreindre. De même chez les Oiseaux, la marche bipède entraînait une grande mobilité tant sur le sol qu'en l'air, mais dans un certain sens on peut considérer que les ailes ont été « perdues » pour la locomotion terrestre. Chez les Sauriens aériens et chez les Chauves-souris, la faculté du vol s'est développée au détriment de la marche, et c'est pourquoi ces deux groupes n'étaient pas et ne sont pas susceptibles de concurrencer réellement les deux autres. Or, chez Otopteryx, les conditions sont exactement aussi favorables que chez les Insectes, en ce sens que les oreilles ne constitueraient somme toute que des dispositifs aériens surajoutés. Mais Otopteryx descend d'animaux déjà extrêmement spécialisés, desquels il a hérité la régression des membres, et dont la « monopodie » nasale peut être comparée au sautillement des Oiseaux. Il n'en reste pas moins qu'Otopteryx est nettement avantagé par rapport aux Sauriens volants et aux Chauve-souris, car il sautille très adroitement, et son nez, en contribuant au vol, a moins aliéné sa fonction locomotrice terrestre que ne l'ont chez ceux-ci leurs membres antérieurs. Quant à savoir s'il eût été apte à soutenir la concurrence plus intense d'animaux terrestres, la question est irrésolue [l'archipel où vivait cet animal a disparu, lors d'essais nucléaires...]. En tout cas il n'y a pas sur les îles d'ennemis capables de le menacer sérieusement. Ni les Hypsiboas indigènes ni les Oiseaux de mer parfois abondants sur les côtes ne réussissent à l'attraper au vol. Avec cela coïncide le fait que l'on ne trouve que rarement des animaux en gestation ; la durée de la gestation est probablement aussi courte que chez les Hopsorrhines. Les portées sont toujours d'un seul petit (Harrokeria et Irri-Egingarri). On suppose que les femelles ont deux petits par an.

L'Otopteryx ne résiste pas à la captivité, car il reste extrêmement craintif, sautille sans arrêt dans sa cage pour tenter de s'en échapper et se cogne la queue, pour finalement mourir des infections résultant de ces blessures...

(1) inarcare (lat.) = arquer, incurver."


Harald STUMPKE - Anatomie et biologie des Rhinogrades

"Mais pour conclure, Biologiste, mon bon ami, souviens-toi que les faits les mieux décrits ne sont pas les plus vrais." - P. Grassé (dans la préface)

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