Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°293 - Mardi 22 Novembre 2011

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Kenji Kawai -
Reincarnation

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Un petit détours par le Japon...
c'est la BO du film "Ghost in the Shell" !

Pour voir un extrait du film et écouter la BO,

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Images d'automne

dans le Haut-Doubs
septembre et octobre 2011

Etalon comtois.
Rond de Fosses (La Chaux de Gilley, Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2011

Alisier blanc
Rond de Fosses (La Chaux de Gilley, Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2011

Rond de Fosses (La Chaux de Gilley, Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2011

Troupeau de "Montbéliardes"
La Montagne de Gilley, Haut-Doubs
dimanche 25 septembre 2011

La Montagne de Gilley, Haut-Doubs
dimanche 25 septembre 2011

Vue sur la "neigère",
faille karstique dans laquelle la neige reste présente toute l'année
(il n'y a pas l'air d'en rester beaucoup cette année !)
La Montagne de Gilley, Haut-Doubs
dimanche 25 septembre 2011

Herbes sêches
Mont d'Or, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Aconit napel (fruits)
Mont d'Or, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Fougères sp.
Mont d'Or, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Ecureuil roux dans un Hêtre
Mont d'Or, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Foyard flamboyant (Hêtre)
Mont d'Or, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Rougequeue noir
Mont d'Or, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Toile sur une Grande Angélique
Frasne, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Feuille de Grande Angélique
Frasne, Haut-Doubs
dimanche 2 octobre 2011

Alisier de Mougeot (fruit)
Mont d'Or, Haut-Doubs
samedi 15 octobre 2011

Rougequeue noir à la cime d'un épicéa
Mont d'Or, Haut-Doubs
samedi 15 octobre 2011

Sur le "GR"
Mont d'Or, Haut-Doubs
samedi 15 octobre 2011

Au coucher du soleil...
Rougequeue noir dans un Hêtre
Mont d'Or, Haut-Doubs
samedi 15 octobre 2011

Mont d'Or, Haut-Doubs
samedi 15 octobre 2011

Rameau d'Eglantier dans la brume
Lac de Saint Point, Haut-Doubs
dimanche 16 octobre 2011

Rougegorge
Lac de Saint Point, Haut-Doubs
dimanche 16 octobre 2011

Rougequeue noir dans la brume,
perché sur une embarcation retournée
Lac de Saint Point, Haut-Doubs
dimanche 16 octobre 2011

Trembles
Lac de Saint Point, Haut-Doubs
dimanche 16 octobre 2011

Dernière fleur (Rose trémière)
La Rivière-Drugeon, Haut-Doubs
samedi 22 octobre 2011

Fin du jardin (?)
La Rivière-Drugeon, Haut-Doubs
samedi 22 octobre 2011

Drugeon
La Rivière-Drugeon, Haut-Doubs
samedi 22 octobre 2011

Grande Aigrette
Bouverans, Haut-Doubs
samedi 22 octobre 2011

Epilobe hérissée (en fruit)
Bouverans, Haut-Doubs
samedi 22 octobre 2011

Noisetiers
Bouverans, Haut-Doubs
samedi 22 octobre 2011

Linaire cymbalaire
La Rivière-Drugeon, Haut-Doubs
dimanche 23 octobre 2011

Rose trémière (la même !)
La Rivière-Drugeon, Haut-Doubs
dimanche 23 octobre 2011

Linaire commune
Bouverans, Haut-Doubs
dimanche 23 octobre 2011

Carline acaule
Bouverans, Haut-Doubs
dimanche 23 octobre 2011



Petit texte :

"A l'angle de la 72è rue et de Madison Avenue, il fit signe à un taxi. Pendant que la voiture traversait le parc d'est en ouest avec un bruit de ferraille, Quinn regardait par la vitre et se demandait si c'étaient les mêmes rues que voyait Peter Stillman lorsqu'il sortait à l'air et à la lumière. Percevait-il les mêmes choses ou le monde était-il pour lui un lieu différent ? Et si un arbre n'était pas un arbre, qu'était-ce donc en réalité ?
Lorsque le taxi l'eut déposé devant sa maison, Quinn s'aperçut qu'il avait faim. Il n'avait rien mangé depuis le petit déjeuner qu'il avait pris de bonne heure ce matin-là. Le temps avait passé si vite, dans l'appartement des Stillman, que c'en était étrange. Si les calculs de Quinn étaient exacts, il y était resté plus de quatorze heures. Mais en lui-même il avait l'impression de ne pas y avoir été plus de trois ou quatre heures. Devant cette contradiction, il haussa les épaules et se dit : « Il faudra que j'apprenne à regarder ma montre plus souvent ».
Il suivit en sens inverse le chemin qu'il avait pris le long de la 107è rue, tourna à gauche à Broadway et se mit à marcher vers le nord, cherchant un endroit à sa convenance pour un repas. Il n'avait pas envie d'un bar, ce soir-là – manger dans l'obscurité, être entouré de voix éméchées – bien que d'ordinaire l'idée lui eût sans doute souri. En traversant la 112è rue, il vit que le comptoir-restaurant des Heights était encore ouvert et il décida d'y entrer. C'était un lieu brillamment éclairé et pourtant lugubre, avec un grand étalage de magazines sexy sur un mur, un coin de papeterie et un autre réservé à la vente de journaux. Il y avait aussi plusieurs tables pour les clients et un long comptoir en formica avec des tabourets pivotant derrière lequel se tenait un grand Portoricain coiffé d'une toque de cuisinier en carton blanc. Son travail consistait à préparer les plats, principalement des portions de hamburger truffées de cartilage, des sandwiches sans goût bourrés de tomates décolorées et des petits pains au lait. A sa droite, calé derrière sa caisse enregistreuse, le patron trônait sur son domaine de cigarettes, de pipes et de cigares. C'était un homme de petite taille, à la tête dégarnie et frisée, avec un numéro de camp de concentration tatoué sur l'avant-bras. Il était assis, impassible, en train de lire l'édition nocturne du Daily News datée du lendemain matin.
L'endroit était presque désert, à cette heure-là. Deux hommes âgés, dans des vêtements élimés, étaient assis à la table du fond. L'un était très gros, l'autre très maigre, et ils étudiaient avec beaucoup de concentration les formulaires des courses. Entre eux, sur la table, il y avait deux tasses de café vides. Près de l'entrée, devant l'étalage, un jeune étudiant tenait un magazine ouvert et fixait la photo d'une femme nue. Quinn prit place au comptoir et commanda un hamburger avec une tasse de café. En se mettant en mouvement, l'employé s'adressa à Quinn par-dessus son épaule.
- Vous avez vu le match, ce soir ?
- Je l'ai raté. Il y avait quelque chose de bien ?
- Qu'est-ce que vous croyez ?
Depuis plusieurs années Quinn avait la même conversation avec cet homme dont il ne connaissait pas le nom. Un jour où il était entré ils avaient parlé base-ball, et depuis, chaque fois que Quinn venait, ils reprenaient leur discussion. L'hiver ils parlaient des transferts, ils faisaient des pronostics, ils évoquaient des souvenirs. Pendant la saison, c'était toujours le dernier match. Ils étaient tous les deux des supporters des Mets et cette passion, dans ce qu'elle avait de sans issue, avait noué un lien entre eux.
L'homme derrière le comptoir secoua la tête. « Les deux premières fois qu'il a été à la batte, Kingman a réussi des coups fantastiques », dit-il. « Boum, boum. Des terribles, il t'envoyait ça jusque dans la lune ! Quant à Jones, pour une fois il lançait bien et ça prenait bonne tournure. On était deux à un au début de la neuvième reprise. Pittsburg place des mecs en deuxième et troisième base, puis leur batteur est éliminé. Alors les Mets vont chercher Allen dans l'enclos des lanceurs. Lui, il fait entrer le batteur suivant en marchant, et, du coup, Pittsburg a ses bases pleines. Les Mets se mettent à jouer à l'intérieur, ils veulent faire jeu forcé à la plaque ou alors ils comptent faire double jeu en frappant en plein milieu. Pena se ramène à la batte et ils envoie une roulante minable vers la première base, mais voilà que cette salope passe entre les jambes de Kingman. Deux des mecs de Pittsburg marquent, adieu New York. »
- Ce Dave Kingman, c'est une merde, lança Quinn en mordant dans son hamburger.
- Mais Foster, c'est autre chose, dit l'employé.
- Foster est lessivé. Un ringard. Un Clown avec une sale gueule.
Quinn mastiquait soigneusement, cherchant avec sa langue les petits bouts d'os épars.
- Ils devraient le réexpédier à Cincinnati en paquet urgent.
- D'accord, répondit l'employé du comptoir. Mais ils vont bagarrer. Plus que l'an dernier, en tout cas.
- J'en sais rien, dit Quinn en reprenant une bouchée. Sur le papier, ça a l'air bien. Mais qui ont-ils en réalité ? Stearns est perpétuellement blessé. Comme gardien et bloqueur ils ont des mecs de seconde division, et Brooks n'est pas foutu de se concentrer sur la partie. Mookie est valable mais il manque d'expérience, et ils ne sont même pas capables de décider qui mettre à droite. Il y a bien encore Rusty, mais il est devenu trop gras pour courir. Quant aux lanceurs, alors là c'est la fin de tout. Vous et moi nous devrions aller à Shea, demain, et nous faire engager comme les deux numéros un.
- Je vous nommerai entraîneur, déclara l'employé du comptoir. Vous pourrez dire à ces connards à quelle station descendre.
- Pour sûr, Arthur, approuva Quinn...
"

Paul AUSTER - Cité de verre (Trilogie New-Yorkaise)



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