Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°269 - Mardi 31 mai 2011

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Handel - Zadok the Priest

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Matinée brumeuse au
Lac de Saint Point (Haut-Doubs)
dimanche 1er mai 2011

Pissenlits dans la brume

Feuilles et fruits (faînes) du Hêtre

Dentaire pennée

Toiles...

Primevère sp. dans la rosée

Moineau domestique mâle

Foulque macroule

Grèbes huppées au repos

Sur un piquet de clôture

Cygne tuberculé à l'atterrissage...

... et au décollage

Couple de Fuligules milouins au repos
<image recadrée>

Nouvelles feuilles de Hêtre en contre-jour

Pissenlits au soleil


Petit texte :

"Allons-nous bientôt suivre l'exemple du scarabée de Namibie ?

On dit du désert de Namibie qu'il est le plus ancien de la planète. Il serait apparu 100 millions d'années avant notre ère. Il s'étend sur 2000 kilomètres, entre les 19° et 27° degré de latitude sud, le long d'un rivage tellement redoutable qu'on l'a baptisé Skeleton Coast : des centaines d'épaves de bateaux y témoignent de la malfaisance du lieu. Seule aménité de ces paysages, le courant du Benguela, venu de l'Antarctique. Outre qu'il accueille beaucoup de poissons dans ses eaux, il apporte de la fraîcheur. Sa rencontre avec les vents secs et (très) chauds venus du continent donne naissance à un brouillard fréquent auquel la flore et la faune de la région doivent la vie.
Car, ici, il ne faut attendre aucune assistance de la pluie : parfois moins de 20 millimètres par an, et jamais plus de 100.
Dans cet univers on ne peut plus hostile, les plantes et les animaux ont eu la nécessité, et le temps, de développer d'exemplaires stratégies d'adaptation.
Contrairement à ce que pourrait laisser prévoir l'adjectif qui suit son nom, la
Welwitschia mirabilis est hideuse d'apparence : on dirait, au milieu du sable, un tas de détritus végétaux attendant d'être brûlés. Approchons-nous. La dame mérite le respect, ne serait-ce qu'en raison de son âge : elle peut atteindre deux mille ans ! Et pourtant elle n'a qu'une racine, et surtout deux feuilles qui poussent et poussent, indéfiniment. Les savants continuent d'étudier la structure de ces feuilles magiques. Comment font-elles pour capter la moindre humidité de l'air et ainsi survivre si longtemps à ces conditions si cruelles ?

Le scarabée local, lui, vient d'accepter de livrer son secret. Deux chercheurs anglais, Andrew Parker et Chris Laurence, zoologues d'Oxford, ont scruté, en 2001, la carapace de la petite bête. Ils ont noté une alternance de bosses et de creux. Les bosses sont hydrophiles (amies de l'eau) et les creux sont hydrophobes (ennemis de l'eau). Lorsque le brouillard se lève, le scarabée se campe dans la direction du vent. La vapeur d'eau se concentre sur les bosses. Des gouttelettes y naissent. Qui peu à peu vont glisser, via les creux, jusqu'à l'orifice buccal de l'assoiffé !
Cinq ans plus tard, inspirés par cet exemple, Robert Cohen et Michael Rubner, deux chercheurs du Massachussetts Institute of Technology, ont réussi à reproduire ce miracle. Ils ont déterminé quelle était, pour la vapeur d'eau, la surface la plus réceptive.
A cette réplique de scarabée, il ne reste plus qu'à grandir pour devenir usine et abreuver les déserts.

Au Chili, un grand brouillard voile en quasi-permanence le ciel d'une partie du littoral. C'est l'humidité venue du Pacifique qui se condense sur les montagnes de moyenne altitude (de 500 à 800 mètres). Ces régions manquent désespérément de pluie. Sans avoir, selon toute probabilité, jamais eu vent du scarabée de Namibie, les populations ont eu l'idée d'imiter sa technique. Elles ont commencé à tendre des filets pour attraper l'eau présente en gouttelettes dans ce brouillard. Les installations se sont peu à peu sophistiquées. Padre Hurtado est un village de pêcheurs. Une série de grillages en plastique, hauts de 4 mètres et longs de 12 mètres, permettent de récupérer une moyenne de 11 000 litres d'eau par jour ! Un peu partout dans les Andes, et notamment au Pérou (Arequipa), de semblables équipements se sont multipliés et apportent un appoint souvent décisif...”


Eric ORSENNA – L'Avenir de l'eau



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