Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°266 - Mardi 10 mai 2011

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Belzebuth - Les Colocs

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Colocs*

de la ferme de
Courvières (Haut-Doubs)
février, mars, avril et mai 2011

*diminutif de Colocataires (au Québec).

Buse variable au repos (face à la fenêtre de ma chambre)
jeudi 17 février 2011

Mésange bleue (en contre-jour)
vendredi 11 mars 2011

Bergeronette grise à sa toilette, sur le toit du garage
vendredi 11 mars 2011

Mésange bleue (sur le toit de la mangeoire que j'installe en hiver)
vendredi 11 mars 2011

Mésange charbonnière à sa toilette
vendredi 11 mars 2011

Mésange charbonnière, sur le toit de la mangeoire

Pendant l'orage, vue sur la ferme depuis la route
mardi 29 mars 2011

Araignée prenant le soleil sur la bêche du jardin
(j'attendais le Rougequeue qui n'est pas venu !)
samedi 2 avril 2011

Pour voir le Rougequeue posé sur le manche de la bêche,

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Rougequeue noir sur la bordure du jardin
samedi 2 avril 2011

Premier papillon (Petite Tortue, prenant le soleil sur le tas de compost)
samedi 2 avril 2011

Bergeronnette grise chassant dans le jardin
(je viens de le retourner...)
samedi 9 avril 2011

Pour voir d'autres Bergeronnettes grises dans le jardin,

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Belzébuth

Envol d'un Rougequeue
samedi 9 avril 2011

Sur le manche du rateau...
Le couple niche dans une vieille poutre, juste au dessus de l'entrée de la véranda.
samedi 9 avril 2011

Champ d'or (de Pissenlits, derrière la ferme)
lundi 25 avril 2011

"Squatteuse" de ma cuisine
(attrapée et placée dans un vieil aquarium pour y effectuer quelques prises de vue,
avant de la relacher dehors...)
samedi 30 avril 2011

Toilette
dimanche 1er mai 2011

"Avec ses gestes précis et vifs, surtout lorsqu'elle fait sa toilette, assise en boule,
passant et repassant comme l'éclair ses mains sur sa frimousse éveillée, ses oreilles,
ses moustaches sensibles, nettoyant ses flancs puis sa queue, ce serait une charmante
et mignonne petite bête si elle ne se rendait pas insupportable par ses dégâts.
Elle perce les sacs de grains, les cornets, attaque toutes les provisions, sème partout ses
crottes, troue les planchers, les parois des armoires, même le mortier et le plâtre des murs,
lacère papiers et linges pour faire le nid en boule, caché dans les endroits les plus variés,
où elle dépose ses petits..."

Robert Hainard - La Souris (Mammifères Sauvages d'Europe)

Moustaches en contre-jour

j'en oublie (les hirondelles, les fouines, quelques pholcus et tégénaires...)



Petit texte :

"BELZEBUTH

J'habite dans un appart' tranquille
J'arrive à peine ça fait une heure
Jusqu'à maintenant j'ai la vie facile
Malgré qu'c'est pas encore le bonheur

J'ai visité tous les racoins
Je sais qu'mon maître est bien nanti
J'ai fait mes griffes, mes petits soins
Et ça m'a creusé l'appétit

J'appelle mes instincts de chasseur
Je cherche un petit animal
Je peux tout voir dans la noirceur
Je suis un chat c'est bien normal

Si jamais y passe une souris
J'y fais la passe du samouraï
Les poissons rouges c'est du sushi
Faut qu'j'en mange un avant qu'j'm'en aille

Comme ça mon nom c'est Belzébuth
Personnellement j'trouve ça épais
Qui c'est qui peut ben vivre icitte
Ça doit être un couple de bourgeois

De toute façon c'est platte à mort
C'te maison là c't'une salle d'attente
Maudit qu'ça l'air le fun dehors
Montrez-moé d'quoi qui va m'surprendre

Sur mon balcon j'ai vu une chatte
J'l'ai surnommée Élizabeth
Élizabeth et Belzébuth
Dans mes oreilles le beat est bon

Après ça j'ai r'gardé la T.V.
Un documentaire sur les panthères
Y'a quequ'chose qui m'a inspiré
Mais les annonces me tapaient su'es nerfs

Ah ! Demain dimanche un autre jour j'm'en fous
J'irai, j'irai dans la ruelle
J'irai là où mon coeur m'appelle
Y'est pas question que j'passe ma vie
Emprisonné dans ma p'tite tête
Je suis un félin insoumis
J'tiens mordicus à bien paraître

C'est pas ma place c'est évident
Ça va finir par me tuer
Le look, l'odeur, l'air ambiant
M'enlèvent le goût de respirer

Le chat qui était là avant moé
S'est suicidé dans l'temps des fêtes
Un pessimiste avec une grosse tête
Qui avait d'la suite dans les idées

C'est pas d'ma faute si à tout bout d'champs
Une joie intense me monte à tête
Ça arrive comme ça naturellement
Chu chimiquement fait pour la fête

J'ai beau faire une tête d'enterrement
Y'a personne qui m'prend au sérieux
Chu très jaloux très secrètement
D'la profondeur des malheureux

Ah ! Demain dimanche un autre jour j'm'en fous
J'irai, j'irai dans la ruelle
J'irai là où mon coeur m'appelle
Y'est pas question que j'passe ma vie
Emprisonné dans ma p'tite tête
Je suis un félin insoumis
J'tiens mordicus à bien paraître

Couché en boule dans mon p'tit coin
J'écoute parler mes p'tits bourgeois
J'ai l'air d'un chat, j'ai l'air de rien
Que c'est qu'y disent à mon sujet

Ça parle de griffes, ça parle de couilles
Ça m'met dans une drôle d'atmosphère
Ça m'dresse le poil, ça m'fout la trouille
C'est quoi ça un vétérinaire

Y'en a un des deux qui s'vire vers moé
Y'a un air louche, ça a l'air sérieux
Y'est trop imbécile pour deviner
Toute la frayeur qu'y'a dans mes yeux

Ça y'est, ça y'est j'ai tout compris
Y'essayent de m'enterrer vivant
Fuis Belzébuth, let's go c'est l'temps
Et sauve qui peut et sauve ta vie

La ruelle qui m'attend, moi j'fais mon scénario
Dans un travelling avant à travers les poubelles
C'est l'party, c'est la nuitte et c'est un bon départ
Me v'là qui crie "action !" et la musique démarre

Dans une contre-plongée je remarque un mouvement
Un gros matou perché, c'est un vrai monument
J'connais personne icitte, toi comment tu t'appelles
Vu la grosseur que t'as, m'a t'appeller colonel
Y'm'dit :

Fiston toé qui a l'air si mignon
Frais débarqué dans la réalité
Ouvre bien tes oreilles, je l'dirai pas deux fois
Ici c'est pas pareil, c'est moi qui fait la loi

T'as encore des couilles au cul, je m'en suis aperçu
Encore des griffes aux pattes ah! Ben çà, ça m'épate
Moi j'ai pas eu cette chance, y'm'reste plus qu'une seule bourse
Mais tu peux me faire confiance j'suis toujours dans la course

On m'a ôté mes griffes mais je sais bricoler
J'ai mis une lame de canif regarde comment elle est
Bien droite, au bout de ma patte
Elle fait dans le quartier office de justice
Peu importe la faute, partout sur mon chemin
Un matou téméraire est un matou de moins

Bon ! Avant que j'm'arrache juste une petite dernière
À propos d'une rumeur qui circule dans le coin
Paraît qu'tu pisses partout, c'est pas une bonne idée
Y'a déjà des jaloux qui commencent à flipper salut !

Mon élan vers l'horizon se voit interrompu
Quand au bout d'la ruelle, oui je l'ai reconnue
Celle qui par ma fenêtre est entrée dans mon coeur
Comme une balle perdue, une chatte en chaleur

C'est dans un vieux hangar qu'Élizabeth m'invite
Avant que les autres arrivent fais ça ben fais ça vite
La T.V. ça a du bon, j'me souviens des panthères
C'est sans explication j'sais très bien comment faire

Nos deux coeurs qui ronronnent et dans un moment de folie
L'extase c'est merveilleux pour tous les insoumis
Élizabeth chante l'amour vingt décibels trop fort
La ruelle en alerte c'est l'écho de la mort

Cinquante chats enragés envahissent le hangar
Tous les fauves d'la ruelle veulent me trancher le cou
Je sens l'haleine d'la guerre et j'ai le goût du sang
Les poils volent dans les airs et les cris sont stridents

Au nord, au sud. à l'est, à l'ouest
Impossible de s'enfuir, aucune porte de sortie
Soudain le colonel arrive et tous les autres chats se poussent
Il salue mon amie qui vient à ma rescousse

Un silence inquiétant, Élizabeth a peur
Si c'est lui son amant j'pense qu'j'ai fait une erreur
Un halo de lumière le découpe en silhouette
Son visage sort de l'ombre et rencontre le mien

Et juste comme j'allais dire adieu Élizabeth
Il me sort sa lame, sa seule griffe d'argent
Qui transperce mon âme et fait couler mon sang

Des kilomètres, des kilomètres, soif dans la gorge, mal dans les pattes
Surtout surtout ne pas penser sinon mon coeur arrête de battre
Chu pris en feu, j'me sens renaître, je cours plus vite qu'le désespoir
J'crie au secours de tout mon être que j'ai peur de jamais revoir
Je sens, je sens des ailes pousser, sur mes épaules et dans mon dos
Métamorphose je t'attendais, moé c'est pu moé c'est un oiseau
Je vais enfin pouvoir m'enfuir exactement comme dans mon plan
Y m'reste juste cinq secondes à vivre, j'ai déjà perdu trop de sang

En survolant ma banlieue morte
Je remercie le vent qui m'porte
J'pense à ma belle Élizabeth
A doit se demander c'que j'ai fait

Pour ma neuvième et dernière vie
J'avais mérité le confort
J'ai ben fait de partir plus tôt
Mon coeur préfère la vie d'oiseau

Tous les jours dimanche, j'peux voyager partout
Aussi longtemps qu'j'aurai des ailes
J'irai là où mon coeur m'appelle
Y'est pas question que je r'descende
Sauf peut-être pour aller manger
En attendant ça peut attendre
J'goûte au bonheur, chu pas pressé”


Les Colocs - Dehors Novembre



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