Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°261 - Mardi 5 avril 2011

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Vivaldi - "La Follia" in D Minor RV63

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Premiers signes du Printemps
Lac de Neuchâtel, Yverdon (Vaud, Suisse)
dimanche 20 mars 2011

Cygnes au repos (sous un vent soutenu !).

Goéland en vol (face au Jura).

Essai de reflets dans un étang.

"Châtons" de Saule mâle.

La plage ! (la température est proche de zéro et le vent souffle...).

Vagues.

Rougegorge dans un buisson.

Les rameaux (rouges) sont ceux d'un Cornouiller sanguin.

Floraison de Primevère acaule.

Site mégalithique proche du Lac.

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Les plus petits mégalithes sont taillés de forme humaine...,
les plus grands pèsent plusieurs tonnes...

Fleurs du Cornouiller mâle.
Contrairement à son cousin le Cornouiller sanguin, celui-ci fleurit avant de faire des feuilles.

Encore un Rougegorge !

<image recadrée>



Petit texte :

"I

C'est par Arnaviel, mon berger, que j'ai connu les Guériton des Borisols.
Les Borisols sont situés à trois lieues de chez moi, vers l'Est, derrière le plateau de Claparède. La ferme, qui est modeste mais bonne, s'appuie aux premiers mamelons du Puyreloubes. Elle offre un visage très vieux, en plein soleil. Sous la lucarne du grenier, avec sa poulie de bois et sa corde, s'ouvrent deux petites fenêtres d'où s'échappe une odeur de maïs et de fruits. C'est l'étage. De juillet à septembre, on y dort les volets ouverts. La façade, au rez-de-chaussée, prend un peu d'ombre d'une treille où pendent quelques grappes de muscat. L'écurie s'est placée à droite, devant le puits et son gros figuier. A gauche, on a bâti la meule, tout à côté de l'aire et d'un hangar où l'on remise la charrette. Trois pots de fleurs sont l'agrément de la terrasse. Un platane donne de l'ombre, devant la maison, à un chien. Sa niche est peinte en bleu, et il n'en bouge guère, car il fait bon sous le platane, et les fermiers y ont dressé une table de pierre sur laquelle ils mangent, le soir, pendant l'été, en regardant la façade de la maison.
C'est une excellente façade, où les ouvertures sont bonnes, expressives. Ni trop grandes, ni trop petites, placées juste où il faut pour donner du jour et de l'air, dedans à l'habitant, et dehors, du plaisir à celui qui arrive. Elles ont été familièrement aménagées par des gens simples, et elles respirent l'honnêteté.
En bas surtout, la porte est accueillante. Elle offre un seuil de pierre très usé, où ont frotté bien des semelles, qu'ont adouci des milliers de passages calmes. Sans doute chaque nuit la pousse-t-on ; mais sa vocation singulière est de rester ouverte. Elle est la porte du midi, celle du jour, et non de l'ombre ; le vide sensible où attend le génie rustique du lieu. Car elle donne accès à une pièce vaste où règne, avec l'odeur du pain et de la cendre tiède, celle des vieux lits pleins de paille qui disent le repos tranquille et la bonté des grands sommeils après le travail.

Plus bas que la maison se tient le potager, au milieu d'un enclos de cannes. On l'arrose chichement, car les Borisols, assez haut perchés, manquent un peu d'eau. Mais il y pousse tout de même pas mal de tomates et d'oseilles, quelques pieds d'aubergines, des courgettes, et ces plantes si odorantes, le cerfeuil, le persil, la sarriette, l'estragon qui aromatisent les plats.
Le verger, de quatre pruniers, dix cerisiers, produit aussi deux ou trois corbeilles de pêches. Pas davantage. Mais il embaume le bois résineux, la gomme fraîche et la feuille fruitière. C'est moins un verger qu'un abri où l'on va flâner un moment pour manger des cerises. Cinq ou six ruches toutes tièdes y vivent assez bien, car la fleur y craque de sucre ; et le verger est si petit qu'on y sent partout le miel et la cire.
En dessous du verger, la vigne. Elle occupe un flanc de coteau bien exposé, dans la pierraille sèche, où poussent quelques amandiers, maigres, noueux.
Entre deux pinèdes, plus bas, on découvre un mamelon brun, puis des terres, et au loin deux ou trois métairies qui touchent à la plaine, au fond de laquelle serpente, le long de quelques peupliers, entre des oseraies et de grands bouquets de saules, le lit plat, caillouteux, d'une rivière toute luisante de soleil. Le matin, il en monte un peu de brume et, le soir, de calmes colonnes de fumée, quand on brûle les herbes.
Au delà, des collines bleues, que creusent des conques feuillues, où dorment un ou deux petits villages.
Enfin, très loin, au Sud, une grande table de pierre qui tombe droit en éperon et qui offre aux vents un lieu pur d'où l'on voit les Alpes et la mer, par beau temps.
Tel est le pays..."


Henri BOSCO - Le Jardin d'Hyacinthe



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