Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°996 (2025-43)

mardi 28 octobre 2025

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
Si cette page ne s'affiche pas correctement, cliquez [ici]


 
Antonio LOTTI - TEOFANE - Lascia che nel suo viso (Aria)

Pour regarder et écouter,
cliquez sur la flèche au centre de l'image...



ou cliquez [ici]

Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

Charles BAUDELAIRE



Nouvelle affiche pour La Margotte


 
Gökotta photographique
  Loge n°5


Courvières (Haut-Doubs), loge n°5
fin-septembre 2025 - début de l'automne



Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025




7h22
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025


Rougequeue noir
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025



Rosée sur Achillée
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025



Rosée sur Alchémille
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025

Potentille ansérine
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025



Achillée (à fleurs roses)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025

Rosée sur Silène enflé
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025



Hélianthème nummulaire
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025

Cirse acaule
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025






La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
mercredi 10 septembre 2025


Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025



7h59
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025

Géranium des Pyrénées
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025



Rosée et Potentille ansérine
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025



Cuivré commun
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025



Azuré sp. (une femelle)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025



Sur une fleur de Succise
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025



Azuré (Argus bleu) femelle sur une fleur de Centaurée
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025

Il existe une vingtaine d'espèces d'Azurés,
qui sont assez difficiles à reconnaître !!
J'ai trouvé une clé de détermination
que vous pouvez télécharger en

cliquant [ici]



Azuré commun mâle (Argus bleu)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025



La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 13 septembre 2025

Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 21 septembre 2025



7h36
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 21 septembre 2025



Rougequeue à front blanc (femelle ou jeune ?)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 21 septembre 2025



Azuré commun mâle (Argus bleu)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 21 septembre 2025



Azuré commun mâle (Argus bleu)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 21 septembre 2025



Azuré sp. de face
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 21 septembre 2025



La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 21 septembre 2025



Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025



7h54
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025



8h17
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025



Rougequeue noir
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025



Azuré sp. - Collier-de-Corail (?)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025



Hélianthème nummulaire
C'est la plante-hôte du papillon "Racine de Corail"

Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025








Le Souci
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025





Argus bleu mâle
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025

Ce petit papillon est dit "myrmécophile" :

"Ces azurés, qui vivent en relation avec différentes espèces de fourmis, sont connus pour leur biologie extraordinaire...
En été, la femelle pond ses oeufs sur les boutons floraux ou sur les feuilles proches.
La plante-hôte diffère selon l'espèce de papillon.
Environ une semaine plus tard, la jeune chenille éclôt et se cache dans les fleurs où, pendant trois à quatre semaines, elle dévore les étamines et les ovaires.
Après deux à trois mues, la petite chenille se laisse tomber au sol et, grâce à la secrétion chimique qu'elle dégage, attire une fourmi rouge du genre Myrmica. Cette dernière l'adopte et l'amène dans sa fourmilière.
Une fois dans la fourmilière, la chenille qui atteint à peine 4 mm de long modifie complétement son régime alimentaire : elle dévore le couvain (oeufs, larves) de son hôte ou se fait directement nourrir par les fourmis qui lui fournissent une bouillie régurgitée.
A la fin de l'automne, en même temps que les fourmis, la chenille arrête son alimentation et hiberne.
Au printemps, elle reprend ses activités et, parvenue à maturité au début de l'été, elle se chrysalide à quelques cm de la surface du nid.
Environ deux à trois semaines plus tard, le papillon éclôt et regagne l'air libre rapidement avant de déployer ses ailes et de s'envoler..."

Jean-Claude GERBER - Papillon du Jura























Devant la loge...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 27 septembre 2025





Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025





7h39
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025









Rougequeue noir femelle
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025







Rosée et Pissenlit
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025






Potentille ansérine
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025



Succise
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025




Hélianthème nummulaire
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025


Ononis - Arrête-Boeuf (à fleurs blanches)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025






Azuré - Collier de corail (?)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025



Souci
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025




Hélianthème (en contre-jour)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025



La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 28 septembre 2025

 


Suggestion de lecture :

"Ina Aroita descendit à la plage un samedi matin en quête de jolis matériaux. Elle emmena avec elle Hariti, sa fille de sept ans. Elles laissèrent à la maison Afa et Rafi, qui jouaient à même le sol avec des robots transformables. La plage n’était pas loin à pied de leur bungalow voisin du hameau de Moumu, sur la petite colline coincée entre falaises et mer de la côte est de l’île de Makatea, dans l’archipel des Tuamotu, en Polynésie française, aussi loin de tout continent qu’une terre habitable pouvait l’être – une poignée de confettis verts, comme les Français qualifiaient ces atolls, perdus dans un champ de bleu sans fin. Née à Honolulu d’un père hawaïen sous-officier et d’une mère tahitienne hôtesse de l’air, élevée dans des bases navales à Guam et à Samoa, formée dans une gigantesque université du Middle West américain, Ina Aroita avait travaillé pendant des années comme femme de ménage dans un grand hôtel de Papeete avant de parcourir cent trente milles nautiques jusqu’à Makatea pour y jardiner, y pêcher, tisser et tricoter un peu, élever deux enfants et tenter de se rappeler pourquoi elle vivait.

C’est à Makatea que Rafi Young avait fini par la rattraper. Et c’est sur cette île qu’ils s’étaient mariés et qu’ils avaient entrepris de mener une vie de famille, loin de la tristesse croissante du monde réel.

Quatre ans sur Makatea avaient convaincu Ina Aroita qu’elle ne vivait que pour goûter la présence de son lunatique mari et de leurs deux enfants, Afa, son enfant-crabe, et Hariti, sa timide danseuse. Elle faisait pousser des choses : des ignames, du taro, de l’arbre à pain, du châtaignier, de l’aubergine, de l’avocat. Elle fabriquait des choses : des sculptures en coquillages, des paniers de pandan, des cailloux peints de mandalas. De temps à autre, un des rares touristes venus en voilier visiter les légendaires ruines de Makatea ou en escalader les spectaculaires falaises achetait un objet ou deux.

Ina Aroita confectionnait ses assemblages de glaneuse dans son jardin, transformant la frange de jungle derrière son cottage restauré en musée de plein air pour un public inexistant. Des vrilles d’Homalium et de Myrsine poussaient par-dessus ses œuvres et les recouvraient de vert, tout comme la jungle de l’île ensevelissait les carcasses de machinerie rouillée et les vestiges de voie ferrée remontant à l’époque des mines de phosphate. Ce samedi-là, mère et fille ratissèrent l’estran, en quête de fortune. Le butin était abondant : coquilles de palourdes et d’escargots, carapaces de crabes, jolis morceaux de corail et d’obsidienne polis par la houle implacable. Elles franchirent les rochers éclaboussés de sel pour atteindre l’endroit où se brisaient les vagues. Partout des trésors incroyables se dissimulaient à la vue de tous. Hariti trouva une pierre plate et bleue qui scintillait quand elle la mouillait.

Maman, c’est une pierre précieuse ?

  • Bien sûr qu’elle est précieuse. Comme toi !

La fillette conclut qu’elle avait le droit de rire. Elle fourra la pierre dans un sac filet pour la rapporter à la maison. Plus tard, elles décideraient ensemble quoi faire de toutes leurs trouvailles lisses, mouchetées, brillantes.

Tout en glanant, Ina Aroita racontait à sa fille l’histoire de Ta’aroa.

Tu te rends compte ? Il a construit le monde avec les bouts de sa coquille d’œuf !

Ina avait appris cette légende de sa propre mère, à la paillote de Waikiki Beach, trois kilomètres en contrebas de Diamond Head, quand elle avait sept ans. Et à présent elle la transmettait à cette artiste de sept ans, aussi neuve qu’étrange, qui avait bien besoin de mythes d’audace créatrice. Le monde, dans toute sa profusion splendide et surprenante, était né de l’ennui et du vide. Tout commençait par l’attente et l’immobilité. L’histoire parfaite à raconter à une enfant si sombre et si anxieuse.

Ina arrivait à son passage favori, celui où Ta’aroa mobilise l’aide de tous les artistes, quand Hariti laissa échapper un cri glaçant. Ina escalada les rochers en direction de sa fille, cherchant partout le danger. Avec Hariti, il y avait toujours un danger. Ses parents biologiques étaient morts juste au moment où elle atteignait l’âge de s’en souvenir, et elle n’avait jamais oublié que le monde était perpétuellement aux aguets pour tout vous arracher.

Quel que puisse être le danger cette fois, Ina ne parvenait pas à le distinguer. Rien sur cette longue étendue de plage n’avait le pouvoir de leur faire du mal. Tout était calme à l’horizon, littéralement, tout au long du rivage incurvé et, par-delà les caps, jusqu’à la colonie fantôme de Teopoto à la pointe nord de l’île. Et pourtant la fille d’Ina, si impressionnable, restait figée sur place à gémir.

La terreur s’étendait à deux pas des petits pieds nus de Hariti. Dans un petit creux du sable gisait le cadavre d’un oiseau. Les ailes molles et repliées, les pattes écartées, la tête pendante, vaincue : un albatros, mort depuis longtemps. Et mort avant d’être adulte, car l’envergure des ailes d’un albatros adulte aurait fait deux fois la taille d’Ina Aroita. N’empêche que cet oiseau s’étendait sur la plage, presque aussi grand que Hariti.

Les parties tendres du corps s’étaient désintégrées en un contour doré sur le sable gris. Les restes pennés des ailes putréfiées ressemblaient à des feuilles de palmier séchées. Deux grands bâtons – les humérus de l’animal – saillaient des clavicules vides. La silhouette luttait encore pour se relever et s’envoler.

Un bout de sternum et les fines bandes brunes de côtes friables recouvraient ce qui restait de l’abdomen. À l’intérieur de cette cage thoracique, invulnérables à la décomposition, nichaient deux poignées de morceaux de plastique.

Hariti hurla de nouveau et projeta du sable sur cette chose morte à grands coups de pied. Elle fit un pas dégoûté vers la charogne, comme pour en piétiner les restes, les réduire en poussière et les mêler à la plage. Sa mère la tira en arrière, trop fort. Mais le choc d’être brusquée et enserrée mit fin aux cris de la fillette.
Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Pourquoi y a ce machin à l’intérieur ?
Elle posa ces questions en anglais, une habitude nouvelle qu’Ina Aroita s’efforçait de briser.

Il a mangé un truc qu’il n’aurait pas dû, répondit-elle en français.

  • Tu veux dire, de la malbouffe ?

  • Oui.

  • Pourquoi ? Pourquoi il a mangé de la malbouffe, maman ? C’est un oiseau. Les oiseaux mangent de la bonne bouffe.

  • Il s’est trompé.

Chaque réponse d’Ina rendait le monde plus terrifiant. La petite fille enfouit sa joue mouillée contre la cuisse nue de sa mère.

C’est flippant, maman. Fais-le partir.

  • C’était un être vivant, Hariti. On devrait lui offrir un bel enterrement.

L’idée séduisit la fillette, qui adorait à la fois les rituels et farfouiller dans le sable. Mais alors que Hariti commençait à jeter sur le cadavre des poignées de corail et de coquillages effrités, Ina Aroita l’interrompit de nouveau. Ina plongea la main dans la poitrine de l’oiseau pourrissant et en retira deux bouchons et un téton de bouteille, le tube noir d’un étui de pellicule photo qui devait avoir au moins quinze ans, un briquet jetable, plusieurs mètres de monofilament emmêlé, et un bouton en forme de pâquerette. Elle balança ce butin coloré dans leur sac résille, avec le reste de leur pêche miraculeuse.

Nous pouvons faire quelque chose avec ceux-ci”, dit-elle en français.

Mais elle ne voyait vraiment pas quoi.

Elles façonnèrent une tombe en forme de monticule rond et lisse. Hariti voulait la surmonter d’une croix, comme celles des deux cimetières de l’île. Alors elles en confectionnèrent une avec des branches d’hibiscus et la plantèrent dans le sable. Puis elles bordèrent le monticule de coquilles de limaces vertes et de petits cailloux jaunes.

Dis une prière, maman.”

Ina hésita sur le choix de la langue. Cet oiseau égaré pouvait très bien être venu de l’Antarctique, via l’Australie ou le Chili. Il avait passé presque toute sa vie sur l’eau. Ina dit quelques mots en tahitien, parce que ni le français ni l’anglais ne lui semblaient appropriés, et qu’elle connaissait trop mal les diverses nuances de la langue des Tuamotu pour dire quoi que ce soit de pertinent.

Un quart d’heure après cette brève cérémonie, la fille d’Ina gambadait de nouveau jusqu’aux vagues et dénichait de nouveaux joyaux, comme si la mort par ingestion de plastique n’était qu’un mythe indéchiffrable parmi tant d’autres, aussi mystérieux qu’un dieu niché dans un œuf tournoyant avant le commencement du monde..."


Richard POWERS - Un jeu sans fin


Voir la liste des anciens numéros du"Trochiscanthe nodiflore" (les archives) : cliquez [ici]

Site internet : Rencontres sauvages

Me contacter : pascal@pascal-marguet.com

Calendrier 2025 : Pour le télécharger directement au format pdf (1300 ko), cliquez [ici]

 

Pour vous désinscrire, vous pouvez m'envoyer un e-mail (en répondant à ce message) avec pour objet "désinscription",

ou en cliquant

[ici]

Rejoignez-moi sur "FaceBook" en cliquant sur le lien suivant :

[http://www.facebook.com/marguet.pascal.1654]

Rejoignez-moi sur "Instagram" en cliquant sur le lien suivant :

[https://www.instagram.com/marguet_pascal/]