Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°994 (2025-41)

mardi 14 octobre 2025

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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GF HANDEL - Concerto pour Hautbois

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Et le soleil, après ce nouvel orage violent entre à flots dans ma chambre, si abondamment que l'on pourrait vraiment imaginer y voir dans chaque recoin un bonheur en or massif. Je suis riche et libre, et, respirant profondément, je revis en rêve chaque seconde de l'après-midi. le n'ai plus aucune envie de sortir aujourd'hui. Je veux m'abandonner à de doux rêves et, de leur éclat, comme de guirlandes pour t'accueillir, parer ma chambre. Je veux emporter dans ma nuit la bénédiction de tes mains sur mes mains et mes cheveux. Je ne veux parler à personne pour ne pas gaspiller l'écho de tes paroles qui tremble tel un émail sur les miennes et enrichit leurs harmonies, et une fois le soleil couché, je ne veux voir brûler aucune lumière pour allumer au feu de tes yeux mille douces offrandes...
Je veux m'élever en toi comme la prière de l'enfant dans l'éclatante allégresse du matin, comme la fusée parmi les astres solitaires. Je veux être toi. Je rejette les rêves qui t'ignorent et les désirs que tu ne peux ni ne veux exaucer. Je ne veux rien faire que te louer, ni soigner aucune fleur si elle ne te pare pas; je ne veux pas saluer un oiseau ignorant le chemin de ta fenêtre, ni boire à un ruisseau n'ayant pas goûté à ton reflet. Je ne veux pas aller dans un pays que tes rêves, tels des thaumaturges étrangers, n'auraient pas visité, ni habiter dans une cabane où tu ne te serais jamais reposée. Je ne veux rien savoir du temps qui t'as précédée dans mes jours, ni des êtres qui y demeurent.

                                    Rainer Maria RILKE - Lettre à Lou Andréas Salomé



 
Foulque macroule, Vipère péliade
et Papillons...

Courvières, Frasne, La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
fin-juillet et août 2025



Au bord de l'étang
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
jeudi 31 juillet 2025


Foulque macroule : la femelle
(aux taches blanches sur la tête)

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
jeudi 31 juillet 2025

Toilette
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
jeudi 31 juillet 2025

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
jeudi 31 juillet 2025

Au bord de l'étang
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
jeudi 31 juillet 2025



Bourdon sur une fleur de Cirse vulgaire
Boujailles (Haut-Doubs)
mercredi 6 août 2025



Epilobe sp. (à fleurs blanches)
Boujailles (Haut-Doubs)
mercredi 6 août 2025

Epilobe hirsute
Boujailles (Haut-Doubs)
mercredi 6 août 2025



Angélique
Boujailles (Haut-Doubs)
mercredi 6 août 2025

Mélilot
Boujailles (Haut-Doubs)
mercredi 6 août 2025




Vergerette annuelle
Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025



Oeillet superbe
Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025


Oeillet superbe (blanc !)
Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025

Citron sur une fleur d'Eupatoire chanvrine
Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025

Paon de jour
Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025

Oeillet superbe
Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025



Feuille de Drosera
(plante carnivore)

Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025



Oeillet superbe
Frasne (Haut-Doubs)
vendredi 8 août 2025



Bourdon sur une fleur de Bourrache
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
dimanche 10 août 2025



Linaire commune
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
dimanche 10 août 2025



Abeille domestique sur une fleur de Knautie
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
dimanche 10 août 2025



Laitue serriole
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
mercredi 13 août 2025



Laiteron maraicher
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
mercredi 13 août 2025



Bourdon sur une fleur de Potimarron
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
mercredi 13 août 2025



Bourrache
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
mercredi 13 août 2025

Faucheux
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
samedi 16 août 2025



<image recadrée>



Criquet
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
dimanche 17 août 2025



Véronique
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
dimanche 17 août 2025



Ariane ou Nemusien
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
dimanche 24 août 2025



Ariane
Courvières (Haut-Doubs), Champ-Margot
dimanche 24 août 2025



Abeille domestique sur une fleur de Cirse laineux
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 24 août 2025



Jeune Lézard agile
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 24 août 2025



Paon de jour

Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 24 août 2025



Bourdon et Hespérie sur une fleur de Succise
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 24 août 2025




Lézard vivipare
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 24 août 2025







Bourdon et Paon de jour sur une fleur de Succise
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 24 août 2025





Citron sur une fleur de Succise
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 24 août 2025



Véronique
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025





Géranium Herbe-à-Robert
Bouverans (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025





Vipère péliade mélanique
Bonnevaux (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025





Vipère péliade mélanique
Bonnevaux (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025
<image recadrée>



Epilobe hirsute

Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025



Cirse vulgaire
Bonnevaux (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025





Feuille de Massette
Bonnevaux (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025





Tabac d'Espagne sur une fleur de Succise
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025





Citron sur une fleur de Succise
Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025




Frasne (Haut-Doubs)
dimanche 31 août 2025




Suggestion de lecture :

"DES FORETS ANIMALES

ET DES MONTAGNES MARINES


Combien d'arbres faut-il pour faire une forêt ? Pour mériter ce nom, selon les Nations Unies, une forêt doit faire au moins un demi-hectare, avec un couvert d'au moins 10% de sa superficie, être large de 20 mètres minimum et abriter des arbres hauts de cinq mètres. Naturellement cette définition, comme toutes les entreprises technocrates, échoue à lui donner sa pleine dimension.

Car quand on pense forêt, on pense arbres, buissons et fougères, certes. Mais aussi insectes, bêtes sauvages, peur et mystère ; on pense au vent agitant les branches, on pense ouverture lumineuse des clairières ; on pense subsistance, cabanes en bois, feu, pièges et gibier, cueillette de baies dans un panier en osier. On pense période de reproduction, brame du cerf, meutes de loups, jappement des chevreuils et flûte plaintive du petit-duc. La forêt, c'est aussi tout ce qu'on devine sans jamais l'apercevoir, des bruissements dans les fourrés et la brusque conscience d'être inadaptée, de laisser des traces grossières, de dévaster les délicates sentes tracées par les cheminements d'êtres infiniment plus discrets (à part peut-être les sangliers), bref, de se révéler d'un étonnant manque de subtilité.

Hélas, nous ne voyons pas la nuit et notre odorat est trop faible pour venir compenser ce défaut visuel, nos poils ne remplissent plus depuis longtemps leur fonction d'isolant. Atrophiées, nos dents désormais mastiquent à peine, et si les signaux d'alerte, de peur et de fuite, fonctionnent encore, nos muscles, dégénérés par le confort moderne, peinent à y répondre. Nous donner ce sentiment de ne pas être équipé, de ne pas être à sa place, de plus en plus rare au fur et à mesure que l'être humain étend son emprise sur le monde et se munit de béquilles technologiques, nous donner ce sentiment est probablement ce qui rend aujourd'hui un lieu vraiment singulier.

L'espace sauvage n'occupe plus qu'un petit quart de la superficie de la Terre. Il y a un siècle, c'était 85%. Le monde rétrécit. Et dans ce resserrement, la forêt est un des derniers confins, une des dernières frontières modernes de l'inexploré.

La construction de routes asphaltées au milieu des selves tropicales, l'appétit féroce des hommes pour le profit, la république du soja et les puissants lobbies de l'élevage, du béton et de l'énergie font de la déforestation une des plaies majeures de notre siècle ; et la forêt, petit à petit, se voit à son tour anthropisée, soumise aux intérêts destructeurs de ces drôles de bestioles à deux pattes et à la sensibilité réduite, qui s'imaginent conquérir le monde en oubliant qu'ils en font partie.

Mais saviez-vous qu'il existe d'autres forêts, intouchables et intouchées ? Des lieux à la beauté époustouflante et ignorée, à l'instar de ces forêts vierges créant leur propre climat dans des gouffres vertigineux, à 200 mètres de profondeur, au sud de la Chine ? J'en parlais dans un précédent livre, y voyant déjà « une invitation à plonger sous la surface des choses, à rendre palpable l'invisible en décadrant nos perspectives et à explorer, par une attention renouvelée, ces espaces où subsiste une part de beauté ».

Là, au sol, des plantes d'ombres grimpent jusqu'à hauteur d'épaules. Les arbres, tendus vers le puits de lumière, culminent à 40 mètres. Comme dans le Voyage au centre de la Terre de Jules Verne, avec sa mer souterraine peuplée de poissons inconnus, les scientifiques imaginent déjà y découvrir de nouvelles espèces. Alors le cœur bondit de joie et se serre dans le même mouvement, tant on connaît le caractère saccageur de la modernité. Et l'on songe qu'il vaudrait parfois mieux ne rien dire de ces découvertes miraculeuses dont on peut gager qu'elles signent leur propre mort en dévoilant leurs charmes et leur intérêt.

Je pense toujours avec émotion à Elam Harnish, surnommé Radieuse Aurore dans le roman éponyme de Jack London, découvrant un filon d'or dans son ranch paradisiaque et se hâtant de l'oublier, choisissant de le laisser là où il est sans un souffler mot à personne. Nombre de pays ont payé de la vie de leurs populations et de leurs cultures l'exploitation des « richesses » de l'or jaune, de l'or noir, de l'or vert, de l'or blanc. La malédiction du pétrole, de l'hévéa ou du diamant. Hélas on est incapable, quand il le faudrait, de s'abstenir, de se taire, de s'empêcher, de ne rien faire.

Mais je m'égare déjà, tirant tous les fils avant même d'avoir dévoilé mon sujet. Montaigne écrivait ainsi que son style, fait de fantaisies et de bigarrures, possédait « une merveilleuse grâce à se laisser ainsi rouler au vent, ou à le sembler ». Passant d'une idée à une autre, déroulant la pelote de ses réflexions et progressant par associations d'idées, laissant le soin au lecteur de le suivre dans les méandres de sa pensée, il revendiquait le droit à la digression et précisait : « Je m'égare, mais plutôt par licence que par mégarde. » Comme lui, « j'aime l'allure poétique, à sauts et à gambades », qui, après quelques circonvolutions, nous ramène à ces autres forêts, intouchables et intouchées, que je mentionnais. Dont, précisément, on voudrait ne rien dire pour que personne n'ait l'idée d'aller les exploiter, mais dont il faut plus que jamais parler pour les protéger.

Ce ne sont pas des forêts végétales, comme on a coutume de les imaginer et comme les définissent les Nations Unies, mais des forêts animales, composées par des organismes vivants dotés d'un pied et de tentacules : le corail.

Ces forêts existent partout sur Terre. Ou plutôt partout où il y a des mers et des océans, soit plus des deux tiers du globe, sous la surface. Des forêts animales marines. Et je vous prie sincèrement de ne pas croire qu'on les appelle forêt uniquement pour le plaisir de l'analogie, ou pour faire tinter la corde sensible des « nouveaux récits ». Non, en réalité, ces forêts-là n'usurpent pas leur nom. Elles ne sont pas si différentes de celles qu'on connaît, elles en partagent nombre de similarités. Voyez plutôt. Détendez-vous, prenez une longue inspiration. Vous vous apprêtez à faire un voyage de toute beauté : Under the Pole* vous emmène plonger..."

* Under the Pole (UTP) est le programme d'exploration sous-marine qui m'a invitée à bord du Why, leur voilier.

Corinne MOREL DARLEUX - Du fond des océans les montagnes sont plus grandes


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