Mardi 30 octobre 2007
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Bouquetins et Cie ...

Creux du Van
(Neuchâtel, Suisse)


Dimanche 7 octobre 2007

Rêve de Forêt.

La troupe de Bouquetins (en partie : il y en avait 17 !).

Portrait cadré serré.

Pelage d'une étagne (la femelle du Bouquetin).

L'oeil.

ça broute !
Ou comment fabriquer le fameux "Bézoard" !

Allaitement.

Portrait d'une étagne.

Portrait d'un petit (de face).

...et de profil.

Forêt profonde (vue d'en haut), c'est une des plus belles "futaies jardinées" du Jura.
C'est ici que le dernier ours suisse a été tué (vers 1870).

Mésange noire à la cime d'un épicéa.

Etagne au repos au bord de la falaise.

Rougequeue noir femelle dans la falaise.

J'ai aussi observé ce jour, un Tichodrome échelette dans la falaise
mais les images ne rendent pas suffisamment bien (il était assez loin!).

Vous pouvez voir des meilleures images de cet oiseau (prises l'an dernier),
sur la newsletter n°42,

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Un petit texte :

"Archibald Quartier

Mont d'Or, Creux du Van, ces mâchoires qui mordent le ciel...
Quel était le titre exact, la fonction qu'occupait Archibald Quartier? Responsable de la chasse... de la faune, plutôt, dans le canton de Neuchâtel. Une évocation du Jura ne serait pas complète, si l'on ne citait pas ce personnage.
C'est le Creux du Van qui m'y amène...
Au passage, pardon à tous ceux que j'oublie, que j'omets. Pardon à Lermite, aux frères Jacquot, luthiers aux Bayards, à Jules et Jenny Humbert-Droz... Ils sont présents tout de même, comme tous ceux qui ont fait ce pays, ouvriers minutieux, paysans taciturnes ou bavards, bûcherons têtus. Comme ces femmes du passé, en robe noire et fanchon, dix gosses autour d'elles, à l'ouvrage du matin au soir.
Je les sens tous vivants encore, sur la peau de nos montagnes, dans chaque brin d'herbe, dans chaque pierre.
Archibald, je l'ai côtoyé parfois. Il nous a quittés, cela doit faire une dizaine d'années. La première chose qui me vient à l'esprit, quand je tente de me le remémorer, c'est sa voix, puissante, et son accent ! Un accent neuchâtelois plus que typique : le prototype même de cet accent ! Avec des "é" largement ouverts et prolongés, des "eu" interminables...
Sa malice aussi...
Autant qu'il m'en souvienne, il était grand, athlétique. Coutumier des coups de gueule et des actions d'éclat.
La dernière fois que j'ai entendu parler de lui, il s'était exposé en place publique, à Neuchâtel, presque nu dans une baignoire remplie d'eau et de tourbe. Il voulait ainsi ridiculiser un promoteur, qui projetait d'enlaidir, par un énorme établissement thermal, la jolie vallée de la Sagne. La tourbe, selon ce personnage, avait des vertus extraordinaires, et permettait à la peau de retrouver sa jeunesse ! Archibald avait passé une partie de la journée à "goger" (macérer...). Puis, sortant de son bain, il avait fait constater l'absence de miracle à des journalistes hilares :
- Alors, est-ce que j'ai rajeuni ? Mais non, j'ai toujours quatre-vingts ans ! Vous voyez bien que ce Monsieur est un imposteur !
Archibald avait passé son existence à veiller avec amour sur tout ce qui respirait dans les forêts neuchâteloises. Il devait connaître par leur prénom le moindre bouquetin du Creux du Van, le plus humble chevreuil. Partisan de la diversité des espèces, c'est lui qui avait été à l'origine de la réintroduction du lynx dans nos régions :
- Le plus beau jour de ma vie, c'est quand on a ouvert la cage, et qu'on a vu cet animal filer comme l'éclair, disparaître dans les buissons !
Nostalgique du temps, pas si lointain, où les loups et les ours hantaient nos bois, il avait conçu un stratagème, pour forcer la main des autorités...
- Si j'avais pu les convaincre que les ours étaient d'abord revenus de façon naturelle, il m'aurait été plus facile, ensuite, de pouvoir remettre officiellement quelques individus...
Il était donc allé chercher, à la Fosse aux Ours, à Berne, quelques excréments de cet animal. Puis il était monté secrètement au pied du Creux du Van, du côté de la Ferme Robert. Là, dans la neige d'un premier printemps, il avait tracé une piste, imitant les pas du plantigrade, et déposé les déjections bien en évidence :
- C'était au bord d'un chemin ! Il y passait tout le temps des forestiers, des garde-chasse ! Inévitablement, on devait découvrir cette preuve du retour de la bête ! On m'aurait appelé, j'aurais ameuté des spécialistes... Et le tour était joué !
Il a plu pendant la nuit, il y a eu un coup de redoux, tout à fondu avant que vienne âme qui vive... Nous n'avons toujours pas d'ours dans le voisinage...
"

Pierre BICHET et Michel BUHLER - JURA


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