Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°727 (2020-28)

mardi 14 juillet 2020

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Riccardo BROSCHI - Chi non sente

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Un nouveau poster pour la "Margotte"...

des images issues de mes observations,
pendant le confinement :

  Confinement n°4 :






Petites bêtes du printemps

Coccinelle
et Cie...

Courvières (Haut-Doubs)
mai et juin 2020



Petite Tortue
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
jeudi 21 mai 2020

Cloporte
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 21 mai 2020


Coccinelle à sept points
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 27 mai 2020


La Coccinelle

Elle me dit : « Quelque chose

Me tourmente. »
Et j’aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.

J’aurais dû, — mais, sage ou fou,

À seize ans, on est farouche, —

Voir le baiser sur sa bouche

Plus que l’insecte à son cou.

On eût dit un coquillage ;

Dos rose et taché de noir.

Les fauvettes pour nous voir

Se penchaient dans le feuillage.

Sa bouche fraîche était là ;

Je me courbai sur la belle,

Et je pris la coccinelle ;

Mais le baiser s’envola.

« Fils, apprends comme on me nomme, »

Dit l’insecte du ciel bleu,

« Les bêtes sont au bon Dieu,

Mais la bêtise est à l’homme. »

Victor Hugo

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 27 mai 2020

Tipule
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 28 mai 2020

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 28 mai 2020

Boeuf et mouches
Courvières (Haut-Doubs), loge5

samedi 30 mai 2020

Un "Charançon" et un "Chrysomèlidae - Oreina menthastri (?)" (qui se nourrit de Rumex)
Courvières (Haut-Doubs), loge5

samedi 30 mai 2020

Accouplement de Tipules
Courvières (Haut-Doubs), loge5

samedi 30 mai 2020

Panorpe ou "Mouche-Scorpion" femelle
Courvières (Haut-Doubs), loge5

samedi 30 mai 2020


Nacré
Courvières (Haut-Doubs), loge5

samedi 30 mai 2020

Accouplement de Punaise arlequin - Graphosoma italicum
Sa coloration vive avertirait les prédateurs de son goût désagréable...
Courvières (Haut-Doubs), loge5

samedi 30 mai 2020

Courvières (Haut-Doubs), loge5
dimanche 31 mai 2020

Sphinx du Troêne - Sphinx ligustri
Courvières (Haut-Doubs), loge5

lundi 1er juin 2020



Lygaeus saxatilis
Courvières (Haut-Doubs), loge5

lundi 1er juin 2020


Courvières (Haut-Doubs)

samedi 13 juin 2020

Au repos sous une fleur de Coquelicot
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 13 juin 2020
<image recadrée>


Tégénaire femelle
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 14 juin 2020

Tégénaire femelle,
à la sortie de son abri...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 14 juin 2020

Courvières (Haut-Doubs)
mardi 16 juin 2020

Gazé - Aporia crataegi sur une fleur de Chardon défloré
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5

mardi 16 juin 2020

Bourdon
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5

mardi 16 juin 2020

Escargot
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 16 juin 2020

Oeil
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 16 juin 2020

Escargot mangeant... une feuille de Tanaisie
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 16 juin 2020

Escargot
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 16 juin 2020

Coccinelle...
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 18 juin 2020

... et sa larve
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 18 juin 2020

Abeille
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 18 juin 2020

Cercope sanguin - Cercopis vulnerata
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 18 juin 2020

Opilion
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 18 juin 2020

Scolyte - Ips sp.
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 19 juin 2020

Limace
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 19 juin 2020

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 19 juin 2020

Limace sur la rhubarbe
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 19 juin 2020

Cercope sanguin - Cercopis vulnerata
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 19 juin 2020

Phyllopertha horticola
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 19 juin 2020

Charançon
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 19 juin 2020

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 19 juin 2020

Sur une Gentiane jaune
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 20 juin 2020

Petite Tortue sur une Knautie
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 20 juin 2020

Je cherche son nom... :

Une "Guêpe maçonne" du genre Odynerus (?),

Pour en savoir, plus

cliquez [ici]

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 20 juin 2020

Une autre Coccinelle... - Anatis ocellata (?)
Courvières (Haut-Doubs), loge5

samedi 20 juin 2020

[A suivre...]




Suggestion de lecture :

" 1

L'automne commence et les arbres se colorent de jaune, de rouge, de brun ; la petite ville d'eaux, dans son joli vallon, semble cernée par un incendie. Sous le péristyle, des femmes vont et viennent et s'inclinent vers les sources. Ce sont des femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants et elles espèrent trouver dans ces eaux thermales la fécondité.

Les hommes sont ici beaucoup moins nombreux parmi les curistes, mais on en voit pourtant, car il paraît que les eaux, outre leurs vertus gynécologiques, sont bonnes pour le coeur. Malgré tout, pour un curiste mâle, on en compte neuf de sexe féminin, et cela met en fureur la jeune célibataire qui travaille ici comme infirmière et s'occupe à la piscine de dames venues soigner leur stérilité !

C'est ici qu'est née Ruzena, elle y a son père et sa mère. Echappera-t-elle jamais à ce lieu, à cet atroce pullulement de femmes ?

On est lundi et la journée de travail approche de sa fin. Plus que quelques grosses bonnes femmes qu'il faut envelopper dans un drap, faire s'étendre sur un lit de repos, auxquelles il faut essuyer le visage, et sourire.

« Alors, vas-tu téléphoner ? Demandent à Ruzena ses collègues ; l'une est une plantureuse quadragénaire, l'autre est plus jeune et maigre.

  • Et pourquoi pas ? Fait Ruzena.

  • Allez ! N'aie pas peur ! réplique la quadragénaire, et elle la conduit derrière les cabines du vestiaire où les infirmières ont leur armoir, leur table et leur téléphone.

  • C'est chez lui que tu devrais l'appeler, observe méchamment la maigre, et elles pouffent toutes les trois.

  • Je connais le numéro du théâtre », dit Ruzena quand le rire s'est apaisé.


2

Ce fut une vilaine conversation. Dès qu'il entendit la voix de Ruzena dans l'appareil, il fut épouvanté.

Les femmes lui faisaient toujours peur ; aucune, pourtant, ne le croyait, et elles ne voyaient dans cette affirmation qu'une boutade de la part d'un homme soucieux de plaire.

« Comment vas-tu ? Demanda-t-il.

  • Pas très bien, répondit-elle.

  • Qu'est-ce qu'il y a ?

  • Il faut que je te parle », dit-elle, pathétique.

C'était bien ce ton pathétique qu'il attendait avec effroi depuis des années.

« Quoi ? » fit-il d'une voix étranglée.

Elle répéta : « Il faut absolument que je te parle.

  • Qu'est-ce qui se passe?

  • Quelque chose qui nous concerne tous les deux. »

Il était incapable de parler. Au bout d'un instant, il répéta : « Qu'est-ce qui se passe ?

  • J'ai un retard de six semaines. »

Il dit en faisant un gros effort pour se maîtriser :

« Ce n'est sans doute rien. Ça arrive quelquefois et ça ne veut rien dire.

  • Non, cette fois-ci, c'est bien ça.

  • Ce n'est pas possible. C'est absolument impossible. En tout cas, ça ne peut pas être de ma faute. »

Elle était vexée. « Pour qui me prends-tu, s'il te plaît ! »

Il craignait de l'offenser, car elle lui faisait peur : « Non, je ne veux pas te froisser, c'est idiot, pourquoi voudrais-je te froisser, je dis seulement que ce ne peut pas être arrivé avec moi, que tu n'as rien à craindre, que c'est absolument impossible, physiologiquement impossible.

« Dans ce cas, c'est inutile, dit-elle, extrêmement blessée. Excuse-moi de t'avoir dérangé. »

Il craignait qu'elle ne raccrochât. « Mais non, pas du tout. Tu as bien fait de me téléphoner ! Je t'aiderai volontiers, c'est certain. Tout peut certainement s'arranger.

  • Que veux-tu dire, s'arranger ? »

Il se sentit gêné. Il n'osait pas appeler la chose par son vrai nom : « Eh bien... oui... s'arranger.

  • Je sais ce que tu veux dire, mais n'y compte pas ! Oublie cette idée. Même si je devais gâcher ma vie, je ne le ferai pas. »

De nouveau, il fut saisi de frissons, mais cette fois-ci il prit timidement l'offensive : « Alors, pourquoi me téléphones-tu, puisque tu ne veux pas me parler ? Veux-tu discuter avec moi ou as-tu déjà pris une décision ?

  • Je veux discuter avec toi.

  • Je vais venir te voir.

  • Quand ?

  • Je te préviendrai.

  • Bon.

  • Alors, à bientôt.

  • A bientôt. »

Il raccrocha et regagna la petite salle où se trouvait son orchestre.

« Messieurs, la répétition est terminée, dit-il. Cette fois, je n'en peux plus. »


3

Quand elle raccrocha l'écouteur, elle était rouge d'excitation. La façon dont Klima avait accueilli la nouvelle l'offensait. D'ailleurs, elle était vexée depuis pas mal de temps.

Voici deux mois qu'ils avaient fait connaissance, un soir que le célèbre trompettiste se produisait avec sa formation dans la ville d'eaux. Le concert avait été suivi d'un raout auquel elle avait été conviée. Le trompettiste l'avait distinguée entre toutes et il avait passé la nuit avec elle.

Depuis, le trompettiste n'avait pas donné signe de vie. Elle lui avait adressé deux cartes postales avec ses salutations, et il ne lui avait jamais répondu. Un jour qu'elle était de passage dans la capitale, elle lui avait téléphoné au théâtre où, à ce qu'elle avait appris, il répétait avec sa formation. Le type qui lui avait répondu l'avait invitée à se faire connaître et lui avait dit ensuite qu'il allait chercher Klima. Quand il était revenu, quelques instants plus tard, il avait annoncé que la répétition était terminée et que le trompettiste était parti. Elle s'était demandé si ce n'était pas une façon de l'éconduire et elle en avait conçu un dépit d'autant plus vif qu'elle redoutait déjà d'être enceinte.

« Il prétend que c'est physiologiquement impossible ! C'est magnifique, physiologiquement impossible ! Je me demande ce qu'il va dire quand le petit viendra au monde ! »

Ses deux collègues l'approuvaient chaleureusement. Quand elle leur avait annoncé, dans la salle saturée de vapeur, qu'elle avait vécu la nuit passée des heures indescriptibles avec l'homme célèbre, le trompettiste était aussitôt devenu le bien de toutes ses collègues. Son fantôme les accompagnait dans la salle où elles se succèdaient et, prononçait-on quelque part son nom, elles riaient sous cape, comme s'il sagissait d'une personne qu'elles connaissaient intimement. Et quand elles avaient appris que Ruzena était enceinte, elles avaient été envahies d'un étrange plaisir, car depuis il était physiquement présent avec elles dans les entrailles de l'infirmière et elles caressaient l'espoir qu'il n'en sortirait jamais.

La quadragénaire lui tapotait les omoplates : « Voyons, voyons, petite, calme-toi ! J'ai quelque chose pour toi. » Puis elle ouvrit devant elle le numéro d'un illustré, plutôt malpropre et chiffonné : « Regarde ! »

Toutes trois contemplaient la photographie d'une jeune et jolie brune campée sur une estrade avec un microphone devant les lèvres.

Ruzena tentait de déchiffrer son destin sur ces quelques centimètres carrés.

« Je ne savais pas qu'elle était si jeune, fit-elle, pleine d'appréhensions.

- Allons donc ! sourit la quadragénaire. C'est une photo d'il y a dix ans. Ils ont tous les deux le même âge. Cette femme-là n'est pas une rivale pour toi ! »..."

Milan KUNDERA - La valse aux adieux



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