Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°652 (2019-02)

mardi 8 janvier 2019

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Rossini - La Gazza ladra
Ouverture

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Pie, Moineaux et Mésanges

Courvières (Haut-Doubs)
décembre 2018



Moineau domestique mâle
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 1er décembre 2018

Mésange charbonnière
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 15 décembre 2018

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 15 décembre 2018
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Courvières (Haut-Doubs)
samedi 15 décembre 2018

Mésange bleue
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 15 décembre 2018

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Couple
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 15 décembre 2018

Femelle
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Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018

Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018


Pie
Courvières (Haut-Doubs)

mardi 25 décembre 2018



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Pie
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018

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Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018

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Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018

Mésange bleue
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018

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Saut
Courvières (Haut-Doubs)

mardi 25 décembre 2018

Pie se grattant
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018

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Courvières (Haut-Doubs)
mardi 25 décembre 2018


Mésange charbonnière
(déjà vue...)
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 28 décembre 2018





Suggestion de lecture :

"Les plaisirs d'hiver en Franche-Comté


Voilà l'hiver qui s'en va ; voilà l'hiver qui f... le camp ! C'est le moment de le regretter, d'autant qu'il n'a pas été par trop dur aux pauvres gens. Au cours d'un de ces beaux jours de gelée qu'il a fait, j'ai eu l'occasion, un dimanche, de passer devant un endroit où l'on patinait et cela m'a rappelé un des sports favoris de mon enfance.

A vrai dire, depuis quelques années, il n'y a plus d'hiver ; à peine voit-on la neige apparaître qu'elle s'en va presque aussitôt. Les saisons, comme on dit, sont pourries, et, ce qu'il y a de rageant, c'est que, comme conséquence, la vigne ne donne guère et le raisin ne mûrit pas. Combien désolant pour les excellents Rabelaisiens, amateurs de la purée septembrable !


Mais où sont les neiges d'antan ?


Dirait aujourd'hui, avec nous, le bon vieux poète François Villon, gai compaing, coquillart, et mâitre ès arts de « beuveries et gallantises ».


Ceux de ma génération se souviennent tous d'avoir entendu à la veillée le vieux briscard, ayant fait la campagne d'Afrique, parler des « chacails » quand ce n'était pas des « chacaux », des « l'hyènes » et des « raquins ». Il y avait aussi, pour finir, la terrifiante histoire du nègre qui pissait du feu.

Certains, bien renseignés sans doute, interrompaient le narrateur pour lui faire remarquer qu'il n'était pas absolument nécessaire d'aller en Afrique pour trouver ça.

Cependant, nous autres gosses qui n'entendions malice à ces discussions d'un ordre particulier, rêvions de jets de flamme, surtout quand, sortis dehors pour l'évacuation obligatoire avant de gagner les draps, nous observions que c'était gelé sitôt tombé à terre et qu'à l'encontre du nègre fabuleux, nous lâchions, non pas du feu, mais de la glace.

Que c'était dur de sortir du lit le matin ! On hasardait un pied qu'on rentrait bien vite ; encore une minute de gagnée ; et puis, c'était la plongée dans l'atmosphère glaciale, la ruée sur les vêtements dont on emportait la plus grosse partie sous le bras pour aller achever la toilette devant le grand poêle de fonte allumé par la maman.

La soupe ou le café au lait avalé, on allait mettre le nez dehors, prendre contact avec la neige, car on pouvait compter sur trois beaux mois de neige et de gelée.

Selon la température, on pouvait espérer une journée de glissade ou de bataille. Dire que l'on préférait l'une à l'autre serait blaguer.

Mais si la neige se tassait bien, si le temps était doux, quatre camarades n'étaient pas plus tôt réunis qu'il y avait déjà deux camps et que les hostilités s'engageaient.

Au fur et à mesure des arrivées, les deux troupes peu à peu grossissaient, chacun allant où le portait son instinct ; quelquefois la partie haute du village faisait la guerre au village bas ; dans d'autres circonstances c'étaient les places occupées à l'école ou la sympathie inspirée par le chef qui décidait tel combattant à s'engager sous telle bannière plutôt que sous telle autre.

On se paumait la g.... figure en conscience, et le jeu n'allait jamais sans qu'il s'en trouvât, vers la fin de la journée, un ou deux au moins d'éclopés. Au demeurant, les caractères perçaient déjà sous les écorces. Un tel, sur le point d'être pris par les adversaires, eût changé de chaussettes, d'autres, au contraire, fermes dans leur foi, ancrés dans leurs convictions, se seraient fait frotter la peau jusqu'à ce que l'épiderme en fût usé et auraient « bouffé » de la neige jusqu'à en crever plutôt que de s'avouer vaincus et de se rendre.

Quelles revanches ils prenaient quand ils pouvaient pincer un adversaire ! Heureusement que les sautes de température nous obligeaient à varier les jeux, sans quoi les haines seraient nées infailliblement avec de tels tempéraments, nobles et beaux dans leur altière intransigeance.

Les beaux jours de gel, quand le froid nous pinçait les oreilles, nous bleuissait le net et nous faisait serrer les fesses, on établissait des glissades.

Mais pour avoir le droit de s'élancer sur la voie de glace, laborieusement établie, on devait montrer patte blanche ; je veux dire qu'il fallait, devant un comité sévère, exhiber le dessous de ses semelles. Selon la grosseur des clous et la qualité du ferrage, on était admis ou exlu, et c'étaient de belles colères à la maison quand le père parlait de garnir de cuir le dessous des sabots et de belles ruses pour tenter d'éviter l'opération ou de l'annihiler par des procédés aussi illégaux que secrets.

Pour peu qu'il se trouvât dans le village des rues en pente, elles n'étaient bientôt plus abordables aux simples mortels et surtout aux vieux qui risquaient à chaque instant d'y piquer la bûche, au grand dam de leur derrière. Nous goûtions d'ailleurs (cet âge est sans pitié) un plaisir sans mélange à les voir agiter vainement les bras comme pour essayer de se raccrocher à quelque chose et s'étaler les quatre fers en l'air en sacrant de tous leurs poumons contre les polissons, les chameaux d'enfants qui rendaient si impraticables les chemins du pays.

D'autres fois, on utilisait le revers d'une colline dont la pente se trouvait à l'hivernage.

Les plus « rupins » avaient des « leues » ou petits traîneaux, ce qu'aujourd'hui les gens chics qui font du sport dénomment des luges. A trois ou quatre, on prenait place sur ces véhicules primitifs et étroits qu'un des plus forts dirigeait avec les pieds, et... glisse la galère !

Si l'on versait, ma foi, on se ramassait ! Quant aux autres, pour mieux glisser, ils avaient imaginé une sorte de patin en bois fort ingénieux, qui se liait au soulier par un système assez compliqué de ficelles et de chevilles. Ce n'était pas le ski, sa longueur ne dépassait pas celle de la chaussure, et on ne pouvait l'utiliser que sur la neige fortement gelée, la neige qui portait, comme on disait.

Mais une fois lancé sur une pente, il fallait voir si on filait ! On pouvait d'ailleurs faire frein en appuyant du talon. C'était quelquefois assez délicat comme manoeuvre, car le corps étant lancé à toute vitesse, la tête gagnait sur le reste et l'on allait pirouetter à quinze pas plus loin, le nez et les mains en avant. Au demeurant, on ne risquait guère que l'onglée ou des écorchures, et les pelles étaient rares.

Quant au patinage sur la vraie glace, avec de vrais patins d'acier, ne le connaissaient vraiment que les riches, et ce n'était pas un sport populaire. Et puis les villages n'ont pas toujours une mare ou une rivière complaisante, et il faut savoir s'en passer.

Quelquefois, l'occasion se présentant, les grandes personnes, papas et mamans, ne dédaignaient pas de venir faire une petite partie sur la glace.

Certain hiver, dont j'ai douce souvenance, le dégle était venu brusquement et l'eau de la fonte des neiges avait inondé tous les prés. Subitement un coup de bise ayant déchiré les nuages, il gela à pierre fendre dans la nuit et le lendemain, un dimanche, au lever du soleil, toute la prairie n'était qu'une nappe de glace.

Jamais il n'y eut si belle fête au village. Tout le monde s'en fut glisser ; dans l'échauffement du jeu, on rit, on plaisanta, on s'invita à boire le café et le vin chaud, bref on but beaucoup plus que d'habitude, ce qui fit que, neuf mois plus tard, il y eut dans la commune un surcroît inaccoutumé de naissances et deux ou trois mariages en projet durent être avancés de quelques semaines pour éviter des régularisations inutiles.

N'en fut vraiment fâché que le secrétaire de mairie, à qui cela occasionna une légère augmentation de besogne, mais, comme il n'était pas parmi les « pincés », il n'avait pas, disaient ses compatriotes, à se plaindre de la chose, et il pouvait bien faire ça pour la Patrie..."

Louis Pergaud - Les plaisirs d'hiver en Franche-Comté



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