Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°502 (2016-02)

mardi 12 janvier 2016

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Astor Piazzolla - Invierno porteno (L'hiver)

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Début de l'hiver chez les

Bouquetins d'europe :

le rut

Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 décembre 2015



Mâle, au petit matin



Mâle, sans pudeur (!)



La Troupe, en contre-jour

Jeune femelle (Etagne)

Mâle et Femelle

Court combat entre deux jeunes mâles

Portrait d'une Etagne

Portrait d'un mâle

ça gratte !









"Le rut a lieu en décembre et jusqu'en janvier. Il se passe fort calmement. Le bouc se tient inlassablement derrière la chèvre, à un mètre ou deux, tête levée, cornes renversées sur le dos, queue rabattue sur la croupe, tirant et agitant un bout de langue..."

Robert Hainard - Mammifères sauvages d'Europe

<image recadrée>

Mâle,  dans l'ombre

Mâle, sur l'alpage...



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[numéro 415]
(2014 - 16)


Chamois et Bouquetins : 1 - Hiver : 0 - Haut-Doubs et Suisse

Texte : Si c'est un homme - Primo Lévi

Musique : Nuit et Brouillard - Jean Ferrat

mardi 29
avril 2014
[numéro 482]
(2015 - 33)

Ballet de Bergeronnette grise - mai et juillet 2015 - Courvières (Haut-Doubs)

Texte : Tony Hillerman - L'Homme-Squelette

Musique : Giselle (ou les Willis) - Adolphe Adam

mardi 25
août 2015



Suggestion de lecture :

"Tarkington se pencha, montra du doigt un pot bizarre posé sur un petit bureau près du mur.

  • Vous voyez la représentation du serpent, sur cette céramique ? C'est un pot supai. Mais pourquoi ce serpent est-il rose ? C'est un crotale, et ils ne sont pas de cette couleur. Eh bien, je crois que si, dans une zone profonde et encaissée du Grand Canyon. Il y a une espèce très rare et officiellement menacée, là-bas, sur le territoire des Havasupais, et ils ont une superbe histoire, dans leur mythologie, qui relate comment il a pris cette teinte rose. Et c'est cela qui va conférer une valeur beaucoup plus grande à ce pot, aux yeux de celui qui s'en rendra propriétaire.

Il dévisagea Leaphorn en quête d'un signe d'assentiment.

  • Je sais que c'est exact, reconnut celui-ci. Mais je ne suis pas certain de comprendre pourquoi.

  • Parce que le collectionneur recueille l'histoire en même temps que la poterie. Les gens l'interroge : « Pourquoi ce serpent est-il rose ? » Et il explique. Ce qui fait de lui une autorité. (il rit.) Vous, les Navajos, vous ne pratiquez pas ce jeu du « je-m'y-connais-mieux-que-toi », contrairement à nous. Vous savez rester dans votre philosophie de l'harmonie.

Leaphorne fit la grimace.

  • Il serait plus exact de dire que beaucoup de Navajos essayent, mais ils se souviennent que nous avons un rite guérisseur pour nous remettre dans le droit chemin quand nous nous laissons gagner par le désir de vengeance, de possession ou... comment appelez-vous ça ? Quand nous voulons nous montrer supérieurs à nos voisins.

  • Ouais. Je pourrais vous raconter une histoire sur ma tentative pour convaincre un homme d'affaires navajo d'acheter une selle très élaborée. Nombreuses décorations en argent, superbe travail de couture, jusqu'à des turquoises serties dans l'ensemble. Il était intéressé. Et à ce moment-là je lui ai dit que ça lui conférerait le statut d'homme le plus riche de la Grande Réserve. Il a alors fait machine arrière en déclarant que ça le ferait passer pour un sorcier.

  • Oui, confirma Leaphorn en hochant la tête. Au minimum, cela ferait naître des soupçons chez les Dineh traditionnalistes. A moins qu'il n'y ait aucun pauvre, dans sa famille proche, à qui il aurait dû venir en aide. Et des proches pauvres, nous en avons tous.

Tarkington haussa les épaules.

  • Le prestige. Vous, les Navajos, vous n'en êtes pas aussi avides que nous. Si on pose une question à un Navajo sur un domaine dans lequel je sais pertinemment qu'il excelle, il ne va pas se contenter de me répondre. Il va faire précéder ses paroles de « On dit ». Il ne veut surtout pas que je pense qu'il s'en attribue le mérite.

Leaphorn pensait qu'à son âge, retraité, remisé sur un étagère comme le serpent rose, il devrait comprendre que les valeurs culturelles des belagaana étaient différentes de celles du Dineh en se souvenant de la façon dont les petits Navajos étaient conditionnés par leurs aînés à s'intégrer dans la communauté au lieu de se singulariser, de détenir l'expertise ; en se souvenant à quel point cette attitude avait desservi sa génération, le groupe d'âge qui avait été embarqué dans des cars à destination des pensionnats du Bureau des affaires indiennes afin d'être amalgamé dans la culture belagaana.

« Qui a découvert l'Amérique ? » demandait l'enseignant.

Tous élèves de la classe savaient que la réponse belagaana était Christophe Colomb, mais seuls les jeunes hopi et zuni levaient la main. Et si l'instituteur désignait un Navajo, celui-ci faisait immanquablement précéder sa réponse de ce « On dit » qui lui permettait de demeurer en retrait. Et l'instituteur, loin de voir qu'il s'agissait d'une réserve polie, l'interprétait comme l'attitude conformiste, adoptée par les Américains des Origines, impliquant qu'il réfutait la thèse défendue par le manuel et l'enseignant. Tous ces souvenirs, et les incompréhensions que pareil comportement avait parfois générées, incitèrent Leaphorn à sourire..."

Tony Hillerman - Le Chagrin entre les fils



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