Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°412 (2014-13)

Mardi 8 avril 2014

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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  2 Cellos -
Thunderstruck

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Pour écouter le morceau de musique originale :

AC/DC - Thunderstruck

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Fin de l'hiver et début du printemps
en vidéo
Haut-Doubs
  février, mars et avril 2014

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Phragmites dans le vent
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
mardi 25 février 2014

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Foulque macroule (dans la cascade)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
mardi 25 février 2014

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Visite d'une cavité
(à la recherche d'un futur nid !)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 8 mars 2014

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Châtons de Noisetier
samedi 8 mars 2014

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Phragmites
Bouverans (Haut-Doubs)

samedi 8 mars 2014

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Mésange bleue
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 16 mars 2014

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Mésange charbonnière
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 16 mars 2014

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Plume de Cygne
Bouverans (Haut-Doubs)

dimanche 16 mars 2014

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Eau et lumière
Bouverans (Haut-Doubs)

dimanche 16 mars 2014

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Châtons
et fleurs femelles (Noisetier)
Bouverans (Haut-Doubs)

dimanche 16 mars 2014

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Rougequeue noir mâle
 
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 16 mars 2014

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Foulque macroule
 
Champ-Pittet (Suisse)
samedi 29 mars 2014

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Moineau domestique mâle
 
Champ-Pittet (Suisse)
samedi 29 mars 2014

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Moineau domestique mâle à sa toilette
 
Champ-Pittet (Suisse)
samedi 29 mars 2014

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Rougegorge familier
chantant au sommet d'un épicéa
(au loin, c'est Montpetot, hameau de la Cluse et Mijoux)

dimanche 30 mars 2014

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Cabri de Chamois broutant
 
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
  dimanche 30 mars 2014

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Cabri de Chamois au repos
 
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
  dimanche 30 mars 2014

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Couple de Mésanges bleues
(visitant la cavité !)
 
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  dimanche 6 avril 2014

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Canards colverts mâles
(toilette et repos)
 
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  dimanche 6 avril 2014

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Foulque macroule
(toilette)
 
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  dimanche 6 avril 2014

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Pardon pour ce long (trop long !) numéro,

J'ai souhaité changer un peu avec ces courtes séquences vidéos

(de 15 secondes à 1 minute...)

La semaine prochaine, le format du [TN] sera plus "normal" !

A bientôt !



Petit texte :

"J'ai agi presque d'instinct. J'ai sur mon bureau un chandelier de fer forgé, très lourd, je l'ai saisi et j'ai poussé Dalla Piccola contre le mur. Il a écarquillé les yeux et a dit dans un souffle : - Vous n'allez pas me tuer...

- Si, je le regrette, lui ai-je répondu.

Et je le regrettais vraiment, mais il faut bien faire de nécessité vertu. J'ai assené le coup. L'Abbé est aussitôt tombé, pissant le sang de ses dents protubérantes. J'ai regardé ce cadavre et je ne me suis pas le moins du monde senti coupable. Il l'avait bien cherché.

Il s’agissait seulement de faire disparaître cette dépouille importune.
Quand j'avais acheté et la boutique et l'appartement à l'étage, le propriétaire m'avait montré une trappe qui s'ouvrait dans le pavement de la cave.

- Vous trouverez quelques escaliers, avait-il dit, et au début vous n'aurez pas le courage de les descendre parce que vous vous sentirez défaillir dans une grande puanteur. Mais parfois ce sera nécessaire. Vous êtes étranger et sans doute ne savez-vous pas toute l'histoire. Jadis, les saletés, on les jetait dans la rue, on avait même fait une loi qui obligeait à crier "Attention à l'eau !" avant de jeter ses propres besoins par la fenêtre, mais c'était trop fatiguant, on vidait le vase de nuit et tant pis pour qui passait dessous. Puis on a fait dans la rue des canaux à ciel ouvert, et enfin ces conduits ont été recouverts et les égouts sont nés. Maintenant le baron Haussmann a fini de construire un bon système souterrain à Paris, mais il sert surtout à faire s'écouler les eaux, et les excréments s'en vont pour leur part, quand le conduit sous votre siège ne s'engorge pas, vers une fosse qui est transportée et vidée de nuit dans de grandes décharges. Cependant on se demande si on ne devrait pas définitivement adopter le système du tout-à-l'égout, c'est-à-dire si, dans des égouts collecteurs, ne devraient pas confluer et les eaux résiduaires et toutes les autres ordures. C'est bien pour cela que depuis plus de dix ans un décret impose aux propriétaires de relier leur maison au conduit des égouts par une galerie large d'au moins un mètre trente. Comme celle que vous trouverez là en bas, sauf qu'elle est plus étroite et pas aussi haute que l'imposerait la loi. Qu'à cela ne tienne. Ces choses-là, on les fait sur les Grands Boulevards, pas dans une impasse dont personne n'a cure. Et personne ne viendra jamais contrôler si vraiment vous descendez porter vos ordures là où vous devriez. Quand vous vous sentirez écoeuré à l'idée d'écrabouiller toute cette saloperie, vous jetterez vos immondices en bas par ces escaliers, dans l'espoir qu'un jour de pluie un peu d'eau arrive jusqu'ici et les emporte loin. Par ailleurs, cet accès aux égouts pourrait avoir ses avantages. Nous vivons en des temps où à Paris, tous les dix et vingt ans, il y a une révolution ou une émeute, et une issue souterraine pour fuir n'est jamais une mauvaise chose. Comme chaque Parisien, vous aurez lu ce roman sorti depuis peu, Les Misérables, où le protagoniste fuit dans les égouts, un ami blessé sur le dos, et vous comprenez donc ce que je veux dire.

L'histoire de Hugo, en bon lecteur de feuilletons, je la connaissais bien. Je ne voulais certes pas répéter l'expérience, et je me demandais, sans pouvoir répondre, comment son personnage avait pu faire autant de chemin là-dessous. Il se peut que dans d'autres zones de Paris les canaux souterrains soient assez hauts et spacieux, mais celui qui coulait sous l'impasse Maubert devait remonter à des siècles. Déjà, faire descendre le cadavre de Dalla Piccola de l'étage au magasin et puis à la cave, cela n'a pas été facile, par chance l'avorton était suffisamment voûté et amaigri pour être à peu près maniable. Mais pour le faire descendre par les escaliers sous la trappe j'ai dû le laisser rouler en bas. Ensuite, je suis descendu moi aussi et, en restant penché, je l'ai traîné sur quelques mètres, pour éviter qu'il ne se putréfie juste sous mon domicile. D'une main je le tirais par la cheville, de l'autre je tenais haut une lampe - et malheureusement je n'avais pas une troisième main pour me boucher le nez.

C'était la première fois que je devais faire disparaître le corps de quelqu'un que j'avais tué, car avec Nievo et avec Ninuzzo l'affaire s'était résolue sans que je dusse m'en soucier (mais dans le cas de Ninuzzo, j'aurais dû, au moins la première fois en Sicile). Je me rendais maintenant compte que l'aspect le plus agaçant d'un homicide est de se débarrasser du cadavre, et ce doit être pour cela que les prêtres déconseillent de tuer, sauf, ça va de soi, sur les champs de bataille, où on laisse les corps aux vautours.

Je me suis traîné mon défunt d'Abbé sur une dizaine de mètres, et tirer derrière soi un curé au milieu d'excréments qui n'étaient pas seulement les miens mais de qui sait qui encore avant moi, ce n'est pas chose plaisante, encore moins si on doit le raconter à sa propre victime - mon Dieu, qu'est-ce que j'écris là ? Enfin, après avoir pataugé dans des paquets d'étrons, je suis arrivé à entrevoir au loin une lame de lumière, signe que, au débouché de l'impasse Maubert, il devait y avoir un regard qui donnait sur la chaussée.

Si, au début, j'avais envisagé de traîner le cadavre jusqu'à un grand collecteur pour le confier à la miséricorde d'eaux plus abondantes, je me suis dit ensuite que ces eaux auraient porté le corps qui sait où, pourquoi pas dans la Seine, et quelqu'un aurait pu encore identifier la chère dépouille mortelle. Une juste réflexion : maintenant, tandis que j'écris, j'ai appris que dans les grandes décharges publiques en aval de Clichy on a récemment trouvé, en l'espace de six mois, quatre mille chiens, cinq veaux, vingt moutons, sept chèvres et sept cochons, quatre-vingts poulets, soixante-neuf chats, neuf cent cinquante lapins, un singe et un serpent boa. Les statistiques ne parlent pas d'abbés, mais j'aurais pu contribuer à les rendre encore plus extraordinaires. En abandonnant là mon défunt, il y avait bon espoirs qu'il ne bougeât pas. Entre le mur et le canal - qui était certainement beaucoup plus vieux que le baron Haussmann -, il y avait un accotement assez étroit, et c'est là que j'ai déposé le cadavre. Je calculais qu'avec ces miasmes et cette humidité il se décomposerait vite, et qu'il ne resterait après que l'ossature non identifiable. Et puis, en considérant la nature de l'impasse, je comptais bien qu'elle ne méritât aucune manutention et que, partant, personne ne viendraît jamais jusqu'ici. Et, à supposer qu'on trouvât ici des restes humains, encore eût-il fallu démontrer d'où ils pouvaient provenir : n'importe qui en descendant par cette bouche d'égout aurait pu les amener où ils se trouvaient...

Umberto ECO - Le Cimetière de Prague



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