Au Sommet du Mont d'Or (Haut-Doubs)

Faucon crécerelle faisant le "Saint-Esprit".
Dimanche 3 septembre 2006

"Au-dessus des dunes maritimes ou des alpages montagnards, dans les plaines cultivées ou sur les landes et les tourbières, parfois même en pleine cité, un petit rapace vient se fixer au ciel, comme suspendu à un fil. Pendant de longues minutes, il se maintient sur place en "Saint-Esprit", les ailes agitées de battements réguliers ou d'un frémissement, la tête penchée vers le sol qu'il observe avec attention. Soudain, le fil se casse et l'oiseau glisse en flèche pour frapper sa proie à terre, ou bien une large courbe le ramène à son guet aérien. Tel se présente d'habitude le Faucon crécerelle, l'oiseau de proie le plus répandu sur notre continent, celui qui s'adapte aux climats et aux milieux les plus divers, un des mieux doués quant à la vitalité."

Paul GEROUDET - Les Rapaces diurnes et nocturnes d'Europe

En contre-jour, posé sur un arbre mort.
Jeudi 7 septembre 2006

Un petit texte :

" L'OISEAU

Il est là, sur une branche, sur un fil, sur un toit. Tu t'arrêtes et tu écoutes. Tu prends plaisir à cette musique droite comme le vent, complexe comme le brin d'herbe.
Quand tu regardes la forme, les couleurs, les mouvements de l'oiseau, tu sens une chaleur se diffuser dans ton corps. Si tu regardes bien, si tu écoutes bien, tu reçois. Il entre en toi et te passe un peu de son être. Tu deviens allergique aux mensonges, à la soif des possessions, aux grilles, aux cages, à l'inoccupation du corps et de l'esprit. L'oiseau entre ; se lève alors une liberté qui a besoin d'espace. Tu peux même ressentir l'urgence de t'envoler. Mais désir d'envol n'est pas projet d'envol. Rêve n'est pas prémonition. Celui qui veut partir se retient. Celui qui doit s'envoler se donne des ailes."

Pierre MORENCY - Lumière des oiseaux