Mardi 21 juillet 2009
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Chauffage au bois
Courvières et Vuillecin (Haut-Doubs)
Avril - juin 2009

L'ensemble de l'installation : la chaudière et le "ballon-tampon" de 1000 l (à gauche).

La chaudière "Euroclima", d'une puissance de 20 kW.

Ma réserve de bois : j'ai acheté 30 stères en 2008 dont j'ai coupé
(en morceau de 33 cm) et rangé plus de la moitié.

L'ancienne écurie où est installée la chaudière.

Le foyer : je pense pouvoir le charger le matin
afin que le feu puisse durer jusqu'au soir.

Une nouvelle cheminée a du être créée :
elle monte à travers la charpente de la grange.

La deuxième moitié de la réserve de bois.
Elle est entreposée dehors, à l'abri, sous le souleret (avancée du toit
qui permet de faire sêcher le bois).

Pour voir des images des occupants du souleret, cliquez [ici] ou [ici]

J'ai investi dans une scie à bûches (ainsi que dans une tronçonneuse)
afin de façonné le bûches de 1 m en morceaux de 33 cm.
Tout est recyclé : en effet, la sciure produite sert de litière pour mes toilettes sêches !

Ce printemps, j'ai acheté, aux enchères, un lot de bois façonné (des arbres déjà coupés et amenés au bord du chemin)
à une vente de bois de l'Office National des Forêts, sur la Commune de Vuillecin.
Mon lot était le numéro 16.

Après l'avoir scié (avec la nouvelle tronçonneuse !) et fendu (avec l'aide d'un voisin),
j'ai empilé le bois pour le charger et l'emmener jusqu'à Courvières.

Mes 6 stères (il y avait aussi une autre pile plus loin).
Ce bois me chauffera dans deux ans (au minimum !).
Il me reste à façonner quelques petits arbres que le garde de l'ONF m'a vendus (1 ou 2 stères ?).

Les nouvelles piles de bois devant la ferme.
10 m3 d'épicéa ont aussi été sciés et amenés (pour mon frère dans les Pyrénées, et pour moi).
Ils sêcheront quelques mois dehors avant de les rentrer dans la grange.
Je ne suis pas prêt de faire concurrence à la scierie du village (30 000 m3 de sciage par an !).



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Petit texte :

"L’égout, dans l’ancien Paris, est le rendez-vous de tous les épuisements et de tous les essais. L’économie politique y voit un détritus, la philosophie sociale y voit un résidu.

L’égout, c’est la conscience de la ville. Tout y converge, et s’y confronte. Dans ce lieu livide, il y a des ténèbres, mais il n’y a plus de secrets. Chaque chose a sa forme vraie, ou du moins sa forme définitive. Le tas d’ordures a cela pour lui qu’il n’est pas menteur. La naïveté s’est réfugiée là. Le masque de Basile s’y trouve, mais on en voit le carton, et les ficelles, et le dedans comme le dehors, et il est accentué d’une boue honnête. Le faux nez de Scapin l’avoisine. Toutes les malpropretés de la civilisation, une fois hors de service, tombent dans cette fosse de vérité où aboutit l’immense glissement social. Elles s’y engloutissent, mais elles s’y étalent. Ce pêle-mêle est une confession. Là, plus de fausse apparence, aucun plâtrage possible, l’ordure ôte sa chemise, dénudation absolue, déroute des illusions et des mirages, plus rien que ce qui est, faisant la sinistre figure de ce qui finit. Réalité et disparition. Là, un cul de bouteille avoue l’ivrognerie, une anse de panier raconte la domesticité ; là, le trognon de pomme qui a eu des opinions littéraires redevient le trognon de pomme ; l’effigie du gros sou se vert-de-grise franchement, le crachat de Caïphe rencontre le vomissement de Falstaff, le louis d’or qui sort du tripot heurte le clou où pend le bout de corde du suicide, un fœtus livide roule enveloppé dans des paillettes qui ont dansé le mardi gras dernier à l’Opéra, une toque qui a jugé les hommes se vautre près d’une pourriture qui a été la jupe de Margoton ; c’est plus que de la fraternité, c’est du tutoiement. Tout ce qui se fardait se barbouille. Le dernier voile est arraché. Un égout est un cynique. Il dit tout..."

[...]

"Quelquefois, l’égout de Paris se mêlait de déborder, comme si ce Nil méconnu était subitement pris de colère. Il y avait, chose infâme, des inondations d’égout. Par moments, cet estomac de la civilisation digérait mal, le cloaque refluait dans le gosier de la ville, et Paris avait l’arrière-goût de sa fange. Ces ressemblances de l’égout avec le remords avaient du bon ; c’étaient des avertissements ; fort mal pris du reste ; la ville s’indignait que sa boue eût tant d’audace, et n’admettait pas que l’ordure revînt. Chassez-la mieux..."

[...]

"...Un jour, en 1805, dans une de ces rares apparitions que l’empereur faisait à Paris, le ministre de l’intérieur, un Decrès ou un Crétet quelconque, vint au petit lever du maître. On entendait dans le Carrousel le traînement des sabres de tous ces soldats extraordinaires de la grande république et du grand empire ; il y avait encombrement de héros à la porte de Napoléon ; hommes du Rhin, de l’Escaut, de l’Adige et du Nil ; compagnons de Joubert, de Desaix, de Marceau, de Hoche, de Kléber ; aérostiers de Fleurus, grenadiers de Mayence, pontonniers de Gênes, hussards que les Pyramides avaient regardés, artilleurs qu’avait éclaboussés le boulet de Junot, cuirassiers qui avaient pris d’assaut la flotte à l’ancre dans le Zuyderzée ; les uns avaient suivi Bonaparte sur le pont de Lodi, les autres avaient accompagné Murat dans la tranchée de Mantoue, les autres avaient devancé Lannes dans le chemin creux de Montebello. Toute l’armée d’alors était là, dans la cour des Tuileries, représentée par une escouade ou par un peloton, et gardant Napoléon au repos ; et c’était l’époque splendide où la grande armée avait derrière elle Marengo et devant elle Austerlitz. — Sire, dit le ministre de l’intérieur à Napoléon, j’ai vu hier l’homme le plus intrépide de votre empire. — Qu’est-ce que cet homme ? dit brusquement l’empereur, et qu’est-ce qu’il a fait ? — Il veut faire une chose, sire. — Laquelle ? — Visiter les égouts de Paris.

Cet homme existait et se nommait Bruneseau.

Chapitre IV : Détails ignorés

La visite eut lieu. Ce fut une campagne redoutable ; une bataille nocturne contre la peste et l’asphyxie. Ce fut en même temps un voyage de découvertes. Un des survivants de cette exploration, ouvrier intelligent, très jeune alors, en racontait encore il y a quelques années les curieux détails que Bruneseau crut devoir omettre dans son rapport au préfet de police, comme indignes du style administratif. Les procédés désinfectants étaient à cette époque très rudimentaires. À peine Bruneseau eut-il franchi les premières articulations du réseau souterrain, que huit des travailleurs sur vingt refusèrent d’aller plus loin. L’opération était compliquée ; la visite entraînait le curage ; il fallait donc curer, et en même temps arpenter : noter les entrées d’eau, compter les grilles et les bouches, détailler les branchements, indiquer les courants à points de partage, reconnaître les circonscriptions respectives des divers bassins, sonder les petits égouts greffés sur l’égout principal, mesurer la hauteur sous clef de chaque couloir, et la largeur, tant à la naissance des voûtes qu’à fleur du radier, enfin déterminer les ordonnées du nivellement au droit de chaque entrée d’eau, soit du radier de l’égout, soit du sol de la rue. On avançait péniblement. Il n’était pas rare que les échelles de descente plongeassent dans trois pieds de vase. Les lanternes agonisaient dans les miasmes. De temps en temps on emportait un égoutier évanoui. À de certains endroits, précipice. Le sol s’était effondré, le dallage avait croulé, l’égout s’était changé en puits perdu ; on ne trouvait plus le solide ; un homme disparut brusquement ; on eut grand’peine à le retirer. Par le conseil de Fourcroy, on allumait de distance en distance, dans les endroits suffisamment assainis, de grandes cages pleines d’étoupe imbibée de résine. La muraille, par places, était couverte de fongus difformes, et l’on eût dit des tumeurs, la pierre elle-même semblait malade dans ce milieu irrespirable."

[...]

"La visite totale de la voirie immonditielle souterraine de Paris dura sept ans, de 1805 à 1812. Tout en cheminant, Bruneseau désignait, dirigeait et mettait à fin des travaux considérables ; en 1808, il abaissait le radier du Ponceau, et, créant partout des lignes nouvelles, il poussait l’égout, en 1809, sous la rue Saint-Denis jusqu’à la fontaine des Innocents ; en 1810, sous la rue Froidmanteau et sous la Salpêtrière, en 1811, sous la rue Neuve-des-Petits-Pères, sous la rue du Mail, sous la rue de l’Écharpe, sous la place Royale, en 1812, sous la rue de la Paix et sous la chaussée d’Antin. En même temps, il faisait désinfecter et assainir tout le réseau. Dès la deuxième année, Bruneseau s’était adjoint son gendre Nargaud.

C’est ainsi qu’au commencement de ce siècle la vieille société cura son double-fond et fit la toilette de son égout. Ce fut toujours cela de nettoyé.

Tortueux, crevassé, dépavé, craquelé, coupé de fondrières, cahoté par des coudes bizarres, montant et descendant sans logique, fétide, sauvage, farouche, submergé d’obscurité, avec des cicatrices sur ses dalles et des balafres sur ses murs, épouvantable, tel était, vu rétrospectivement, l’antique égout de Paris. Ramifications en tous sens, croisements de tranchées, branchements, pattes d’oie, étoiles comme dans les sapes, cæcums, culs-de-sac, voûtes salpêtrées, puisards infects, suintements dartreux sur les parois, gouttes tombant des plafonds, ténèbres ; rien n’égalait l’horreur de cette vieille crypte exutoire, appareil digestif de Babylone, antre, fosse, gouffre percé de rues, taupinière titanique où l’esprit croit voir rôder à travers l’ombre, dans de l’ordure qui a été de la splendeur, cette énorme taupe aveugle, le passé.

Ceci, nous le répétons, c’était l’égout d’autrefois..."

Victor HUGO - Les Misérables (1862)

Ce texte décrit, en partie, mon travail à l'intérieur du réseau d'égouts (dans le début du chapître IV, en bleu)... Bien entendu, Victor Hugo a un peu romancé sa description. Et les égouts de Pontarlier ne sont pas ceux de Paris !


Rage Against The Machine - Wake Up.

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