Mardi 5 février 2008
Dernières images du site "Rencontres Sauvages" : 101
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"Margot", la Pie
et Cie...

Bord du Drugeon - Vuillecin
(Haut-Doubs)

Martin-pêcheur à l'affût devant la chapelle "Saint George".
Samedi 22 décembre 2007

Au retour de l'affût, un Rougegorge
(il fait presque nuit, je déclenche comme je peux, sans le trépied !).
L'image est donc toute floue !
Samedi 22 décembre 2007

"Margot", la Pie dans le Saule.
Dimanche 23 décembre 2007

Passage d'une troupe de Cygnes tuberculés.
Dimanche 23 décembre 2007

Martin-pêcheur à l'affût.
Dimanche 23 décembre 2007

Grêbe castagneux, caché derrière un rocher.
Le froid et l'eau du Drugeon ont sculpté la glace.
Dimanche 23 décembre 2007

Plongeon d'un Grêbe castagneux (on ne voit plus que la queue...).
Jeudi 27 décembre 2007

Martin-pêcheur en contre-jour.
Jeudi 27 décembre 2007



Petit texte :

"Et tous les soirs, après la buvette en commun à la flaque du coin ou à la source du taillis, et les envols capricieux vers l’horizon, immobiles aux quatre coins du bois, elles répondaient à l’appel de l’ancêtre Margot, la vieille pie de la forêt qui les conviaient à se rassembler dans le chêne ou le foyard qu’elle avait soigneusement choisi pour la nuit, selon la lune, le temps, les vents ou autres accidents secondaires, et que son instinct de bête, augmenté de sa prévoyance d’aïeule, lui avait fait élire entre tous.
Elles se reconnaissaient à petits cris joyeux, étouffés, presque attendris, sautant de branche en branche, hésitantes, capricieuses, se querellant doucement pour une place qu’elles ne désiraient pas, se bousculant, animant l’arbre tout entier dont les rameaux, les feuilles, s’agitaient de leur mouvement perpétuel et qui semblait exhaler la joie de receler toute cette vie fourmillante et heureuse.
Puis, petit à petit, au fur et à mesure que s’enfonçait le soleil, que diminuait la lumière et que planait sur elles le mystère de la nuit et le danger d’attaques nocturnes, la rumeur s’assourdissait, se ponctuait de silences que ne troublaient bientôt plus que de légers cris tombant çà et là de branche en branche comme un bonsoir tardif ou un appel au sommeil.
Des jours heureux avaient passé sous le soleil ; des jours de bavardage et de goinfrerie, dans les palais verts compliqués et changeant des taillis, dans les pavillons clairs, soleilleux de la coupe, à côté des geais lourdauds, des merles dégagés et vifs, des corbeaux cyniques et monotones et des grives méprisantes ou peureuses.
Elle connaissait les arbres hospitaliers, les ravins abrités, les sources fraîches, les oiseaux amis, les rivaux et les ennemis.
Elle avait été très surprise de voir des matins entiers les geais passer sur sa forêt, s’abattant tous comme pour une pause prévue, une halte immuable, à un même grand chêne aux branches sèches, comme au point de repère d’une étape définie. Elle avait d’abord suivi les premiers, puis, voyant qu’ils dépassaient la forêt et s’enfonçaient vers le Midi en longue chaîne grise, les avait abandonnés pour revenir à son point de départ, et huit jours entiers, amusée et curieuse, elle avait escorté, durant leur passage par son domaine, leur monotone et long défilé.
Où pouvaient-ils aller ainsi ? Quel ennemi puissant, quel rapace à l’appétit fantastique les chassait de la forêt natale en même temps que les cohortes silencieuses des ramiers et ces nuages gris de sansonnets, sur les chaumes herbeux ou sur des labours fraîchement retournés ? Elle suivait leur manège avec étonnement, attentive au moindre spectacle nouveau, au moindre cri inconnu.

La curiosité était le défaut de Margot, le péché mignon de toutes ses sœurs agaces, qu’elle voyait, comme elle, accourir au premier signal étranger à leur vie."

De Goupil à Margot - Louis PERGAUD



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