Mardi 20 mai 2008
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Ferme Berdoulets

(Astugue, Hautes-Pyrénées)

I. Bois et Prés

Panorama pris à proximité de la Yourte. On y voit, au fond à gauche, l'église d'Astugue.
Mon frère (Samuel) a installé sa ferme sur cette petite commune des Hautes-Pyrénées.
Dimanche 4 mai 2008

Les crêtes en face de la future maison d'habitation.
Mardi 6 mai 2008

La prairie.
Mardi 6 mai 2008

La Chataigneraie : jeux de lumière sur le tronc d'un Chataignier.
Mardi 6 mai 2008

Nouvelles feuilles de Chataignier.
Mardi 6 mai 2008

A l'intérieur de la chataigneraie : les arbres viennent d'être élagués.
La récolte sera meilleure cet automne.
Mercredi 7 mai 2008

Forêt de feuillus (sur le versant d'en face).
Mercredi 7 mai 2008

Fleurs de Plantain moyen.
Mercredi 7 mai 2008

Fleur de Salsifis des prés (Tragopogon pratensis, en contre-jour) : avez-vous remarqué la petite araignée ?
Cette fleur s'ouvre le matin pour se refermer dès midi : d'où son drôle de nom anglais "Jack goes to bed at noon"
(Jack va au lit à midi). Cette plante est caractéristique des prés fauchés.
Mercredi 7 mai 2008

Orchis brulé et petite guèpe.
Dimanche 11 mai 2008



Petit texte :

"
Le berger qui ne fumait pas alla chercher un petit sac et déversa sur la table un tas de glands. Il se mit à les examiner l’un après l’autre avec beaucoup d’attention, séparant les bons des mauvais. Je fumais ma pipe. Je me proposai pour l’aider. Il me dit que c’était son affaire. En effet : voyant le soin qu’il mettait à ce travail, je n’insistai pas. Ce fut toute notre conversation. Quand il eut du côté des bons un tas de glands assez gros, il les compta par paquets de dix. Ce faisant, il éliminait encore les petits fruits ou ceux qui étaient légèrement fendillés, car il les examinait de fort près. Quand il eut ainsi devant lui cent glands parfaits, il s’arrêta et nous allâmes nous coucher.
La société de cet homme donnait la paix. Je lui demandai le lendemain la permission de me reposer tout le jour chez lui. Il le trouva tout naturel. Ou plus exactement, il me donna l’impression que rien ne pouvait le déranger. Ce repos ne m’était pas absolument obligatoire, mais j’étais intrigué et je voulais en savoir plus. Il fit sortir son troupeau et il le mena à la pâture. Avant de partir, il trempa dans un seau d’eau le petit sac où il avait mis les glands soigneusement choisis et comptés.
Je remarquai qu’en guise de bâton, il emportait une tringle de fer grosse comme le pouce et longue d’environ un mètre cinquante. Je fis celui qui se promène en se reposant et je suivis une route parallèle à la sienne. La pâture de ses bêtes était dans un fond de combe. Il laissa le petit troupeau à la garde du chien et il monta vers l’endroit où je me tenais. J’eus peur qu’il vînt pour me reprocher mon indiscrétion mais pas du tout : c’était sa route et il m’invita à l’accompagner si je n’avais rien de mieux à faire. Il allait à deux cents mètres de là, sur la hauteur.
Arrivé à l’endroit où il désirait aller, il se mit à planter sa tringle de fer dans la terre. Il faisait ainsi un trou dans lequel il mettait un gland, puis il rebouchait le trou. Il plantait des chênes. Je lui demandai si la terre lui appartenait. Il me répondit que non. Savait-il à qui elle était ? Il ne savait pas. Il supposait que c’était une terre communale, ou peut-être, était-elle la propriété de gens qui ne s’en souciaient pas ? Lui ne se souciait pas de connaître les propriétaires. Il planta ainsi cent glands avec un soin extrême.
Après le repas de midi, il recommença à trier sa semence. Je mis, je crois, assez d’insistance dans mes questions puisqu’il y répondit. Depuis trois ans il plantait des arbres dans cette solitude. Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille était sortis. Sur ces vingt mille, il comptait encore en perdre la moitié, du fait des rongeurs ou de tout ce qu’il y a d’impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n’y avait rien auparavant..."

Jean GIONO – L'Homme qui plantait des arbres.



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